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Tout se tient - Sans autre commentaire (ndlr)

Djibouti, une des clés du verrou

Samedi, 5 mai 2012 -

samedi 5 mai 2012

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Les Forces françaises à Djibouti (FFDj) sont mobilisées en permanence, qu’il s’agisse d’exercices ou de missions opérationnelles. Pourquoi sont-elles si sollicitées ? Quel est leur avenir ?

Point de situation avec le général William Kurtz, commandant des FFDj.
Le 7 avril, la France a pris le commandement de la Task Force 465, la force maritime européenne engagée dans l’opération de lutte contre la piraterie « Atalante ». Pourquoi et comment les Forces françaises de Djiboutiappuient-elles cette mission ?

Les traditions des Forces françaises à Djibouti (FFDj) qui ont participé à un grand nombre d’opérations dans la région

s’inscrivent pleinement dans cette action. Le site de Djibouti en lui-même offre des atouts considérables : aux confins de la mer Rouge et à l’entrée du golfe d’Aden qui ouvre les portes de l’océan Indien.

La base navale et le groupement de soutien de la base de Défense mettent à disposition l’appui dont a besoin un bâtiment en escale. L’autre point fort des FFDj est la présence de notre base aérienne sur l’aéroport international de Djibouti. Elle accueille des appareils des aéronautiques navales espagnole, allemande et française. La France a notamment détaché un Atlantique 2 depuis le 2 avril.

Peut-on parler de Djibouti comme d’une base clé ?

Ce pays a toujours été une position stratégique importante. Les premiers Français sont arrivés sur ce territoire il y a 150 ans. Au départ des intérêts économiques étaient en jeu, des problèmes de défense sont ensuite apparus et des forces armées françaises se sont structurées en tant que telles. Ainsi, outre l’ouverture vers l’océan Indien, ce territoire offre une présence française dans la Corne de l’Afrique.

…Et un terrain d’entraînement unique ?

Effectivement, à ce niveau, c’est une plateforme exceptionnelle. A Djibouti, nous avons à des possibilités de champs de tirs incroyables. Il y a ici une densité de population très inférieure à celle que l’on peut rencontrer en Europe. La circulation aérienne est elle aussi plus faible et permet à nos aéronefs d’évoluer plus facilement. Enfin, les espaces maritimes offerts sont également extraordinaires. Les perspectives d’entraînement sont donc immenses.

Comment qualifierez-vous les relations franco-djiboutiennes ?

La reconduite des accords de Défense signés par nos deux présidents, le 21 décembre dernier, a scellé de nouveau une longue amitié. A l’heure actuelle, nous nous trouvons dans une dynamique de coopération et de partenariat fort. Les FFDj s’attachent à accompagner les Djiboutiens dans leur développement.

Qu’en est-il de la coopération régionale ?

Elle se maintient au plus haut niveau. Depuis plusieurs années, le soutien que la France apporte à la mission africaine en Somalie (AMISOM) est primordial. Les FFDj participent à la formation des soldats ougandais qui vont rejoindre le théâtre Somalien. Il s’agit-là de la mission UGABAG (Uganda battle group). Dans ce cadre, nous organisons deux détachements d’instruction opérationnelle (DIO) par an. A ceci, il faut ajouter notre présence au sein de la mission européenne EUTM Somalia. Celle-ci consiste à former les soldats somaliens qui rejoindront les forces légales somaliennes du Gouvernement fédéral de transition (GFT).

Enfin, les Djiboutiens vont bientôt rejoindre l’AMISOM. Nous avons participé à la formation du bataillon devant rejoindre cette force africaine multinationale et nous continuerons de les aider dans la mesure de nos moyens.

Quel est l’avenir des FFDj ?

Une chose est sûre, en plein accord avec les autorités djiboutiennes, la France s’est engagée le 21 décembre dernier à maintenir sur le territoire djiboutien une présence militaire. A côté de cela, l’effectif des forces suit les orientations fixées par la réorganisation de notre dispositif en Afrique. Actuellement, nous nous trouvons dans une dynamique de diminution, l’objectif étant d’arriver à un effectif militaire de 1 900 personnes. Il y a un peu plus d’un an, nous étions environ 2 800, nous sommes aujourd’hui à 2 100 personnes. Nous avons encore trois ans devant nous pour atteindre notre cible mais comme le constatez, c’est plutôt bien engagé. Au demeurant, les nouvelles donnes géopolitiques et géostratégiques changeront peut-être la répartition des forces prépositionnées françaises et feront que ce chiffre évoluera encore. Mais il faut voir cela comme un tout. Dans la région, la France s’appuie sur un dispositif de bases opérationnelles avancées significatif : à l’ouest les Forces françaises au Gabon, à l’est les FFDj et plus à l’est les Forces françaises aux Emirats arabes Unis (FFEAU), au sud les Forces armées dans la zone de l’Océan indien (FAZSOI). La France est donc bien présente pour assurer la sécurité de ses intérêts mais également ses accords de défense et coopérations dans la zone.

