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Tout se tient et la Chine prévoit (ndlr)

Les compagnies pétrolières chinoises planifient les risques de turbulences au Moyen-Orient

Mercredi, 22 février 2012 - 6h11 AM

mercredi 22 février 2012

Inquiétante ou apaisante cette présence de la Chine dans les endroits les plus « chauds » ?
En tout cas, l’imbrication des intérêts particuliers des principales puissances mondiales en certains lieux rappellent étrangement les puzzles ou patchworks créés de fait par certains vainqueurs de récents conflits majeurs qui ont pris les commandes de régions du monde découpées arbitrairement et dont les effets catastrophiques se manifestent aujourd’hui de façon paroxystique.
Ou alors est-ce une nouvelle forme de « guerre froide » ?

Michel Flament

Coordinateur

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Les compagnies pétrolières chinoises sont en train d’apprendre à atténuer les risques résultant des scénarios géopolitiques incertains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Une de leurs dernières initiatives en date est ainsi un plan visant à rassembler le matériel à Dubaï, dans les Emirats Arabes Unis. Ce centre d’affaires régional agira comme un point de relais sur la route vers les zones de turbulence.

La China National Petroleum Corp, premier producteur pétrolier chinois, qui a une forte présence dans des pays comme l’Irak et le Soudan, prévoit ainsi de créer un parc industriel de 200 000 mètres carrés dans la « Zone Libre » de Dubaï, a indiqué une source de la CNPC bien informée.

La source a indiqué que le parc sera un centre logistique, avec des lignes de production pour l’équipement d’ingénierie, afin de répondre aux besoins de l’entreprise au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La CNPC utilisera le parc comme un magasin d’équipements en cas de retrait d’urgence du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

La CNPC est présente en Libye depuis 2002 et y possède des actifs pétroliers et gaziers, en plus de contrats de services pétroliers. La société a subi d’énormes pertes lorsque les conditions incertaines que l’on a connu dans le pays l’ont contrainte au retrait en 2011, selon la même source, qui n’a cependant pas cité de chiffres. « Nous devons tirer des enseignements et le projet de Dubaï fait partie d’un certain nombre de solutions visant à nous rendre plus souple et flexible en cas de retrait de régions troublées ».

Malgré l’agitation politique, cette région reste la plus importante pour la CNPC, et l’avantage géographique et la stabilité politique de Dubaï montrent que ce pays va devenir un havre de paix, toujours selon la même source.

Les compagnies pétrolières chinoises ont investi massivement dans la région troublée du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, qui est le principal fournisseur de pétrole de la Chine. Ces entreprises ont cherché des moyens de réduire l’impact de problèmes éventuels.

Sinochem Group, quatrième plus grande compagnie pétrolière chinoise, a récemment déclaré qu’elle établirait aussi un centre logistique à Dubaï.

La société s’est fixé un objectif de production combinée de 15 millions de tonnes métriques d’équivalent pétrole – c’est-à-dire la quantité d’énergie libérée par la combustion d’un baril de pétrole - venant du Moyen-Orient, d’Amérique latine et d’Afrique du Nord d’ici la fin 2020.

Les bouleversements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord n’empêcheront pas les compagnies pétrolières chinoises de continuer à investir massivement dans ces zones parce qu’elles n’ont pas d’autre choix, car elles cherchent à répondre à la demande énorme en énergie de la Chine, a déclaré Andrew George, Directeur général de Marsh, société de conseils en risques mondiaux, dont le siège est à Londres.

La CNPC a fixé un objectif ambitieux de production de 200 millions de tonnes métriques d’équivalent pétrole à l’étranger d’ici à 2015, ce qui représente 50% de la production totale de l’entreprise.

En 2011, ses activités à l’étranger ont produit environ 100 millions de tonnes métriques d’équivalent pétrole.

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont la principale destination d’investissements de l’entreprise à l’étranger : la CNPC détient une participation de 37% à Rumaila, en Irak, le plus grand gisement de pétrole de ce pays, qui possède des réserves d’environ 17 milliards de barils, et une participation de 50% dans le champ pétrolier d’Halfaya, qui a une production totale estimée à 70 000 barils par jour tout au long de 2012.

Dans le même temps, le géant de l’énergie a quatre projets en prévision au Soudan et possède aussi une participation dans le champ pétrolier syrien de Gbeiba.

La CNPC a récemment averti que les bouleversements politiques constituent le plus grand défi pour les activités des compagnies pétrolières chinoises à l’étranger.

La diversité des investissements dans d’autres régions, comme les Amériques, aiderait à réduire l’impact des risques géopolitiques, a dit M. George.

Source : le Quotidien du Peuple en ligne