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Pris entre deux feux, les Palestiniens subissent (ndlr)

Les forces syriennes ciblent le plus grand camp de réfugiés palestiniens en Syrie

Vendredi, 20 juillet 2012 - 6h41 AM

vendredi 20 juillet 2012

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La « bataille de Damas » s’étend depuis mercredi à des quartiers de la capitale qui semblaient intouchables. Alors que la famille Assad s’est toujours présentée comme l’alliée indéfectible de la cause palestinienne, les forces syriennes ont attaqué Yarmouk, un camp, installé dans la capitale, qui abrite des milliers de réfugiés palestiniens.

Il n’existe pas pour l’instant de bilan précis, mais les réseaux d’activistes parlent d’au moins 15 morts dans le quartier de « Hajar Al aswad » (la pierre noire) du camp de Yarmouk. Jeudi, sur les réseaux sociaux, des internautes syriens imploraient les commerçants locaux d’ouvrir leurs boutiques malgré la présence de l’armée, pour permettre aux habitants de s’approvisionner.

Ce n’est toutefois pas la première fois qu’un camp de réfugiés palestiniens est attaqué par l’armée syrienne. En août 2011, les soldats de l’armée régulière s’en sont pris aux réfugiés du camp de Raml, à Lattaquié, dans le nord-ouest du pays. À l’époque pourtant, très peu de Palestiniens avaient rejoint la contestation. La plupart se conformaient alors aux ordres des autorités palestiniennes, qui appelaient les Palestiniens de Syrie à ne pas prendre part au conflit. L’intervention de l’armée visait à déloger des protestataires syriens vivant dans le camp de réfugiés.

Le camp de Yarmouk, créé en 1957, est le plus grand camp de réfugiés palestiniens en Syrie. Il se trouve à 8 kilomètres du centre-ville de Damas et s’étend sur une superficie de 2 kilomètres carrés. Il abrite selon le HCR plus de 144 000 réfugiés. Ses habitants ne sont pas exclusivement Palestiniens. Des Syriens de condition modeste y vivent également.Contributeurs
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Les bombardements sur le camp ont commencé hier aux alentours de 17 heures et se sont poursuivis jusqu’à 22 heures. Il y a eu deux heures de trêve, puis ça a repris jusqu’à l’aube. En plus du bombardement, une attaque a été menée au sol par les « chabbihas » [les milices pro régime]. On m’a dit qu’ils ont tué jusque dans les maisons à l’arme blanche.

Depuis, les secouristes multiplient les appels aux dons de sang. Les blessés ont été acheminés vers les quatre petits centres de soins installés dans le camp. L’un d’eux se trouve à 100 mètres de chez moi, je m’y suis rendue hier soir. J’ai vu beaucoup de jeunes qui semblaient avoir été blessés au couteau.

Depuis ce matin, les habitants du camp paniquent. Les gens sont en état de choc car on ne s’attendait pas à un tel déferlement de violence. Beaucoup tentent de fuir, mais les entrées du camp sont surveillées par les forces de sécurité.

Ils ont attaqué car de plus en plus d’opposants se sont regroupés dans le quartier de Hajar Al Aswad ces derniers temps. La semaine dernière encore, il y a eu des manifestations anti-Bashar dans ce quartier. J’ai appris hier que des déserteurs de l’Armée de libération de la Palestine sont aussi venus se réfugier ici [l’Armée de libération est une force composée de Palestiniens de Syrie qui est contrôlée par Damas].

Ma famille et moi avons décidé de rester ici car il est trop dangereux de sortir, mais nous avons pris toutes nos précautions : les abris anti-bombes ont été nettoyés, si la situation empire, nous nous y rendrons [La page Facebook du camp de Yarmouk publie une liste des refuges aménagés pour accueillir les familles de réfugiés].