Vous avez pris vos fonctions à l’été 2011, dans quel état d’esprit êtes-vous arrivé et quel premier bilan de parcours pouvez-vous aujourd’hui dresser ?

Il y a quelques années, j’ai eu le privilège de commander la base aérienne. Connaissant le territoire, j’ai pris mes fonctions avec confiance et enthousiasme. Réforme faisant, j’ai retrouvé les FFDJ dans un autre contexte, celui d’une base de Défense. Je m’aperçois en tant que commandant des forces et commandant de la base de Défense que ce concept est une réussite à Djibouti. Le professionnalisme, l’état d’esprit des femmes et des hommes que j’ai sous mon commandement ont permis d’obtenir ce résultat. J’ai confiance également en notre capacité à régler à la marge ce qui peut l’être pour le fonctionnement de la base des Forces françaises de Djibouti. C’est une condition primordiale pour la réalisation de nos missions opérationnelles qui sont très nombreuses et diversifiées. Elles constituent la raison de notre présence à Djibouti. Et si besoin était, l’environnement proche nous rappelle à cet impératif : les situations de crise en Somalie, au Yémen ou au Soudan nous obligent à rester sans faille.

Les FFDj sont par ailleurs reconnues en tant qu’acteurs majeurs pour les questions de sécurité dans la région. Les coopérations des FFDj avec les pays africains voisins participent à l’effort de stabilisation dans la région. Nous avons parlé de l’Ouganda mais nous avons aussi de belles perspectives de coopération avec l’Ethiopie. Peut-être avec le Yémen mais il faudra attendre qu’il se stabilise. Enfin, à Djibouti même, nous tissons des liens avec d’autres nations, avec les Américains, les Japonais et des pays européens installés sur le territoire.

Les Forces françaises à Djibouti (FFDj) sont mobilisées en permanence, qu’il s’agisse d’exercices ou de missions opérationnelles. Pourquoi sont-elles si sollicitées ? Quel est leur avenir ?

Point de situation avec le général William Kurtz, commandant des FFDj.

Le 7 avril, la France a pris le commandement de la Task Force 465, la force maritime européenne engagée dans l’opération de lutte contre la piraterie « Atalante ». Pourquoi et comment les Forces françaises de Djibouti appuient-elles cette mission ?

Les traditions des Forces françaises à Djibouti (FFDj) qui ont participé à un grand nombre d’opérations dans la région

s’inscrivent pleinement dans cette action. Le site de Djibouti en lui-même offre des atouts considérables : aux confins de la mer Rouge et à l’entrée du golfe d’Aden qui ouvre les portes de l’océan Indien.

La base navale et le groupement de soutien de la base de Défense mettent à disposition l’appui dont a besoin un bâtiment en escale. L’autre point fort des FFDj est la présence de notre base aérienne sur l’aéroport international de Djibouti. Elle accueille des appareils des aéronautiques navales espagnole, allemande et française. La France a notamment détaché un Atlantique 2 depuis le 2 avril.

Peut-on parler de Djibouti comme d’une base clé ?

Ce pays a toujours été une position stratégique importante. Les premiers Français sont arrivés sur ce territoire il y a 150 ans. Au départ des intérêts économiques étaient en jeu, des problèmes de défense sont ensuite apparus et des forces armées françaises se sont structurées en tant que telles. Ainsi, outre l’ouverture vers l’océan Indien, ce territoire offre une présence française dans la Corne de l’Afrique.

Et un terrain d’entraînement unique ?

Effectivement, à ce niveau, c’est une plateforme exceptionnelle. A Djibouti, nous avons à des possibilités de champs de tirs incroyables. Il y a ici une densité de population très inférieure à celle que l’on peut rencontrer en Europe. La circulation aérienne est elle aussi plus faible et permet à nos aéronefs d’évoluer plus facilement. Enfin, les espaces maritimes offerts sont également extraordinaires. Les perspectives d’entraînement sont donc immenses.

