Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Archives > Français > Par « Terre Humaine » N°133 mai 2006

Opinion et citations

Par « Terre Humaine » N°133 mai 2006

Quelques vérités bien assénées

mercredi 17 mai 2006

Palestine Israël

Les médias ne nous disent pas ce qu’il faut penser mais à quoi il faut penser. Dans le conflit israélo-palestinien, souvent, le journal de vingt heures s’ouvre sur les images d’attentat suicide perpétré en Israël ; mais très rarement sur les corps des Palestiniens bombardés par Tsahal. Et lorsque l’assassinat d’un enfant palestinien parvient à faire la « Une », comme celui du petit Mohamed Al Dura, le 30 avril 2000, massacré par l’armée israélienne, certains n’hésitent pas à ouvrir une polémique sur la véracité des faits, occultant la mort de l’enfant.

Israël est le dernier Etat au monde à construire un mur de la honte. Israël est le premier Etat au monde à enfermer derrière du béton, des barbelés et de l’électricité tout un peuple. Israël, gouvernement de gauche comme gouvernement de droite, gouvernement acceptant de négocier, gouvernement refusant de négocier, vole la terre au peuple palestinien, abat les oliviers du peuple palestinien, l’affamant de plus en plus chaque jour. Les cartes présentant l’espace des deux Etats au cours des dernières décennies démontrent l’anéantissement de l’Etat palestinien et du peuple palestinien par Israël. Et Israël ne quitte Gaza que pour mieux renforcer son emprise sur la Cisjordanie.

Des 44% de la Palestine historique promis aux Arabes en 1947, ne leur restera-t-il, en 2007 que quatre bantoustans sur moins de 10% de l’ex-mandat britannique, sans capitale à Jérusalem-Est ni solution au problème des réfugiés ?

Israël aura-t-elle le courage de démanteler les colonies enclavées en Cisjordanie, créées illégalement par des fanatiques d’extrême droite,
surarmés et racistes ? Israël aura-t-elle le courage d’admettre que les Palestiniens combattent pour leur indépendance et leur liberté, que l’occupation et le mur sont suicidaires pour l’avenir même de l’Etat juif ?

Micheline Banzet
Charles Trompette

Actes et paroles

« A l’extérieur on a coutume de croire qu’Israël est presque vide, que rien n’est cultivé ici et que quiconque veut acheter de la terre n’a qu’à venir et acheter selon ses désirs. En réalité, la situation n’est pas celle-là. Au travers du pays, il est difficile de trouver de la terre cultivable qui ne soit pas déjà cultivée. Si, un jour, la vie de nos fiers juifs en Palestine se développe au point de refouler les habitants du pays sur une petite ou une grande échelle, alors ces derniers ne céderont pas facilement leurs places. »
Ah’ad Ha-am, sioniste spirituel,
commentant sa première visite en Palestine en 1891.

La Palestine est « une terre sans peuple, attendant un peuple sans terre ». La formule sera resservie sur tous les tons par la propagande sioniste.
Israël Zangwill, Décembre 1901

Selon l’historien israélien Zeev Sternhell, le sionisme ne serait au fond qu’ « une variante classique de ce nationalisme fermé apparu en Europe au tournant du siècle (XIXème-XXème siècles). Il n’éprouve aucune difficulté à refuser à autrui les mêmes droits élémentaires qu’avec une tranquillité d’esprit absolue il exige pour lui-même. »

« Ne nous racontons pas d’histoire. Politiquement, nous sommes les agresseurs et ils se défendent. C’est leur pays, parce qu’ils y habitent, alors que nous voulons venir ici et coloniser, et de leur point de vue, nous voulons nous emparer de leur pays. »
Discours de David Ben Gourion en 1938

La déclaration d’indépendance, lue par David Ben Gourion, le 14 mai 1948, précise : « L’Etat d’Israël assurera la plus complète égalité sociale et politique à tous ses habitants sans distinction de religion, de race ou de sexe. »
Cela n’a jamais été appliqué.

« Des villages juifs ont été construits à la place des villages arabes. Vous ne connaissez même pas les noms de ces villages arabes, et je ne vous blâme pas parce que les livres de géographie n’existent plus. Non seulement les livres n’existent plus, mais les villages arabes ne sont pas là non plus. Il n’y a pas un seul endroit construit dans ce pays qui n’avait pas une ancienne population arabe. »
Moshe Dayan, 4 avril 1969

« Quand nous aurons colonisé cette terre, tout ce que les arabes pourront y faire sera de zigzaguer en rond comme des cafards drogués dans une bouteille. »
Rafael Eitan, Chef d’Etat Major
de l’Armée israélienne, 14 avril 1983

« Nous nous comportons déjà dans les territoires occupés de la rive ouest du Jourdain, dans la bande de Gaza, et au Liban, comme se sont comportés les Nazis dans les territoires occupés de Tchécoslovaquie et de l’Ouest. Nous n’avons pas établi de camps d’extermination comme ils l’ont fait à l’Est. Voilà où nous en sommes, avec cette seule différence qui nous distingue des Nazis. »
Professeur Yeshaiyahu Leibowitz, 1987

« Nombre d’intellectuels, constatent Daniel Bensaïd, Rony Brauman et Marcel-Francis Kahn, engagés dans la défense des droits nationaux des Bosniaques, des Tchétchènes ou des Kosovars, restent étrangement silencieux (si ce n’est pis), quand il s’agit des réfugiés et des camps palestiniens. »

« Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal : nous avons pris leur pays. C’est vrai que Dieu nous l’a promis, mais en quoi cela les intéresse t-il ? Notre Dieu n’est pas le leur. Il y eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais est-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une chose : nous sommes venus et nous avons volé leur pays. Pourquoi l’accepteraient-ils ? »
David Ben Gourion,
premier Premier Ministre d’Israël.

Un disciple a demandé à Confucius : « Maître, s’il y avait un seul précepte selon lequel guider une vie, quel serait-il ? » Confucius répondit : « Traitez les autres comme vous aimeriez qu’ils vous traitent. »
(VIème siècle avant JC)

Numéro réalisé en coopération avec Micheline Banzet qui a participé en juillet 2005 à la Caravane du Droit partie du Parlement Européen à Strasbourg vers Jérusalem, manifestation pacifique pour le respect et l’application du droit international en Palestine et en Israël. Cette caravane s’est vue refuser l’entrée en territoire palestinien par l’armée israélienne : violences, humiliation.