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En souvenir d’un certain jour de juillet 2005 où, sur place, 140 caravaniers du Droit international ont pu, par eux-mêmes , juger de la folie meurtrière et ravageuse des gouvernants du « peuple élu » (ndlr)

QUNEITRA, mon amour

Mardi, 28 août 2012 - 6h38 AM

mardi 28 août 2012

A chacun le droit à sa mémoire .

Le Comité de rédaction

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Rien ne l’avait préparée à la sauvagerie de l’envahisseur sioniste, lequel considère les peuples du Moyen-Orient comme rien de plus que de la mauvaise herbe qu’il faut arracher, et ses villes et villages comme rien de plus que des fourmilières.

Regardez cette vidéo, belle et lancinante.

La ville de Quneitra, autrefois ville dynamique de 37 000 habitants, dans le Hadbatu ElJawlan (Plateau du Golan), est aujourd’hui en ruines, près de 40 ans après que les nouveaux Barbares du Moyen-Orient en aient été chassés par un armistice sous médiation onusienne. Durant le court mois de juin 1974, cette ville pastorale datant de l’époque byzantine était mise à sac et systématiquement dynamitée par les forces israéliennes. Une histoire s’étendant sur plus d’un millénaire prenait fin d’une façon abrupte.

Peu d’Israéliens de moins de 60 ans ont entendu parler de la ville de Quneitra et de ce qu’a été son histoire. Bien moins encore sont ceux en dehors du Moyen-Orient qui ont entendu ce nom. C’est logique : il y a eu peu de tués à Quneitra, et aucune grande bataille ne s’est livrée dans ses murs, de ce fait elle ne mérite qu’une obscure note de bas de page dans les annales du conflit arabo-sioniste. Obscure, à condition de ne pas être l’un des 37 000 habitants de Quneitra qui ont perdu à jamais leur maison et leur terre natales.

La ville, qui a été d’abord conquise par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967 (et par la suite colonisée avec une colonie juive attenante - le Moyen-Orient du projet juif d’expansion Lebensraum [espace vital - ndt]), a été vidée de ses habitants syriens, devenant une ville fantôme sous la férule israélienne. Plus de 100 000 Palestiniens et Syriens ont subi un nettoyage ethnique sur le plateau du Golan au cours de cette seule courte guerre, et des dizaines de villages syriens ont par la suite été rasés par l’armée israélienne. Quneitra a été tenue par Israël jusqu’à la guerre de 1973 où elle a été reconquise par les forces syriennes, avant d’être reprise par les forces israéliennes. En 1974, en vertu d’un accord d’armistice négocié par les Nations-Unies, Israël devait abandonner le contrôle de Quneitra.

Quneitra a survécu aux Romains, au califat arabe, aux Seldjoukides, aux Mongols, aux Croisés, aux Ottomans et à l’Empire britannique, entre autres. Mais rien ne l’avait préparée à la sauvagerie de l’envahisseur sioniste, lequel considère les peuples du Moyen-Orient comme rien de plus que de la mauvaise herbe qu’il faut arracher, et ses villes et villages comme rien de plus que des fourmilières. Le projet sioniste d’anéantissement s’étend aussi loin que la machine de guerre israélienne peut le permettre.

Dans la longue liste des crimes de guerre et des violations par Israël, Quneitra occupe une place unique. Il faudrait un historien génial pour trouver une explication rationnelle à la destruction méthodique de Quneitra par les forces israéliennes qui se repliaient. L’explication la plus souvent citée est qu’Israël répétait simplement le crime de guerre de la Nakba, de 1947-1949, quand il a rasé plus de 400 villages et villes pour empêcher leurs habitants de revenir dans leurs maisons. Mais une telle explication ne tient pas étant donné qu’Israël était en train d’évacuer Quneitra, et qu’il devait la rendre au contrôle syrien. D’autres affirment qu’il se vengeait de l’affront que les Arabes avaient fait à la suprématie juive lors des premiers jours de la guerre de 1973. Mais cela n’explique pas davantage quelle sorte de revanche il lui fallait infliger à une ville vide pastorale, existant depuis des temps immémoriaux. Un psychologue saurait mieux peut-être expliquer ce thème récurrent de l’agression contre les biens et les infrastructures, une pratique commune dans les guerres des Israéliens, utilisée le plus récemment dans leur deuxième guerre du Liban et leur assaut contre la bande de Gaza.

C’est à Quneitra que les Syriens se sont rendu compte que l’envahisseur sioniste ne ressemblait à aucun autre avant lui. Oui, ils savaient pour la Nakba, ils savaient pour les massacres, les viols de femmes par les forces juives, les exécutions de prisonniers de guerre, les assassinats de sang-froid de réfugiés et de paysans, les destructions massives de villages et les confiscations des biens. Mais la destruction de Quneitra par les forces israéliennes en repli ne peut servir à rien d’autre qu’à manifester une méchanceté pure, un vomissement de bile et de haine collectives. Pour les nouveaux Barbares, l’histoire de la Palestine ou du Moyen-Orient ne signifie rien, le récit sioniste est arrêté dans le temps, comme l’horloge d’un navire englouti il y a quelque 2500 ans. Les sionistes se sont nourris d’un conte mythologique à propos d’un glorieux royaume juif et ils veulent croire qu’ils sont les propriétaires légitimes de retour sur leurs terres et que tous les autres habitants sont des « squatteurs » qui nient leur juste revendication sur toute cette terre.

Les sionistes ont concocté pour eux eux-mêmes un récit de persécutions et de souffrances éternelles, et ils sont maintenant prêts à se venger sur quiconque et tout ce qui se trouve sur leur chemin. Cette perception est renforcée par un récit historique déformé de la Palestine, appuyé encore par un endoctrinement abondant à l’aide d’une mythologie nationale inventée. C’est peut-être là l’explication psychologique la plus logique de ce comportement psychopathique. Il s’agit d’une haine collective enracinée, dirigée contre ceux qui, dans leur esprit, sont les successeurs de Hitler et compromettent la réalisation du droit que Dieu leur a donné de nettoyer ethniquement toute la Palestine (et au-delà).

Durant le court mois de juin 1974, cette ville pastorale datant de l’époque byzantine était mise à sac et systématiquement dynamitée par les forces israéliennes

Source : Info-Palestine