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Source : La Libre Belgique + AFP

La droite israélienne débat de l’annexion de la Cisjordanie

Vendredi, 4 janvier 2013 - 6h21 AM

vendredi 4 janvier 2013

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« Nous devons créer une atmosphère au sein de la communauté internationale pour faire passer petit à petit cette annexion. »
Trois partis de la droite israélienne, dont deux appelés à faire partie de la prochaine coalition gouvernementale, envisagent sérieusement l’annexion de la Cisjordanie, un mois à peine après le vote de l’ONU pour un Etat de Palestine sur la base des lignes de 1967.

Des candidats des trois partis, dont le Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont participé à un colloque sur ce thème à Jérusalem devant un public de 600 personnes, en majorité des colons de Cisjordanie. « Il faut commencer à en parler car cette question sera, je l’espère, à l’ordre du jour du prochain gouvernement », a déclaré à l’AFP le ministre de l’Information, Youli Edelstein.

« Nous n’avons pas de partenaires côté palestinien pour faire la paix alors il faut réfléchir à une alternative », argue ce proche de « Bibi » Netanyahu. Plusieurs candidats à la députation du Likoud —dont la liste de candidats est très marquée à droite— partagent cet avis.

« Notre droit historique sur cette région doit être concrétisé par l’application de la loi israélienne sur la Judée-Samarie (Cisjordanie, NDLR) », a renchéri Yariv Levin, actuel député du parti.

Quatre candidats du Likoud ont pris la parole pour défendre ce programme lors du colloque mardi soir, qui a abordé « les conséquences de l’application de la souveraineté israélienne en Cisjordanie sur la communauté internationale » ; « les réactions du monde arabe à l’annexion » et « le statut des Arabes de Judée-Samarie après l’annexion ».

Ces thèmes, qui n’intéressaient qu’une frange minoritaire de l’extrême droite, attirent dans cette campagne l’électorat du Likoud (droite nationaliste) et du Foyer juif, le parti nationaliste religieux, deux formations qui n’ont jamais évoqué cette question dans leur programme. « Personne n’en parlait il y a cinq ans et maintenant, ça peut devenir un sujet de débat à la prochaine session parlementaire », se félicite Yehouda Glick, l’un des organisateurs.

Naftali Bennett, le nouveau dirigeant du Foyer juif, diffuse sur les réseaux sociaux et sur internet le « Plan Bennett », consistant à annexer la zone C de Cisjordanie, soit plus de 60% de ce territoire palestinien occupé, où Israël maintient son contrôle militaire et civil.

A l’extrême droite, le parti Otzma Leisraël veut annexer toute la Cisjordanie. « Nous présenterons une proposition de projet de loi d’annexion de toute la Judée-Samarie et de la vallée du Jourdain à la prochaine Knesset » (Parlement), explique Arié Eldad, tête de liste de cette formation. Pour le Likoudnik Youli Edelstein, « il y a beaucoup d’étapes nécessaires avant l’annexion, car le faire ne réglera pas le problème de ces territoires ». « Nous devons créer une atmosphère au sein de la communauté internationale pour faire passer petit à petit cette annexion », explique-t-il.

Selon les organisateurs du meeting, 73% des personnes qui votent pour l’un de ces trois partis sont en faveur de l’annexion.

Le vote des quelque 340.000 colons est devenu un enjeu politique de cette campagne électorale, qui devrait se jouer à droite. Selon une enquête du Foyer juif, la majorité des colons voterait pour lui, alors qu’en 2009, le Likoud avait obtenu le plus grand nombre de voix dans les implantations de Cisjordanie. A deux semaines des élections, plusieurs députés du Likoud pressent M. Netanyahu d’adopter le « rapport Lévy » sur la colonisation afin d’endiguer la perte d’électeurs au profit de partis encore plus à droite.

Ce rapport remis en juillet propose de légaliser les colonies sauvages et de lever les obstacles juridiques à l’extension des autres implantations, au motif qu’Israël ne serait pas une « puissance militaire occupante » et que le droit international n’interdirait pas la colonisation, un avis contraire à celui de la communauté internationale.

« Adopter ce texte est le meilleur moyen d’affirmer à la face du monde notre droit sur cette terre », plaide Naftali Bennett, dont le parti obtiendrait, selon les sondages, 14 députés, contre 3 dans le Parlement actuel.

Cisjordanie : les colons appliquent le « prix à payer »

Une vingtaine de colons israéliens se sont livrés à des exactions mercredi contre des Palestiniens dans le village de Jalud, au sud de Naplouse en Cisjordanie, a indiqué jeudi un porte-parole de l’armée. Ce groupe de colons a endommagé deux voitures, jeté des pierres contre des bâtiments tout en entrant de force dans une maison où ils ont frappé un Palestinien qui a été transporté dans un hôpital de la région, a ajouté le porte-parole.

Des soldats sont ensuite arrivés dans le village et des heurts ont éclaté avec les colons, a ajouté le porte-parole sans faire état d’arrestation. « L’armée israélienne considère avec gravité ce genre d’incident qui met en cause la sécurité dans la région », a ajouté le porte-parole.

Des ultras de la colonisation mènent depuis des années une politique dite du « prix à payer », consistant à se venger des décisions gouvernementales qu’ils jugent hostiles à leurs intérêts en s’en prenant à des villageois palestiniens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, des militants pacifistes israéliens, voire l’armée israélienne. Malgré les condamnations systématiques de tels actes par les autorités israéliennes, leurs auteurs sont rarement appréhendés et traduits en justice.