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Israël creuse sa propre tombe et s’isole de + en + (ndlr)

40 % des personnes sur la liste noire du Shin Bet n’étaient pas des militants

Mercredi, 18 avril 2012 - 6h45 AM

mercredi 18 avril 2012

Le ridicule tourne à la farce et témoigne de l’aspect psychotique du comportement de la « 1ère démocratie » du Proche-Orient

Le Comité de rédaction

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Barak Ravid - Ha’aretz

Le service de sécurité n’avait aucune preuve que 470 noms sur les 1200 qu’Israël avait étiquetés comme « activistes pro-palestiniens » avaient l’intention de faire quoi que ce soit d’illégal, révèle une source ; un diplomate français et son épouse figurent parmi ceux qui ont eu leurs billets à destination d’Israël annulés.

Quarante pour cent des citoyens non israéliens dont les noms figuraient sur une liste noire du Shin Bet avant la manifestation de dimanche appelée « Fly-in » (Bienvenue en Palestine) avaient été ajoutés sur la liste alors que le service de sécurité ne détenait aucune information montrant qu’ils avaient un lien quelconque avec la manifestation.

Cette information émane d’une source israélienne de haut rang qui a eu connaissance de ladite liste, qui ajoute même que le Shin Bet n’avait aucune solide raison de croire que 470 personnes, sur les 1200 qu’Israël avait étiquetées comme « activistes pro-palestiniens », avaient l’intention de faire quoi que ce soit d’illégal.

« Nous avons mis sur la liste des gens qui sont aussi éloignés d’une activité politique anti-Israël que l’Est est éloigné de l’Ouest », dit un fonctionnaire des Affaires étrangères. « Nous avons insulté des centaines de citoyens étrangers à partir de suspicions, et nous avons offert au côté adverse une victoire sur un plateau d’argent ».

« Des dommages directs ont été causés au tourisme et à la bonne réputation d’Israël » affirme ce fonctionnaire.

Les organisateurs ont déclaré dimanche que leur manifestation « Bienvenue en Palestine », dans laquelle des centaines de militants pro-palestiniens avaient prévu de participer à des manifestations en Cisjordanie, avait été un succès, un succès qui faisait progresser l’histoire palestinienne, même si beaucoup de manifestants ont été contraints de rester dans leur pays.

« Ce qui compte, ce n’est pas tant qu’il soit venu huit ou 800 personnes » dit Lubna Masarwa, l’une des organisateurs de l’initiative. « Ce qui est clair, c’est qu’il existe une lutte populaire qui prend de l’ampleur et bénéficie du soutien international de milliers de militants. Les Palestiniens ne sont pas seuls dans leur lutte ».

Des officiels arrêtent une militante « fly-in ».
Photo : Daniel BaronUne Française de 23 ans venue en Israël pour participer à la manifestation a dit que la moitié de son groupe de 50 avaient été mis en détention.

« Les forces de sécurité, en France et en Israël, nous ont traités comme des criminels » a-t-elle déclaré. « Il est très frustrant et surprenant que des autorités aient marché avec les allégations et la propagande israéliennes ».

La liste des passagers interdits s’était gonflée au cours du week-end dans ce que ce fonctionnaire des Affaires étrangères appelle un « surmenage ».

« Le filet a été étendu trop loin, il a attrapé des innocents » a-t-il dit.

Ce filet n’a pas épargné des titulaires de passeports diplomatiques, tel ce diplomate français, avec son épouse, qui doit prendre ses fonctions au consulat de France à Jérusalem cet été. Le couple avait prévu de rechercher un appartement dans Jérusalem, mais le soir d’avant leur vol, ils ont reçu un courriel de leur compagnie aérienne, la Lufthansa, leur disant que leurs billets d’avion étaient annulés parce qu’ils étaient interdits d’entrée en Israël.

« Le personnel du service du registre de la population nous a dit que leur itinéraire de vol était suspect, car ils prenaient une correspondance à Munich au lieu de venir en vol direct depuis Paris », dit ce fonctionnaire des A.E. « Ce n’est qu’une fois qu’on nous a expliqué que le billet avait été acheté via Munich parce qu’il était moins cher, qu’ils ont été retirés de la liste ».

Lufthansa est l’une des quelque vingt compagnies aériennes, la plupart européennes, qu’Israël avait menacées de sanctions si elles n’annulaient pas les billets de leurs passagers figurant sur les listes qu’Israël leur avait envoyées. D’autres compagnies ont annulé les billets, notamment Air France, Alitalia, Easyjet, et Turkish Airlines.

Parmi les autres passagers inscrits sur la liste noire malgré l’absence de tout lien avec la manifestation, il faut signaler un employé du ministère des Communications italien, qui était censé rencontrer ses homologues israéliens ici, et un membre allemand du conseil d’administration du géant pharmaceutique Merck, qui fait partie d’une délégation du groupe devant participer à l’inauguration d’une serre chaude biotechnologique à l’Institut des Sciences Weizmann, dans lequel Merck a investi dix millions d’euros.

Les deux ont finalement pu entrer dans le pays.

Il n’y a pas eu cependant que des citoyens étrangers à être interdits d’entrer en Israël : une Israélienne de Kfar Vradim a été informée la veille au soir de son vol de retour qu’elle n’était pas autorisée à monter à bord de son avion. Et il y a eu d’autres cas d’Israéliens qui ont été mis sur la liste noire.

Le Shin Bet, qui a compilé la liste avec la division des renseignements de la police israélienne, n’a pas voulu répondre à une demande de commentaires. Pour sa part, le service du registre de la population, qui est également impliqué dans l’interdiction faite à certains passagers, a dit qu’il avait obéi aux ordres du Shin Bet.

Les 730 personnes sur la liste noire initiale étaient toutes de nationalité étrangère et elles étaient interdites, soit parce qu’elles avaient été cataloguées par les renseignements israéliens comme venant en Israël dans le but exprès de participer à la manifestation, soit parce qu’elles étaient venues ici dans ce même but lors d’une initiative précédente, toujours par avion, en juillet 2011.

Les 270 personnes qui ont participé à cette manifestation 2011 ont été interdites d’entrer dans le pays pendant dix ans.

Des sources policières indiquent que beaucoup des passagers de la liste avaient été arrêtées pendant des manifestations en Cisjordanie, ou parce que leur nom était apparu sur Internet en lien avec des organisations pro-palestiniennes.