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Liban - Israël : nouveau foyer incandescent (ndlr)

Une longue bataille s’annonce sur les hydrocarbures

Mardi, 24 avril 2012 - 8h47 AM

mardi 24 avril 2012

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Au lendemain du cinquième anniversaire de la guerre entre Israël et le Liban, la question de leurs frontières maritimes et partant, de l’exploitation des hydrocarbures récemment découverts au large des deux pays, constitue un nouveau point de discorde qui rend la paix dans la région plus précaire que jamais.

Le Liban et Israël revendiquent chacun la propriété des importantes ressources en hydrocarbures découvertes à l’Est de la Méditerranée. /DR

À qui appartiennent les énormes gisements de gaz et de pétrole dans l’Est de la Méditerranée ?

Le Liban et Israël, deux pays techniquement en guerre, en revendiquent la propriété, alors que les frontières, autant terrestres que maritimes, font l’objet de contestation.

Les réactions libanaises à l’annonce dimanche qu’Israël s’apprêtait à remettre à l’ONU le tracé de sa zone économique exclusive (ZEE) en Méditerranée sont unanimes et condamnent fermement tout empiétement que ce tracé pourrait avoir sur les eaux territoriales libanaises.

Et l’enjeu est de taille : des dizaines de milliards d’US $

D’importants gisements de gaz dont la valeur totale est estimée à des dizaines de milliards de dollars, ont été découverts par des compagnies israélo-américaines, au large des deux pays.

Ce nouveau point de discorde entre le Liban et Israël s’ajoute à une série d’évènements qui rendent plus lointaine encore la perspective d’un accord de paix entre les deux pays.

De chaque côté de la frontière, chacun sait que tout peut basculer. Et ce n’est pas la formation en juin d’un gouvernement pro-Hezbollah, désormais en mesure de diriger le jeu politique libanais, qui serait de nature à rassurer les observateurs.

Mercredi, le numéro 2 du Hezbollah, Naïm Kassem, a d’ailleurs déclaré que “le Liban ne permettra pas à Israël de voler le pétrole ou le gaz des eaux territoriales ou du sol libanais”, tout en précisant que “les menaces israéliennes ne faisaient pas peur au Hezbollah.”

Mais avant de pouvoir prétendre exploiter la plus grande réserve naturelle de gaz découverte en dix ans, le Liban aussi bien que son voisin israélien, doivent délimiter leur frontière maritime. Une procédure qui passe généralement par un accord bilatéral, impossible dans le cas d’Israël et du Liban.

En effet, techniquement, le Liban et Israël n’ont pas signé de traité de paix, il ne peut y avoir d’accord sur cette question frontalière...

D’autant plus que le tracé proposé par Israël ne correspond pas à la frontière telle que l’a réclamée Beyrouth, en 2007, devant les Nations unies.

Au lendemain du cinquième anniversaire du dernier conflit entre Israël et le Liban, les observateurs considèrent que la région est dans une situation d’avant-guerre :

“La géopolitique finit toujours par rattraper les Libanais”, estime un chercheur en études politiques pour qui le vacillement du régime syrien depuis mars dernier, complique encore un peu plus la donne.

Source : "Au fait " (Maroc)