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Symbolique - Et pourquoi pas ? memento Chavez ! Nous y étions.(ndlr)

Après Tahrir, les Egyptiens présentent leurs doléances devant le palais présidentiel

Jeudi, 5 juillet 2012 - 7h28 AM

jeudi 5 juillet 2012

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Mis à jour le 04.07.12 à 18h23

Des centaines d’Egyptiens se rassemblent désormais régulièrement devant le palais présidentiel pour présenter personnellement leurs doléances à leur nouveau président, l’islamiste Mohamed Morsi.

Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a officiellement prêté serment samedi. Il s’est présenté après son élection comme le président de « tous les Egyptiens » et a fait valoir sa proximité avec le peuple, déclarant que son palais, situé dans le quartier d’Héliopolis, était ouvert.

« Nous avons protesté pendant deux ans dans l’entreprise et personne ne nous a écoutés »
Si les mécontents se rassemblaient ces derniers mois place Tahrir, où a débuté la révolution qui a aboutit à la chute de l’ex-président Hosni Moubarak en février 2011, ils se rendent désormais à la présidence pour manifester.

Des membres du personnel de Mohamed Morsi ont indiqué avoir autorisé à des manifestants à entrer au palais pour venir présenter personnellement leurs doléances, une mesure sans précédent. Sous le règne de Moubarak, la bureaucratie et les mesures de sécurité draconiennes empêchaient tout Egyptien de se rapprocher de la présidence. Chehata Etman, employé du fabricant de pneus Pirelli à Alexandrie contraint de prendre une retraite anticipée et spolié de ses droits, s’en est ainsi remis à Morsi pour régler ses problèmes.

« Nous avons protesté pendant deux ans dans l’entreprise et personne ne nous a écoutés. Nous avons manifesté aussi devant l’ambassade d’Italie et personne n’a réagi, alors nous avons décidé de venir directement voir le président, peut-être il sera à l’écoute et fera quelque chose », a-t-il dit à l’AFP.

Scènes inimaginables du temps de Moubarak
Des ouvriers d’entreprises du textiles et du ciment, réclamant des contrats permanents ou une amélioration des conditions de travail, scandaient des slogans et brandissaient des pancartes mardi. D’autres militants organisaient une conférence de presse pour demander la libération de détenus politiques.

Plusieurs femmes ont tenté pour leur part de s’infiltrer dans le palais par une petite porte avant d’être repoussées par la sécurité.

Ces scènes étaient inimaginables du temps de Hosni Moubarak qui a règné sans partage sur la pays pendant 30 ans, un sentiment résumé par le quotidien gouvernemental al-Ahram qui écrivait à ce propos mercredi en Une : « les gens connaissent à présent le chemin du palais ».

« Une des réalisations de la révolution du 25 janvier (2011) est que les Egyptiens se sont affranchis de leur peur, de leur peur de l’autorité », ajoute le journal. « Qui aurait osé se rapprocher des portes du palais présidentiel, ou se plaindre à son excellence » Hosni Moubarak, s’interroge Al-Ahram. Pour le quotidien indépendant Al-Tahrir, « les protestations devant le palais présidentiel ont mis fin à l’ère de Tahrir », la place emblématique qui fut l’épicentre de la révolte populaire de janvier-février 2011 qui a chassé le raïs.