L’ambassadeur de l’Etat de Palestine au Forum d’EL MOUDJAHID : “Le gouvernement d’union nationale palestinien bientôt installé”

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PUBLIE LE : 26-05-2012 | 0:00 D.R

L’ambassadeur de l’Etat de Palestine a annoncé, jeudi, depuis la tribune du Forum d’El Moudjahid que dans les prochains jours, sera installé le gouvernement d’union nationale palestinien. Le nouvel exécutif disposera de six mois pour organiser les élections présidentielles et législatives, comme stipulé dans l’accord de Doha signé au mois de février dernier entre Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal, dans le cadre du processus de réconciliation entre le Hamas et le Fatah.

C’est sur un ton optimiste que Hussein Abdelkhalek a annoncé, à l’occasion de la commémoration du 64e anniversaire de la Nekba, au centre de presse d’El Moudjahid, organisée à l’initiative de l’ambassade de Palestine et l’Association Machaal Echahid, que les négociations sur la formation d’un gouvernement de transition qui sera constitué de personnalités indépendantes et la fixation des dates des élections, reportées à maintes reprises, seront entamées incessamment. C’est là une étape cruciale dans le processus de réconciliation palestinienne entre les différentes factions.

Quant à la direction du cabinet qui aura aussi pour mission la levée du blocus imposé à la bande de Ghaza, elle sera assurée par Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, comme convenu au Caire entre les deux parties. Le diplomate palestinien rompu au jeu des questions-réponses des représentants de la presse nationale, a également abordé la question de l’adhésion de l’Etat de Palestine à l’ONU restée lettre morte en dépit d’un grand soutien international.

Pour Hussein Abdelkhaleq, la bataille diplomatique sera de longue haleine et les Palestiniens ne sont pas près de renoncer à cette revendication légitime. Mais, dira-t-il, actuellement la composition du Conseil de sécurité n’est pas favorable aux Palestiniens qui n’ont pas réussi à récolter 9 voix sur les 15 requises. Sans oublier les Etats-Unis qui menacent d’user du droit de veto. « Mais tout cela est loin de dissuader les Palestiniens, décidés à aller au bout de leur combat diplomatique et qui attendent le moment propice pour relancer l’initiative ».

L’ambassadeur palestinien a par ailleurs abordé la suspension des négociations isréaélo-palestiniennes, depuis plus d’une année, en raison de l’obstination de l’Etat hébreu à continuer sa politique de colonisation. La reprise des pourparlers, dira-t-il, reste tributaire de trois conditions essentielles. Il s’agit, expliquera-t-il, de l’arrêt de la colonisation juive des territoires palestiniens, dont les Palestiniens et la communauté internationale demandent depuis des années l’interruption, la fixation d’un agenda pour la poursuite des négociations et enfin le retour à la légitimité internationale et à l’application de toutes les résolutions onusiennes. La libération de tous les prisonniers constitue aussi une autre condition pour le retour à la table des négociations.

La conférence de l’ambassadeur palestinien a porté sur la commémoration du 64e anniversaire de la Nekba (15 mai 1948). Une date qui rappelle l’exode forcé de quelque 760.000 Palestiniens, réfugiés notamment en Jordanie, en Syrie, au Liban et en Egypte. A ce sujet, l’ambassadeur dira que les Palestiniens restent attachés au droit au retour de tous les réfugiés sur leur terre spoliée par Israël. L’intervention de Hussein Abdelkhalek a été suivie par une projection de 30 minutes retraçant le processus douloureux qui a débuté il y a 64 ans. Des femmes ont raconté ce jour où des bandes sionistes ont chassé des milliers de Palestiniens de leur maison et commis des carnages sur les populations sans défense. Les témoigna- ges de ces femmes qui ne rêvent que de retrouver leur terre ont ému l’assistance. Certains ont eu du mal à contenir leurs larmes.

Enfin, il y a lieu de noter que la commémoration de la Nekba intervient cette année dans des circonstances exceptionnelles que traverse la cause palestinienne, notamment avec la grève de la faim ouverte des détenus dans les geôles israéliennes en protestation de la politique israélienne discriminatoire à leur encontre et du non-respect de leurs droits élémentaires. A ce propos, l’ambassadeur palestinien dira qu’aujourd’hui 4 700 Palestiniens croupissent dans les prisons israéliennes sans disposer des droits humanitaires les plus élémentaires. Mais, dira t-il, pour les Palestiniens, ces cellules sont une école de nationalisme, puisque le processus de réconciliation a été lancé depuis ces lieux de détention abusive.
Nora Chergui

Publié dans : Forum d’EL MOUDJAHID , Palestine