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Netanyahou fera-t’il d’Israël un nouveau « camp de la mort » ? (ndlr)

Israël : risque d’éruption de violence en cas de mort de détenus palestiniens+

Jeudi, 10 mai 2012 - 8h43 AM

jeudi 10 mai 2012

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Les pressions s’intensifient sur Israël pour préserver la santé de détenus palestiniens en grève de la faim, certains depuis plus de deux mois, dont la mort risquerait de déclencher une éruption de violence.
Après l’Union européenne et le Comité international de la Croix-Rouge, qui ont réclamé un suivi médical constant pour la demi-douzaine de détenus en grève de la faim depuis un mois et demi à 71 jours, la France a demandé mercredi « à titre humanitaire » à Israël d’"être sensible au risque d’une issue tragique et à prendre d’urgence les mesures appropriées".

Au moins un tiers des quelque 4.700 détenus palestiniens d’Israël (dont près de 310 en détention administrative) sont en grève de la faim, à la suite d’un mouvement collectif lancé le 17 avril, selon l’administration pénitentiaire, des sources officielles palestiniennes et des associations humanitaires.

« Ce qu’on dit publiquement, ça ne veut pas dire que l’on ne l’a pas dit avant, bilatéralement, aux autorités israéliennes. Mais la gravité de la situation a fait qu’on a senti que c’était important de le dire publiquement également parce qu’il y a un risque de mort », a expliqué à l’AFP une porte-parole du CICR, Nadia Dibsy.

« Quand il y a un grand nombre de personnes qui lancent une grève de la faim toutes ensemble, ce n’est pas évident pour le CICR de suivre tout le monde individuellement, comme on arrive à le faire avec les personnes malheureusement qui se trouvent dans un état de santé critique », a-t-elle souligné.

Selon Mme Dibsy, la priorité est « les détenus qui sont en grève de la faim depuis plus de 48 jours jusqu’à plus de 72 jours ».

Cinq d’entre eux « refusent depuis hier (mardi) d’être nourris par voie intraveineuse et d’être suivis par l’administration pénitentiaire », a indiqué à l’AFP un de leurs avocats, Jamil al-Khatib, qui leur a rendu visite à l’hôpital de la prison de Ramleh, près de Tel-Aviv.
A bout de patience, des dizaines de manifestants palestiniens ont bloqué dans l’après-midi l’accès aux bureaux de l’ONU à Ramallah en Cisjordanie, pour presser le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de sortir de son « silence » sur cette question.

« Nous vous exhortons à prendre une position ferme et forte contre la violation par Israël des droits des prisonniers », ont écrit les organisateurs du rassemblement dans une lettre ouverte à M. Ban.
En soirée, ce dernier a appelé à « éviter une détérioration de leur état de santé » et indiqué qu’il « continue de suivre avec inquiétude cette grève de la faim (...) particulièrement en ce qui concerne ceux qui sont en détention administrative », selon son porte-parole à New York.
L’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour avait saisi le 4 mai dans une lettre la présidence azerbaïdjanaise du Conseil de sécurité du sort des dix grévistes de la faim de plus longue durée. « Israël est responsable du bien-être de ces prisonniers » et le Conseil de sécurité doit lui rappeler ses « obligations légales en la matière », a-t-il affirmé.

La veille, le coordinateur de l’ONU pour le processus de paix, Robert Serry, s’était déclaré « très inquiet » en raison de « l’état critique d’au moins deux prisonniers palestiniens » grévistes et avait appelé « Israël à se conformer à ses obligations en matière de droit international ».
Le Hamas et le Jihad islamique ont menacé Israël de représailles en cas de décès d’un des grévistes. « Si cela se produit, attendez-vous à tout de notre part », a déclaré un dirigeant du Hamas, Khalil al-Haya, évoquant « les moyens de la mobilisation populaire et du combat ».

Selon les médias israéliens, les services de sécurité se préparent à cette éventualité, à l’approche des manifestations annuelles de la « Nakba » ("catastrophe" en arabe), terme par lequel les Palestiniens désignent la création d’Israël en 1948, le 15 mai.

Source : Al-Oufok avec les Agences de presse