Comment qualifierez-vous les relations franco-djiboutiennes ?

La reconduite des accords de Défense signés par nos deux présidents, le 21 décembre dernier, a scellé de nouveau une longue amitié. A l’heure actuelle, nous nous trouvons dans une dynamique de coopération et de partenariat fort. Les FFDj s’attachent à accompagner les Djiboutiens dans leur développement.

Qu’en est-il de la coopération régionale ?

Elle se maintient au plus haut niveau. Depuis plusieurs années, le soutien que la France apporte à la mission africaine en Somalie (AMISOM) est primordial. Les FFDj participent à la formation des soldats ougandais qui vont rejoindre le théâtre Somalien. Il s’agit-là de la mission UGABAG (Uganda battle group). Dans ce cadre, nous organisons deux détachements d’instruction opérationnelle (DIO) par an. A ceci, il faut ajouter notre présence au sein de la mission européenne EUTM Somalia. Celle-ci consiste à former les soldats somaliens qui rejoindront les forces légales somaliennes du Gouvernement fédéral de transition (GFT).

Enfin, les Djiboutiens vont bientôt rejoindre l’AMISOM. Nous avons participé à la formation du bataillon devant rejoindre cette force africaine multinationale et nous continuerons de les aider dans la mesure de nos moyens.

Quel est l’avenir des FFDj ?

Une chose est sûre, en plein accord avec les autorités djiboutiennes, la France s’est engagée le 21 décembre dernier à maintenir sur le territoire djiboutien une présence militaire. A côté de cela, l’effectif des forces suit les orientations fixées par la réorganisation de notre dispositif en Afrique.

Actuellement, nous nous trouvons dans une dynamique de diminution, l’objectif étant d’arriver à un effectif militaire de 1 900 personnes. Il y a un peu plus d’un an, nous étions environ 2 800, nous sommes aujourd’hui à 2 100 personnes. Nous avons encore trois ans devant nous pour atteindre notre cible mais comme vous le constatez, c’est plutôt bien engagé. Au demeurant, les nouvelles donnes géopolitiques et géostratégiques changeront peut-être la répartition des forces prépositionnées françaises et feront que ce chiffre évoluera encore. Mais il faut voir cela comme un tout. Dans la région, la France s’appuie sur un dispositif de bases opérationnelles avancées significatif : à l’ouest les Forces françaises au Gabon, à l’est les FFDj et plus à l’est les Forces françaises aux Emirats arabes Unis (FFEAU), au sud les Forces armées dans la zone de l’Océan indien (FAZSOI). La France est donc bien présente pour assurer la sécurité de ses intérêts mais également ses accords de défense et coopérations dans la zone.

Vous avez pris vos fonctions à l’été 2011, dans quel état d’esprit êtes-vous arrivé et quel premier bilan de parcours pouvez-vous aujourd’hui dresser ?

Il y a quelques années, j’ai eu le privilège de commander la base aérienne. Connaissant le territoire, j’ai pris mes fonctions avec confiance et enthousiasme. Réforme faisant, j’ai retrouvé les FFDJ dans un autre contexte, celui d’une base de Défense. Je m’aperçois en tant que commandant des forces et commandant de la base de Défense que ce concept est une réussite à Djibouti. Le professionnalisme, l’état d’esprit des femmes et des hommes que j’ai sous mon commandement ont permis d’obtenir ce résultat. J’ai confiance également en notre capacité à régler à la marge ce qui peut l’être pour le fonctionnement de la base des Forces françaises de Djibouti. C’est une condition primordiale pour la réalisation de nos missions opérationnelles qui sont très nombreuses et diversifiées. Elles constituent la raison de notre présence à Djibouti. Et si besoin était, l’environnement proche nous rappelle à cet impératif : les situations de crise en Somalie, au Yémen ou au Soudan nous obligent à rester sans faille.

Les FFDj sont par ailleurs reconnues en tant qu’acteurs majeurs pour les questions de sécurité dans la région. Les coopérations des FFDj avec les pays africains voisins participent à l’effort de stabilisation dans la région. Nous avons parlé de l’Ouganda mais nous avons aussi de belles perspectives de coopération avec l’Ethiopie. Peut-être avec le Yémen mais il faudra attendre qu’il se stabilise. Enfin, à Djibouti même, nous tissons des liens avec d’autres nations, avec les Américains, les Japonais et des pays européens installés sur le territoire.