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Virevolte, chute de masques, retournement de vestes (ndlr)

Surprise en Israël : Netanyahu forme un gouvernement d’union, évitant des élections

Mardi, 8 mai 2012 -8h50 AM

mardi 8 mai 2012

Sur fond de lamentables pirouettes et de démocratie piétinée, l’ambition de l’un au service de l’autre pour un duo explosif !

Michel Flament

Coordinateur

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Six semaines après avoir ravi la direction du parti centriste Kadima, Shaul Mofaz a rallié à la surprise générale dans la nuit de lundi à mardi la coalition gouvernementale du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui, du coup, a renoncé à des élections anticipées.

MM. Mofaz et Netanyahu ont secrètement négocié un accord en vue d’un gouvernement d’union nationale, selon des sources officielles, alors que la Knesset avait déjà voté lundi soir un projet de loi de dissolution de la Chambre en première lecture qu’elle s’apprêtait à voter en deuxième et troisième lectures.

En vertu de cet accord, M. Netanyahu a renoncé à des élections législatives anticipées et M. Mofaz doit devenir vice-Premier ministre et ministre sans portefeuille du nouveau cabinet en gestation.

MM. Netanyahu et Mofaz sont notamment convenus qu’un nouveau texte plus égalitaire remplacera d’ici l’été la Loi Tal qui permet aux juifs religieux orthodoxes d’être exemptés du service militaire. M. Mofaz, un ancien général, militait pour un changement de cette loi à laquelle sont opposés les partis laïques.

Des membres du Kadima vont disposer de postes importants, notamment à la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense et à celle des Affaires économiques.

L’accord prévoit une relance du processus de paix avec les Palestiniens et assure le vote du budget de l’Etat pour le prochain exercice fiscal.

L’accord d’union nationale doit être déposé mardi sur le bureau de la Knesset pour approbation et permettra à M. Netanyahu de s’appuyer sur une étonnante assise de 94 députés à la Knesset, pour un total de 120.

La législature s’achève normalement en octobre 2013, et M. Mofaz s’est engagé à demeurer au sein de la coalition jusqu’à cette échéance.

Les autres détails de cet accord doivent encore être finalisés, mais il est possible que M. Mofaz fasse sa prestation de serment dès jeudi lors d’une séance extraordinaire de la Knesset, selon la radio.

Ce coup de théâtre a pris l’opposition de gauche par surprise. La nouvelle dirigeante travailliste Shelly Yachimovich a fustigé « un pacte de lâches » —"le plus ridicule zigzag de l’histoire politique israélienne", a-t-elle estimé— tandis que sa collègue du parti Meretz Zehava Galona dénonçait « une basse manoeuvre politique ».

Lundi matin, M. Netanyahu s’était réservé l’effet de surprise en confirmant durant la séance hebdomadaire du conseil des ministres qu’il souhaitait organiser des élections anticipées le 4 septembre.

La veille au soir, M. Netanyahu avait cependant commencé à révéler discrètement son jeu en indiquant qu’il souhaitait former à l’issue des élections « un gouvernement aussi large que possible pour assurer l’avenir d’Israël ». Il avait prétexté d’un début d’instabilité politique pour convoquer des élections anticipées, soulignant qu’il était préférable d’organiser « une campagne électorale courte de quatre mois pour assurer la stabilité politique » d’Israël.

Près de la moitié (48%) des Israéliens plébiscitaient M. Netanyahu comme le meilleur candidat à sa succession, tandis que son parti, le Likoud, était crédité de 31 sièges de députés.

Le Kadima, première formation d’Israël avec 28 députés, est en revanche en chute libre. Les sondages ne lui prévoyaient au mieux qu’une douzaine de mandats. Autant dire que M. Mofaz, 63 ans, apparaît comme un « sauveur » aux yeux de ses camarades de parti.

Ce transfuge du Likoud est un ancien chef d’état-major et ex-patron de la Défense. A la faveur d’élections primaires entièrement axées sur son image sécuritaire, il a évincé fin mars Tzipi Livni à la tête du Kadima.

Ses sympathisants mettent en avant sa riche expérience militaire et portent notamment à son crédit l’écrasement de la seconde Intifada palestinienne (2000-2005). Ils font valoir que ses qualités pourront être mises à profit alors que M. Netanyahu reproche à l’Iran de faire planer « une menace existentielle » sur Israël en poursuivant son programme nucléaire à des fins militaires, ce que Téhéran dément.

Source : Al-Oufok avec les agences de presse