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Pro­duits des colonies :

Aver­tis­sement de l’UE et évocation par le Premier ministre irlandais d’une inter­diction d’entrée au sein de l’Union

Mercredi, 23 mai 2012 - 7h03 AM

mercredi 23 mai 2012

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Source : Euob​server​ - Bruxelles

Les ministres euro­péens des Affaires étran­gères ont averti Israël qu’ils auront doré­navant une approche plus sévère en ce qui concerne les expor­ta­tions de pro­duits fabriqués dans les colonies illé­gales ins­tallées en ter­ri­toire palestinien.

Dans un com­mu­niqué, daté du lundi 14 mai 2012 et expli­quant en détail la poli­tique suivie de longue date par les auto­rités israé­liennes pour expro­prier les terres appar­tenant aux fer­miers pales­ti­niens, situées dans la région fertile de la Cis­jor­danie, les ministres ont déclaré : « L’UE et les Etats membres réaf­firment leur enga­gement de mettre plei­nement et effi­ca­cement en appli­cation la légis­lation euro­péenne et les dis­po­si­tions bila­té­rales appli­cables aux pro­duits des colonies ». Selon la légis­lation euro­péenne, ces der­niers ne peuvent en effet entrer dans le ter­ri­toire de l’Union en béné­fi­ciant des tarifs pré­fé­ren­tiels accordés dans le cadre de l’Accord d’association UE-​​Israël datant de 12 ans

Israël est dans l’obligation d’indiquer le code postal d’origine de chaque car­gaison tandis qu’il revient aux auto­rités doua­nières des Etats membres de vérifier les infor­ma­tions fournies en les recoupant avec la liste des codes postaux des colonies en vue de déter­miner le tarif applicable.

Selon Bill Van Esveld, ana­lyste de l’ONG Human Rights Watch en poste à Jéru­salem, les auto­rités israé­liennes détournent les règle­ments en attri­buant aux pro­duits des colonies le même code que celui des entre­prises dont les sièges sociaux sont situés en Israël même ou en les regroupant avec des pro­duits pro­prement israé­liens. Cependant, l’absence d’un étiquetage indi­quant clai­rement l’origine de ces pro­duits rend plus dif­ficile au consom­mateur européen le choix de les acheter ou non.

« Vous pouvez trouver du vin blanc fabriqué dans le Golan dans d’importants super­marchés belges » a indiqué aux obser­va­teurs euro­péens Stuart Rei­geluth, militant de l’ONG Conseil pour les rela­tions palestino-​​européennes basée à Bruxelles, en se référant au ter­ri­toire syrien annexé par Israël en 1981.

Selon les données de la Com­mission, l’UE est le 2ème impor­tateur de pro­duits israé­liens après les Etats-​​Unis et achète tous les ans pour 11,6 mil­liards d’euros de mar­chan­dises israé­liennes. Mais, les sta­tis­tiques ne sont pas désa­grégées de manière à dis­tinguer les pro­duits des colonies.

Un diplomate européen déclarait sur ce site web que la décla­ration des ministres concernant les impor­ta­tions « pouvait être consi­dérée comme un aver­tis­sement à Israël ».

Il notait que le langage, « consi­dé­ra­blement plus sévère » adopté dans le com­mu­niqué, était pro­voqué par l’accélération des acti­vités de colo­ni­sation au cours de l’année écoulée, laquelle mettait en danger la solution à deux Etats prônée par l’UE. Il ajoutait que la Bul­garie et la Rou­manie s’étaient joints aux habi­tuels sus­pects - Répu­blique Tchèque, Pays-​​Bas et Italie – pour atténuer au tout dernier moment le ton du communiqué.

Pour sa part, le ministre irlandais des Affaires étran­gères, Eamon Gilmore, a déclaré à la presse, après la réunion de lundi à Bruxelles, que Dublin pourrait pro­poser une inter­diction totale des impor­ta­tions de pro­duits des colonies lorsque son pays pren­drait la pré­si­dence de l’UE, début 2013. « Je pense que nous devons aborder la question de l‘interdiction d’entrée dans l’UE des pro­duits des colonies. Nous avons tou­jours résisté à l’idée d’un boycott en traitant avec Israël mais je pense qu’une dis­tinction doit être établie entre Israël et ses colonies », a-​​t-​​il affirmé selon le Irish Times.

Par ailleurs, il apparaît que les ambas­sa­deurs euro­péens en poste à Ramallah plaident depuis long­temps, dans les rap­ports internes à l’UE, pour un boycott ainsi que le refus de visa aux colons radicaux. Mais, leurs idées n’ont jamais été adoptées.

Enfin, le com­mu­niqué de lundi a également réitéré le soutien de l’UE à la sécurité d’Israël et cri­tiqué sévè­rement les lancés de roquettes depuis la Bande de Gaza.

De son côté, le ministre israélien des Affaires étran­gères, dans une décla­ration publiée le même jour, a rétorqué que les cri­tiques euro­péennes étaient « basées sur une repré­sen­tation par­tiale, biaisée et uni­la­térale de la réalité sur le terrain » en ajoutant « Israël se pré­oc­cupait d’assurer le bien-​​être des Palestiniens ».