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Qui a dit que le gouvernement majoritaire du Hamas n’en était pas un ?

Israël piégé par le Hamas

D’égal à égal

lundi 24 avril 2006

T. Hocine
édition du 22 avril 2006 - http://www.elwatan.com/2006-04-22/2...

publié le samedi 22 avril 2006.

" Cette fois, le mouvement palestinien Hamas a véritablement surpris en abattant une carte maîtresse de sa stratégie vis-à-vis d’Israël. Il s’agit de sa position par rapport au plan de paix arabe qui propose une normalisation avec Israël à condition que soient évacués l’ensemble des territoires arabes et palestiniens."
C’est justement ce qu’Israël refusait d’entendre, alors même que l’intransigeance du mouvement Hamas aujourd’hui en charge des affaires palestiniennes, n’était pas aussi avérée. Son fondateur, le défunt cheïkh Ahmed Yassine assassiné par Israël, avait en son temps démenti la propagande israélienne.

Cette fois, c’est l’un de ses proches qui réaffirme cette ligne. Il s’agit de Khaled Mechaâl, le chef du bureau politique du Hamas qui a solennellement déclaré et sans le moindre détour, que son mouvement est prêt à vivre en paix avec Israël si l’Etat hébreu se retire des territoires occupés depuis 1967 et d’El Qods-Est. « Israël doit se retirer des territoires qu’il occupe depuis 1967. Cela comprend la capitale El Qods et le droit des réfugiés (palestiniens) à retourner chez eux, ainsi que le démantèlement des colonies juives, la destruction du mur de séparation et la libération de tous les détenus », a-t-il dit à la chaîne publique de télévision allemande ZDF. « Si et seulement si Israël fait cela, alors le Hamas, les Palestiniens, les Arabes et les musulmans seront prêts à une vraie paix », a ajouté Khaled Mechaâl.

C’est justement sur cette base que organisation de libération de la Palestine (OLP ) s’était engagée dans le processus d’Oslo, tué par Israël qui entend fixer unilatéralement les frontières. La décision a été réaffirmée par le tout nouveau premier ministre Ehud Olmert qui s’est fixé l’horizon 2010, sans que le monde ne réagisse. Bien au contraire, les pressions ne sont exercées que sur les Palestiniens et plus précisément le Hamas.

Selon le chef en exil du Hamas, de nombreux pays se sont déclarés prêts à soutenir financièrement le nouveau gouvernement palestinien. « L’Iran s’est engagé à hauteur de 50 millions de dollars, l’Arabie Saoudite à 92,5 millions, le Qatar à 50 millions et la Russie à 10 millions de dollars », a affirmé Khaled Mechaâl, ajoutant que d’autres pays allaient suivre et que la Ligue arabe avait déjà ouvert un compte bancaire.

Ce qui semble mécontenter le ministre délégué allemand aux Affaires étrangères Gernot Erler (SPD) qui a demandé à Moscou de stopper son aide financière au nouveau gouvernement palestinien après l’attentat de lundi. Cela a un nom, c’est de l’ingérence, alors que le bon sens et l’impartialité auraient dicté une autre conduite, consistant notamment à ne pas se montrer sourd aux revendications des Palestiniens et prendre acte de l’offre de paix du Hamas. Car l’intransigeance israélienne encouragée par la complaisance sinon la franche complicité de certains Etats peut conduire au pire.

Dans le même temps, Israël fidèle à sa politique de terrorisme d’Etat, menaçait hier de s’en prendre à un résistant nommé par le Hamas à un poste-clé au ministère de l’Intérieur. Il s’agit de Jamal Abou Samhadana, 45 ans, chef des Comités de la résistance populaire qui a échappé à deux tentatives d’assassinat ciblé. Par ailleurs, le commandant de la région sud d’Israël a menacé d’une réoccupation de la bande de Ghaza, lors d’une opération ponctuelle, si les tirs de roquettes palestiniennes se poursuivaient. Les tirs de roquettes sont rarement mortels, reconnaît-on, mais perturbent la vie des habitants des localités visées du Sud d’Israël. Ils sèment la peur au sein de la population israélienne. Même au plan international, leur impact est indéniable puisqu’il rappelle à la communauté international l’existence d’un peuple qui lutte pour ses droits.