Contre vents et marées, la cause palestinienne avance sur la bonne voie

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Par Khalid Amayreh - CPI

Seules les personnes libres peuvent libérer la Palestine des griffes du sionisme. Les dictateurs, qui sont si répressifs envers leur propre peuple, n’aideront pas les Palestiniens, en aucune manière stratégique. L’inverse est vrai.

Pendant de nombreuses décennies, des régimes laïques et quasi athées dans le monde arabe se sont servis de la cause palestinienne pour consolider leur mainmise tyrannique sur leur pays et leur peuple. Le résultat net est un gigantesque fiasco pour l’Oumma (la communauté musulmane) tout entière, dans tous les domaines imaginables. Ces régimes, corrompus à un point indescriptible, ont tourmenté et terrorisé leurs propres citoyens, tant et si bien que la crème de la crème de leur société a été obligée d’émigrer vers l’Occident ou d’autres pays, fuyant la terreur et la répression par leur État policier.

Il y a quelques années, un citoyen d’une capitale arabe importante dans le Mashriq (la partie asiatique du monde arabe) (me) laissait entendre que ses compatriotes pourraient même aller jusqu’à accueillir les soldats israéliens comme des libérateurs du fait du règne de tyrannie et de terreur auquel ils étaient confrontés aux mains de leur régime.

« Il n’existe pas de mots pour décrire la terreur, la répression, la corruption qui se sont infiltrées à travers tout le pays » me disait-il.

Je n’ai pas publié ses propos alors, craignant que la machine de la hasbara israélienne ne s’empresse d’exploiter leur témérité inhabituelle à des fins de propagande.

Eh bien, nous ne pouvons dissimuler la vérité infiniment. En dernière analyse, ces régimes manifestement criminels se sont montrés nettement plus nuisibles qu’Israël. Oui, Israël est un ennemi raciste et criminel, aucun doute là-dessus. Cependant, les régimes incultes et maléfiques qui, au nom de l’arabisme et de la Palestine, ont efficacement réprimé, assassiné et humilié leur propre peuple, étaient en réalité un ennemi du peuple, plus puissant et plus dur comparés à Israël.

Un ennemi est un ennemi, et l’on sait à quoi s’attendre d’un ennemi. Cependant, les régimes et les gouvernements « nationaux » sont censés servir et protéger le peuple, apporter la prospérité et le bien-être, de même que préserver la dignité des citoyens, et les droits humains, et les libertés civiles.

Mais loin de remplir leurs devoirs minimum à cet égard, les régimes ont piétiné les droits humains, décapité les libertés civiles, et terrorisé les citoyens ordinaires de manière indescriptible. Même l’ennemi le plus infâme que l’on puisse imaginer n’aurait pas causé un tel délabrement dans la société.

Par conséquent, la désintégration des régimes arabes d’antan n’est pas et ne doit pas être considérée comme une évolution négative pour la cause palestinienne. L’inverse est vrai. Oui, il est possible que la cause palestinienne perde une certaine attention de la part des médias ces temps-ci, alors que les téléspectateurs se préoccupent d’évènements plus dramatiques ailleurs. Mais ce n’est qu’un phénomène temporaire qui disparaîtra bientôt.

La chose importante est que les Palestiniens ne doivent jamais tabler, pour libérer la Palestine et vaincre Israël, sur une junte d’État policier, même avec une rhétorique toute éthérée.

Ce sont des régimes intrinsèquement terroristes et en faillite dont il ne peut sortir rien de bon. Dans le Saint Coran, il est déclaré (إن الله لا يصلح عمل المفسدين), ce qui signifie « Allah ne fait pas prospérer ce que font les fauteurs de désordre ».

Il est intéressant de noter que certains de ces fauteurs de désordre sont actuellement en train d’assassiner des Palestiniens, tout en ayant l’audace de prétendre qu’ils commettent ces meurtres pour le bien des Palestiniens !!!

Dans les années soixante, Ibrahim Machos, l’un des dirigeants du parti Ba’as en Syrie, écrivait « Que Dieu, la religion et la moralité sont des momies au musée de l’histoire ». Nous avons vu comment ses paroles se sont concrétisées le 5 juin 1967.

Aujourd’hui, nous assistons à l’approfondissement du Printemps arabe. Et, oui, les affres du monde du travail pourraient bien se faire entendre dans beaucoup de quartiers. Mais quoi de plus de naturel étant donné que nul, sain d’esprit, ne s’attendait à la stagnation et à la dégénérescence qui planaient au-dessus du monde arabe avant même la chute de l’État ottoman pour finalement disparaître en quelques mois ou même quelques années.

Mais le train de la liberté a déjà quitté la gare et il roule sur la bonne voie, il arrivera à la bonne destination, tôt ou tard.

Nous entendrons, et en fait nous entendons déjà, toutes sortes de rumeurs, de désinformations, et de mensonges destinés à nous perturber et à faire dérailler le train de la liberté. Après tout, les ennemis de l’intérieur et ceux de l’extérieur ne renonceront pas pour autant et ne vont pas si prématurément lever le drapeau blanc. Nous serons traités de tous les noms, condamnés et vilipendés. Nous serons même mis dans le même panier avec les sionistes, les Américains et ce que vous voulez, pour ternir et salir notre image.

Mais nous ne devons pas accorder tant d’attention à ces chiens qui aboient, la caravane doit passer. L’un des handicaps les plus rédhibitoires qui ont occasionné à la cause palestinienne un dommage irréparable, c’est que ceux-là même qui étaient supposés donner un coup de main aux Palestiniens contre les crimes d’Israël avaient besoin d’être délivrés eux-mêmes des griffes de leurs régimes terroristes.

Donc, la cause palestinienne a été trahie, d’abord sciemment par les régimes tyranniques, et ensuite inconsciemment par les masses minutieusement tourmentées et réprimées, pour lesquelles la Palestine était devenue le 100e point à l’ordre du jour dans leur agenda, grâce à la répression et aux persécutions implacables perpétrées contre elles par les régimes.

Donc, nous ne devons pas nous poser de questions sur la disparition qui menace certains régimes arabes qui ont excellé à faire entendre leurs voix, fortes mais mensongères, sur la Palestine, le sionisme et l’impérialisme, alors qu’en vérité, ils nourrissaient des projets douteux sinon criminels contre l’Oumma tout entière.

En dernière analyse, seules les personnes libres peuvent libérer la Palestine des griffes du sionisme. Les dictateurs, qui sont si répressifs envers leur propre peuple, n’aideront pas les Palestiniens, en aucune manière stratégique. L’inverse est vrai.

La charité, après tout, commence chez soi et si un quelconque régime se comporte de façon criminelle envers ses propres citoyens, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il se comporte différemment envers les autres.

Je n’ai aucun doute que la cause palestinienne soit sur le bon rail historique. L’émancipation des Arabes et des musulmans des forces de la dictature, de la tyrannie et du fascisme, est le premier et indispensable pas vers la création d’une véritable force islamiste arabe qui sera le champion de la tâche ultime de libération de la Palestine, et de la défaite du sionisme.

Ce ne sera pas une tâche facile. Mais à tout le moins, pour la première fois dans l’histoire récente, l’Oumma s’est engagée sur la bonne voie.