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Nous sommes prévenus : à nous d’agir ...et vite..et tous ensemble ...et sans a priori !
Situation critique annoncée et hiérarchisation des responsabilités.
par Marwan Sultan, Gouvernorat de Al Khalil-Hébron
dimanche 30 avril 2006
Catastrophe humanitaire à brève échéance dans les territoires palestiniens : la pauvreté touchera plus de 74% de la population dans quelques semaines
, Palestine, 24 avril 2006
Israël porte l’entière responsabilité de la catastrophe
palestinienne en vue, parce qu’il occupe les territoires
palestiniens.
La communauté internationale en assume une part importante pour avoir imposé des sanctions collectives, à la suite des choix démocratiques de la société palestinienne.
Selon certains rapports « le retard de paiement des salaires des fonctionnaires par le gouvernement palestinien, a porté la souffrance des Palestiniens à son paroxysme ». Cette situation a mis le gouvernement en porte-à-faux par rapport à la population, puisqu’il n’a pu respecter ses engagements à payer ses fonctionnaires, suite au refus des autorités israéliennes de transférer les sommes qu’elles doivent à l’Autorité palestinienne et
à l’interruption des aides étrangères.
L’incapacité dans laquelle se trouve l’Autorité palestinienne de régler les salaires de ses 140 000 fonctionnaires et employés, a réduit ces derniers à vivre une situation des plus précaires. Ils sont incapables d’assurer le minimum vital pour leurs familles et de
respecter leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers.
Il en est résulté une stagnation de l’économie locale, caractérisée par le ralentissement vertigineux de l’activité commerciale.
Cette situation a créé un nouveau phénomène d’absentéisme des fonctionnaires et employés, dans les administrations civiles et les services, mais aussi dans les services de sécurité et de police. Les fonctionnaires arrivent très tard à leur travail ou n’y vont même pas, parce qu’ils sont obligés de chercher ailleurs des moyens de subsistance pour de leurs familles. Certains s’absentent parce qu’ils ne peuvent même plus payer le prix des transports, surtout
s’ils habitent loin de leurs lieux de travail.
L’entêtement des autorités israéliennes à refuser de régler les sommes dues aux Palestiniens et celui des pays donateurs à interrompre leur aide, vont occasionner une catastrophe humanitaire sans précédent dans les territoires occupés. Cette catastrophe touchera tout le monde et principalement les employés du secteur public, qui, rappelons-le, ont un salaire moyen de 2000 Shekels
israéliens [=356 €], dans une économie palestinienne entièrement dépendante de l’économie israélienne et où le salaire moyen est de 4500 Shekels [=800 €].
Aussi, il est quasi certain qu’on assistera à des scénarios
catastrophe de désarticulation des institutions officielles
palestiniennes, d’une plus grande paupérisation et de délitement de toute la société palestinienne.
C’est Israël qui assumera en premier, la responsabilité d’une telle situation et de ses conséquences.
Un rapport, publié récemment par les Nations unies, rappelle que « selon la quatrième Convention de Genève, Israël, puissance occupante, a l’obligation d’assurer le bien-être des populations palestiniennes sous occupation, et que durant les années précédentes, ce sont les pays donateurs et l’Autorité palestinienne qui se sont matériellement acquittés de cette tâche, remplaçant ainsi Israël ». Et d’ajouter que « au cas où les pays donateurs interrompraient leur aide et où l’Autorité palestinienne s’avérerait incapable de poursuivre son action, il incomberait légalement à Israël d’y pourvoir, en sa qualité de puissance occupante, mais aussi à la communauté internationale qui impose des sanctions collectives au peuple palestinien ».
Dans son rapport sur les risques humanitaires encourus dans les territoires palestiniens dans les mois prochains, par suite de l’encerclement et de l’agression israélienne et de l’interruption de l’aide internationale, les Nations Unies ont réitéré leur alerte sur la grave détérioration prévue de la situation humanitaire et ses graves conséquences.
Le rapport des Nations Unies a attribué les raisons de la crise humanitaire actuelle, aux obstacles à la liberté de mouvement des Palestiniens, ainsi que d’autres mesures, telle que l’interruption des transferts des montants des taxes dues à l’Autorité palestinienne, imposées par Israël.
Le rapport des Nations Unies a rappelé que l’Autorité palestinienne emploie 152 000 personnes, qui assument des services pour plus d’un million de citoyens, soit 25% de la population palestinienne, en Cisjordanie et à Gaza], que l’Autorité a besoin de 165 Millions $ [=132 millions €] tous les mois (dont 60% pour les salaires) et que le non-paiement des salaires va augmenter très sensiblement le taux de pauvreté jusqu’à 74%.
Le rapport souligne par ailleurs que l’affaiblissement de l’Autorité allait augmenter la mortalité de la population par suite de l’absence de sécurité, et des carences des services de santé et d’hygiène. Il y a un danger en effet, à ce que l’interruption de l’eau potable et la chute de l’entretien des canalisations d’évacuation des eaux usées, participent à la prolifération des maladies et des épidémies, en plus de la sous-alimentation prévisible.
Aussi, nous mettons la communauté internationale devant ses responsabilités et nous la considérons première responsable de la catastrophe qui risque de s’abattre sur le peuple palestinien, à cause de ses choix démocratiques, que cette même communauté prêche au Moyen-Orient.
hupr@hotmail.com
marwansutan@yahoo.com
Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es).
Cette traduction est en Copyleft.