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Nouveau foyer de révolte dans le Golfe persique (ndlr)

La contestation anti-gouvernementale s’intensifie au Koweït

Mercredi, 24 octobre 2012 - 6h02 AM

mercredi 24 octobre 2012

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L’opposition s’est déclarée lundi déterminée à poursuivre son mouvement de contestation, malgré la violente répression la veille de la plus grande manifestation dans l’histoire du Koweït, sans remettre en cause le règne de la dynastie des Al Sabah.

Les groupes de l’opposition, réunis en milieu de journée, devraient appeler à de nouvelles protestations après la brutale dispersion par la police de manifestants qui protestaient contre un amendement de la loi électorale, a indiqué à l’AFP un ex-député de l’opposition, Abdallah al-Barghash.

« Nous poursuivrons nos protestations et nos manifestations jusqu’à ce que nos revendications soient réalisées », a-t-il dit.
Plus de 100 manifestants et onze policiers ont été blessés dimanche soir à Koweït lorsque la police anti-émeutes a fait usage de gaz lacrymogène, tiré des bombes assourdissantes et des balles en caoutchouc.

La manifestation était « la plus importante de l’histoire du Koweït », selon des militants de l’opposition qui ont affirmé qu’elle comptait 200.000 participants, un chiffre ramené à 30.000 par des sources indépendantes. La police n’a pas fait d’estimation.

« Malheureusement, nous nous dirigeons vers l’inconnu. Je m’attends à de nouvelles protestations, à davantage de manifestations et de confrontations », a estimé l’analyste koweïtien Ayed al-Manna.
« Le régime peut déclarer la loi martiale, ce qui conduirait à une confrontation ouverte entre le régime et le peuple », a dit à l’AFP ce professeur de sciences politiques.

L’opposition avait appelé à manifester dimanche soir pour protester contre la décision de l’émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, d’amender la loi électorale avant les élections législatives anticipées du 1er décembre. Elle redoute que cette nouvelle loi permettre aux autorités de manipuler le scrutin.

« Nous sommes entrés dans une nouvelle phase où les jeunes jouent un rôle central dans l’opposition », selon Dahem al-Qahtani, un analyste indépendant.

« En l’absence d’une solution pacifique, nous pourrions aller vers un scénario similaire à celui de Bahreïn », a-t-il déclaré à l’AFP, en référence aux manifestations sporadiques mais persistantes contre la famille régnante dans ce petit royaume du Golfe.

« A ce stade, il est très difficile, voire impossible pour le mouvement populaire de faire marche arrière. La solution réside dans de véritables réformes démocratiques », a-t-il souligné.

En 1962, le Koweït a été le premier pays arabe dans le Golfe à se doter d’une Constitution et opter pour une démocratie parlementaire, jugée souvent incomplète car l’émir et sa dynastie jouissent de larges pouvoirs. Des crises politiques à répétition ont conduit à la dissolution du Parlement à neuf reprises, dont six depuis la mi-2006.

L’opposition, formée d’islamistes, de nationalistes et des libéraux, réclame des réformes démocratiques de fond pour réduire l’emprise des Al-Sabah sur les rouages de l’Etat.

Elle souhaite notamment un gouvernement élu, de nouvelles lois pour lutter contre la corruption, et la légalisation des partis pour parvenir à une forme de monarchie constitutionnelle.

Les différends politiques ont entravé le développement de l’émirat malgré des réserves en devises de plus de 400 milliards de dollars, tirées de ses recettes pétrolières.

Mais les analystes s’accordent à souligner que l’opposition ne cherche pas à renverser la dynastie des Al-Sabah, au pouvoir depuis plus de 250 ans.

« Cela est totalement exclu. Personne n’a appelé à renverser le régime ou à changer la famille régnante », a dit M. Nanna.
L’opposition oeuvre pour une « monarchie constitutionnelle » où le peuple aura son mot à dire dans les affaires publiques et luttera contre « une monarchie absolue », a renchérit M. Qahtani.

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Des dizaines de milliers de manifestants, heurts avec la police
Plus de 100 manifestants et onze policiers ont été blessés dimanche au Koweït dans des heurts entre des dizaines de milliers de manifestants, opposés à un amendement de la loi électorale, et la police, selon une association de défense des droits de l’homme et les autorités.

« Le nombre des manifestants blessés (qui ont été admis) à l’hôpital après avoir été attaqués par la police anti-émeutes a dépassé le chiffre de 100 », a déclaré Mohammad al-Humaidi, directeur de la Société koweïtienne pour les droits de l’homme, sur son compte Twitter. Le ministère de l’Intérieur a indiqué dans un communiqué que 11 policiers avaient été blessés par des pierres lancées par des manifestants.

Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène, de bombes assourdissantes et de balles en caoutchouc, faisant au moins dix blessés et procédant à des arrestations parmi la foule, ont ajouté les témoins.

Un ancien député, Abdallah al-Barghash, a indiqué à l’AFP avoir vu des blessés évacués par des ambulances.

Le nombre des manifestants serait de quelque 100.000 selon cet ex-député, et de 30.000 selon des observateurs indépendants. La police n’a pas fait d’estimation.

