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Le remord doit il engendrer la mort ? (ndlr)

Nucléaire : le jeu trouble de l’Allemagne avec Israël

Mardi, 5 juin 2012 - 11h32 AM

mardi 5 juin 2012

Coupable, entre-autres, d’avoir perpétré l’impensable, l’Allemagne avait-elle l’obligation de fournir à ses ex-victimes les véhicules des armes de destruction les plus terrifiantes qui aient jamais existé ?

Armes de dissuasion penserez-vous peut-être mais, réflexion faite, armes-paravents qui permettent à un Etat hors la loi de continuer à perpétrer au quotidien ses crimes de guerre, voire contre l’humanité, en toute impunité.

Cette impunité permet de faire subir au peuple palestinien des traitements pour la plupart semblables à ceux que les juifs ont subi de la part des Allemands durant la seconde guerre mondiale et ceci avec l’aide matérielle à vil prix de ces mêmes Allemands qui, de plus, refusent quasiment qu’il soit traité de ce problème dans leurs médias aux ordres.

La complicité coupable des Etats membres de l’AIEA réside dans leur silence hypocrite à refuser de voir en face la terrible réalité de la situation et surtout dans le fait d’avoir permis d’atteindre quasiment un point de non-retour faisant ainsi d’Israël (l’opinion publique en a jugé ainsi) le pays le plus dangereux pour la paix sur notre planète.

Retournez les miroirs svp.

Michel Flament

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Peut-on demander à l’Iran d’abandonner son programme nucléaire et en même temps vendre à Israël des sous-marins qui seront dotés d’armes atomiques ? C’est l’épineuse question soulevée ce lundi par une enquête du magazine allemand Der Spiegel. L’hebdomadaire affirme en effet que l’Allemagne, membre du groupe des grandes puissances (cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) chargées de négocier avec Téhéran l’arrêt de son programme nucléaire, a vendu en 2005 à l’État hébreu six sous-marins de type Dolphin, dont trois ont déjà été livrés. Or, d’après Der Spiegel, Israël aurait déjà commencé à équiper ces appareils avec des missiles de croisière à têtes nucléaires.

« Je confirme que nous avons des sous-marins allemands, ce n’est pas un secret, a déclaré à l’AFP Yigal Palmor, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. Pour le reste, je ne suis pas tenu de me prononcer sur leurs capacités. » Interrogé par l’hebdomadaire, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, s’est contenté de déclarer que les Allemands devaient être « fiers » d’avoir assuré la sécurité de l’État d’Israël « pendant des années ». La nouvelle a néanmoins provoqué des remous au sein de l’opposition sociale-démocrate (SPD), qui a sommé le gouvernement de s’expliquer.

« Jusqu’à présent, ces livraisons avaient été, entre autres, justifiées par le fait que ces sous-marins faisaient partie d’un arsenal de dissuasion conventionnel », a fait remarquer Rolf Mützenich, porte-parole du groupe parlementaire du SPD, sur les questions de politique extérieure. En réponse, Berlin a simplement nié que ces sous-marins puissent faire partie de l’arsenal nucléaire israélien. « La livraison s’est faite sans armement », a expliqué le porte-parole d’Angela Merkel, Steffen Seibert. « Le gouvernement fédéral ne participe pas aux spéculations sur son armement ultérieur », a-t-il ajouté à Der Spiegel.

Pourtant, l’hebdomadaire affirme que l’Allemagne connaîtrait « depuis des décennies » le sort réservé à ces sous-marins. D’après le magazine, d’anciens hauts responsables du ministère de la Défense allemand - dont l’ancien secrétaire d’État Lothar Rühl - ont toujours pensé qu’Israël équiperait de munitions atomiques ses submersibles. Interrogé par Le Point.fr, François Géré, directeur de l’Institut français d’analyse stratégique (Ifas), indique que l’unique armement atomique dont Israël pourrait équiper les sous-marins serait un missile de croisière léger avec une tête nucléaire d’une centaine de kilogrammes.

« Lorsque l’on dote un sous-marin d’un missile balistique de grande taille, explique-t-il, il est nécessaire de disposer d’une capacité de stabilisation au démarrage, sous peine de voir le bâtiment tourner sur lui-même. » Mais le spécialiste note toutefois : « La robustesse et la bonne stabilité des sous-marins diesel allemands permettent de supporter le lancement d’un missile d’une tonne, dégageant cinq kilotonnes d’énergie. » Une arme susceptible de provoquer autant de dégâts que la moitié de la bombe américaine qui a frappé Hiroshima en août 1945. D’après Der Spiegel, les missiles pourront être lancés à l’aide d’un système d’éjection hydraulique.

S’il n’a jamais reconnu être détenteur de l’arsenal atomique, Israël posséderait, d’après les spécialistes, entre 100 et 200 ogives nucléaires, sans pour autant avoir signé le traité de non-prolifération (TNP). Cette politique, qualifiée officiellement d’"ambiguïté délibérée", repose sur une seule phrase, répétée à souhait par les dirigeants israéliens : Israël ne sera pas le « premier pays à introduire l’armement nucléaire au Moyen-Orient ». L’État hébreu a conclu en 1969 une « entente » avec les États-Unis aux termes de laquelle les dirigeants israéliens s’abstiennent de toute déclaration publique sur le potentiel nucléaire de leur pays et ne procèdent à aucun essai. En échange, Washington renonce à exercer des pressions liées à ce dossier.

Quant à l’Allemagne, elle a refondé en 1955 son armée nationale (Bundeswehr). Mais celle-ci demeure entièrement intégrée à l’Otan. Berlin a néanmoins considérablement réduit ses forces depuis 2011 et le passage d’une armée de conscrits à des militaires professionnels. « La part du PIB consacrée à la défense en Allemagne (1,5 %) est aujourd’hui significativement inférieure à celle en France et en Grande-Bretagne (2 %) », note François Géré. Le pays continue néanmoins à vendre du matériel militaire. D’après Der Spiegel, trois nouveaux sous-marins pourraient être vendus à Israël.

Il faut dire que la chancelière allemande a consenti à des concessions particulièrement importantes sur ce contrat. D’après l’hebdomadaire, Berlin a non seulement financé le tiers du coût du sous-marin (135 millions d’euros), mais il a autorisé l’État hébreu à ne payer qu’en 2015. En contrepartie, Angela Merkel a demandé à Israël de permettre la construction d’une usine de traitement des eaux usées dans la bande de Gaza, et surtout de suspendre la colonisation de Cisjordanie, ce que Benyamin Netanyahou a pour l’heure exclu.

Pour Hans Stark, chercheur à l’Institut français des relations internationales, ce contrat relève de la logique de dissuasion afin qu’Israël puisse assurer seul sa propre défense. « La sécurité d’Israël relève pour l’État allemand de la raison d’État », explique le chercheur au Point. « Pour des raisons historiques, l’Allemagne est plus proche d’Israël que ne l’est la France. Avec le vécu qui est le sien, elle pourrait facilement être traitée d’antisémitisme si elle critiquait le gouvernement israélien. »

C’est ce qui est arrivé en avril dernier au Prix Nobel allemand de littérature, Günter Grass, après qu’il a vivement dénoncé l’accord militaire conclu entre les deux pays. En publiant le poème en prose « Ce qui doit être dit », l’écrivain a provoqué une vaste polémique en accusant Israël et son arme atomique de « menacer la paix mondiale ».

Source Al-Oufok avec les agences de presse