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Chronique « les prisonniers »

Champions du monde de la détention

mardi 25 avril 2006

Les manifestants, conduits par les représentants de toutes les tendances et accompagnées par des officiels du gouvernement de haut niveau, portaient des drapeaux et criaient des slogans de soutien aux milliers de Palestiniens prisonniers des prisons israéliennes.

Ils ont défilé dans les rues de Gaza et de Ramallah en direction du Conseil Législatif Palestinien, portant aussi des portraits des membres de leurs familles détenus, les mains symboliquement liées par des chaînes.

Ils appelaient les membres du Parlement Palestinien et les ministres, les organisations de droits de l’homme et la communauté internationale à faire de la libération des prisonniers une véritable priorité.

Le Parlement a tenu lundi 17/04/2006 une session spéciale pour se préoccuper des souffrances des prisonniers.
L’un des manifestants, Leïla Debbagh, âgée de 27 ans, déclara qu’elle n’avait pas vu son fiancé au cours des cinq dernières années parce qu’il était dans une prison israélienne.

Itimad Abu Narra portait un portrait de son fils Fouad, en prison, disait-elle, depuis 2001.

Jeune et innocent

« La question des prisonniers est la plus importante des questions nationales Palestiniennes. La plupart d’entre eux sont jeunes et n’ont rien fait : leur sel crime est d’être Palestinien. Nous persistons à espérer que ce problème sera bientôt traité et qu’ils seront remis en liberté », a déclaré Abu Narra.

Yusuf Risqa, le ministre Palestinien de l’information, a déclaré que son gouvernement a l’intention d’envoyer une délégation de prisonniers Palestiniens libérés faire une tournée dans les pays Arabes pour faire connaître leur souffrance.

S’adressant à la manifestation, il insista pour que les Palestiniens restent patients dans un contexte de sanctions économiques et que le gouvernement ne négligerait pas ses responsabilités.

« Rappelez-vous, ‘En vérité sous la contrainte, il y a la liberté’, dt-il, citant un verset du Coran ».

Environ 8 000 Palestiniens sont détenus dans les prisons ou centres de détention israéliens, et parmi eux 6371 mineurs et 103 femmes, d’après Addammeer, le groupe de soutien des droits des Prisonniers Palestiniens.

Plus de 750 d’entre eux sont détenus sans accusation ni procès.

Prisonniers politiques
Le groupe israélien de droits de l’homme B’Tselem declare que la majorité des détenus Palestiniens sont des prisonniers politiques, arbitrairement emprisonnés ou détenus sous l’étiquette très large de « raisons de sécurité »

« Si les mêmes normes étaient appliquées à l’intérieur d’Israël, la moitié du Likoud serait en détention administrative, » déclare le rapport de ce groupe.
Addammeeer déclare que les Palestiniens sont soumis au taux d’incarcération le plus élevé au monde

Depuis le début de l’occupation des territoires Palestiniens en 1967, les forces israéliennes ont emprisonné plus de 630 000 Palestiniens.
Amnesty International critique enfin les conditions dans lesquelles les prisonniers sont détenus, et déclare que beaucoup souffrent de négligence médicale, de brutalités de routine, de tortures résultant des positions auxquelles ils sont astreints, et de déshabillages pour les fouilles.