« La façon dont les manifestants ont été traités est sans précédent au Koweït », a déclaré M. Barghash.

L’opposition, redoutant une manipulation du prochain scrutin, avait appelé à manifester pour protester contre la décision de l’émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, d’amender la loi électorale avant les élections législatives anticipées convoquées pour le 1er décembre.
« Les gens veulent faire abroger le décret » qui modifie la loi, ont scandé les manifestants.

Au moment où se déroulait la manifestation, l’émir a reçu un grand nombre de membres de la famille régnante des Al-Sabah, qui lui ont réaffirmé leur loyauté et leur soutien total, a rapporté l’agence de presse officielle KUNA. Il a rencontré dimanche des chefs de tribus qui, cités par l’agence Kuna, ont exprimé dans des déclarations après l’audience leur soutien à l’émir, alors que les zones tribales constituent un fief de l’opposition.

En début de soirée, la police anti-émeutes a empêché le rassemblement des protestataires sur les sites choisis par l’opposition pour la manifestation. Des heurts ont alors éclaté.

La police a arrêté plusieurs personnes dont l’ancien député islamiste Walid al-Tabtabaï, ont indiqué les organisateurs sur Twitter.
Les organisateurs ont ensuite demandé aux protestataires de se rassembler sur un autre site de la capitale où ils ont manifesté pendant plusieurs heures.

Fortement armés et portant des masques, les policiers anti-émeutes ont tiré à plusieurs reprises du gaz lacrymogène et des bombes assourdissantes avant de recourir à des balles en caoutchouc pour tenter de disperser la manifestation, animée par d’anciens députés de l’opposition.

« C’est comme un champ de bataille », a déclaré à l’AFP Mohammad Rashed, un employé du secteur privé, en quittant, en compagnie de sa femme et d’autres membres de sa famille, le lieu du rassemblement en raison d’un usage excessif des bombes assourdissantes.
Les manifestants devaient se regrouper en trois points de la capitale et converger vers le palais Seif qui abrite les bureaux de l’émir, du prince héritier et du Premier ministre.

Mais le ministère de l’Intérieur avait prévenu qu’il n’autoriserait aucun « sit-in, rassemblement, marche, regroupement ou campement » dans « aucun lieu autre que la place en face du Parlement ».
Les mesures de sécurité avaient été renforcées dans la journée : des centaines de policiers non armés et des dizaines de véhicules de police avaient été déployés dans la capitale.

Les autorités ont poursuivi dimanche leur campagne d’arrestations avec l’interpellation pour interrogatoire d’un député islamiste du Parlement dissous, Ossama al-Munawer.

Il rejoint trois autres ex-députés, arrêtés jeudi et dont la détention a été prolongée dimanche de dix jours, selon l’un de leurs avocats, Al-Humaidi al-Subaie.

Quatre activistes de l’opposition interpellés lundi après des heurts avec la police anti-émeutes sont toujours en prison.

La tension politique a affecté la Bourse de Koweït, dont l’indice a fermé sur un recul de 3,05% dimanche, premier jour ouvrable de la semaine, marquant la perte la plus lourde en un seul jour depuis trois ans.
Membre de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), le Koweït, première monarchie du Golfe à s’être dotée d’un Parlement élu en 1962, connaît des crises politiques à répétition depuis 2006. La dynastie des Al-Sabah règne sur cet émirat depuis plus de 250 ans.

Source : ASSAWRA avec les agences de presse

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الكويت : الشرطة تقمع تظاهرات المعارضة
استخدمت الشرطة الكويتية الغاز المسيل للدموع وقنابل الصوت، لتفريق محتجين حاولوا تنظيم مسيرة أمس احتجاجا على التغييرات التي أُدرجت على قوانين الانتخابات، والتي ترى المعارضة أنها تخدم المرشحين الموالين للحكومة.
وقال شهود عيان ان المتظاهرين تجمعوا في مناطق مختلفة من العاصمة الكويت لتنظيم مسيرة الى مقر الحكومة. وطوقت الشرطة بعض الاحتجاجات وأمهلت المحتجين بضع دقائق للتفرق، ثم أمطرتهم بقنابل الغاز وقنابل الصوت. ولفت الشهود الى انهم رأوا مصابين عديدين لكنهم لم يحددوا عددهم.
وكانت وزارة الداخلية حذرت في وقت سابق من أنها لن تتهاون مع اي احتجاجات تنظم بعيدا عن ساحة قرب مجلس الأمة، نظمت فيها الاحتجاجات في الأشهر الأخيرة.
وقررت المعارضة مقاطعة الانتخابات التي ستنظم في الاول من كانون الاول، اذ اعتبرت ان تعديل نظام الانتخابات يهدف للتلاعب في الانتخابات وايصال برلمان موال. وقررت النيابة العامة حبس اربعة نواب سابقين من المعارضة اضافة الى اربعة ناشطين على خلفية مواجهات مع شرطة مكافحة الشغب. واثرت التوترات السياسية على بورصة الكويت التي تراجعت بنسبة 3,05 في المئة في بداية الاسبوع الاحد، وهو اكبر تراجع يومي منذ ثلاث سنوات.
(رويترز)