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Syrie, quand les « rebelles » prennent les réfugiés palestiniens en otages (ndlr)

Au moins 8 morts dans un raid aérien sur un camp palestinien à Damas (Yarmouk)

Lundi, 17 décembre 2012 - 9h03 AM

lundi 17 décembre 2012

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L’aviation syrienne a bombardé pour la première fois en 21 mois de conflit le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas, franchissant une nouvelle étape dans sa guerre pour chasser les rebelles de la capitale.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins huit civils ont été tués dans le raid qui a visé, d’après des habitants, une mosquée où quelque 600 déplacés avaient trouvé refuge. Sur une vidéo mise en ligne par des militants, on voit plusieurs corps ensanglantés et déchiquetés devant l’entrée de cette mosquée.

L’aviation a également bombardé plusieurs quartiers du sud de Damas, le régime menant une vaste campagne militaire pour chasser les rebelles de la capitale et écraser leurs bases arrière dans la ceinture de la métropole.

À Yarmouk, le plus grand camp palestinien de Syrie, longtemps considéré comme une zone sûre pour les déplacés, « c’est vraiment la guerre maintenant », a affirmé un militant sur place joint par l’AFP via internet.

Il a estimé que « le raid aérien (avait) eu lieu parce que l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles) progressait dans le camp », faisant état de violents affrontements entre rebelles et combattants palestiniens du Front populaire de Libération de la Palestine d’Ahmad Jibril (FPLP-CG, pro-régime syrien). Yarmouk est situé à la lisière de la banlieue sud, depuis laquelle les rebelles tentent de progresser dans la capitale. Plus tôt dans la matinée, une fillette et une femme avaient été tuées et plusieurs personnes blessées par le tir d’un obus sur le camp, selon l’OSDH.

Les 500 000 Palestiniens de Syrie, restés un temps en dehors des affrontements entre rebelles et forces pro-régime qui déchirent le pays depuis 21 mois, sont désormais entrés dans le conflit, malgré les appels du régime et d’organisations internationales à rester neutres. Mais ils sont divisés sur la question, certains ayant même pris les armes dans les deux camps opposés : selon des militants, des membres du FPLP-CG combattent aux côtés des troupes du régime de Bachar el-Assad, tandis que des membres du mouvement islamiste Hamas ont rejoint les rebelles à Damas et dans sa région.

Alors que le quotidien El Watan, proche du pouvoir, dénonçait dimanche « une escalade terroriste aux abords de la capitale », le Premier ministre Waël al-Halaqi a affirmé que son pays avançait « avec volonté et optimisme pour enfin (...) anéantir les bandes terroristes armées », selon l’agence officielle Sana. « Dans le même temps, nous sommes ouverts à toutes les initiatives qui pourraient mettre fin à la crise, par le dialogue et les moyens politiques et pacifiques », a-t-il toutefois ajouté. Le régime assimile rebelles et opposants à des « terroristes » et appelle régulièrement au dialogue, une option rejetée par l’opposition qui réclame avant toute négociation le départ du président Assad. Sur le terrain, 52 personnes ont péri à travers le pays, selon un bilan provisoire de l’OSDH. Parmi elles, 24 civils et huit rebelles ont trouvé la mort dans la seule région de Hama (centre), en proie aux combats et aux bombardements.

Samedi, 158 personnes avaient été tuées, selon l’OSDH, qui a recensé plus de 43 000 morts depuis le début, le 15 mars 2011, d’une révolte populaire contre le régime devenue conflit armé.

Alors qu’Ankara dit redouter un débordement du conflit sur son territoire, le général Hassan Firouzabadi, chef d’état-major des forces armées iraniennes, a estimé que les pays occidentaux « ourdissent des plans pour une guerre mondiale » en prévoyant de déployer des batteries de missiles Patriot en Turquie.

Les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas, seuls pays de l’Otan à posséder des Patriot, vont déployer prochainement, dans le cadre de l’Alliance, six batteries de missiles et plus d’un millier de soldats sur le territoire turc.

Source ASSAWRA avec les agences de presse