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Source : Agora Vox

« Ça va péter en mars ? »

Samedi, 4 février 2012 - 17h29

samedi 4 février 2012

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" De nombreux analystes pensent que les Etats-Unis ne se lanceront pas dans un conflit armé face à l’Iran, d’une part, parce que ce serait une aberration géopolitique, qui pourrait enflammer toute la région et mener à la 3ème guerre mondiale, et d’autre part parce que le budget militaire des Etats-Unis vient d’être révisé à la baisse. Pourtant, les derniers faits d’actualité poussent à croire que la situation va sérieusement s’envenimer avec l’Iran d’ici au mois de Mars…"

"Le redéploiement militaire :

Avec près de 78 millions d’habitants, un territoire immense, une population habituée aux tentatives de manipulations occidentales, et des gardiens de la révolution bien armés, notamment par la Russie, il est impensable d’imaginer que les americains chercheront à occuper militairement tout le territoire iranien en cas de conflit. Si une guerre est déclarée, elle se déroulera à la façon libyenne : en utilisant la supériorité aérienne pour détruire les infrastructures et paralyser le pays. A ce jour, des éléments de l’actualité vont dans ce sens :

- La présence des flottes occidentales : vous trouverez sur ce lien la situation des unités navales américaines et anglaises en présence au niveau du détroit d’Ormuz http://fr.rian.ru/infographie/20120116/193046404.html . En plus de leurs bases militaires dans tous les pays voisins de l’Iran, les américains ont donc 3 porte-avions actuellement déployés dans la région, ainsi qu’un accès à la base française de Djibouti.

- Le porte-avion nucléaire USS Enterprise (CVN-65) doit arriver dans la région au mois de Mars. Ce vieux rafiot, qui a commencé son service en 1961, doit être démantelé en 2013. C’est aussi le plus long porte-avion du monde. Laissons le temps nous dire s’il est là pour faire un baroud d’honneur, pour se faire gentiment démanteler par les iraniens dans leurs propres eaux, ou pour servir de Casus Belli avec une attaque sous faux drapeau.

- Le porte-avion français Charles de Gaulle arrivera dans le golfe persique début mars.

- Les américains disposent de 50.000 hommes déjà présents dans la région, auxquels vont s’ajouter 50.000 autres d’ici la mi-Février qui s’établiront sur les îles de Socotra et de Masirah. http://www.shtfplan.com/headline-news/massive-u-s-military-buildup-reported-around-iran-up-to-100000-troops-ready-by-march_01302012

L’opportunité politique :

Les « camps » sont en train de se dessiner : les Etats-Unis, les grands pays Européens, Israël, la Turquie et la ligue arabe semblent former une « coalition d’intérêts », face à L’Iran, allié à la Syrie et au Liban, et soutenu par la Chine et la Russie. Les positions de l’Irak, du Pakistan et de l’Afghanistan sont plus ambigües, puisqu’ils sont infiltrés par l’Occident, mais que leurs populations semblent plus attirées par la cause Iranienne. La Russie et la Chine font actuellement rempart face aux ambitions occidentales dans la région. Des responsables militaires de ces deux pays nous assurent de leur soutien envers l’Iran en cas de conflit, mais cela ressemble malheureusement plus à une tentative d’intimidation… Voici les éléments qui pourraient faire changer la donne au mois de mars :

- Le Qatar perdra la présidence de la ligue arabe fin mars, au profit de l’Irak, qui serait beaucoup moins partant pour un embrasement de la région. Si les américains veulent entrainer la ligue arabe derrière eux, ils auront besoin de la pro-activité du Qatar au sommet de la ligue arabe ; les choses seront beaucoup plus difficiles avec l’Irak.

- Les élections présidentielles russes auront lieu le 4 Mars. Depuis les dernières élections en Russie, nous assistons à une opération occidentale médiatique de décrédibilisation du pouvoir russe, en nous faisant croire que le vote a été floué. L’Occident soutient la contestation en Russie pour déstabiliser le pays. Il est fort probable que nous continuions ce jeu après les présidentielles russes : si la Russie est déstabilisée par des révoltes internes, elle sera bien moins à même de soutenir directement la cause iranienne, et la Chine ne s’aventurera pas seule à défendre l’Iran.

- La reprise de l’intoxication syrienne : tous les jours, la presse occidentale cherche à diaboliser le régime syrien en nous déclarant la mort de dizaines d’ « insurgés », tués par les autorités. Le phénomène s’était atténué avec la mort d’un « journaliste » français, et les journaux commençaient même à parler de groupes armés et de terroristes sur le sol syrien, ainsi que d’attaques faites sur les forces de l’ordre syriennes. Cependant, l’intoxication vient de reprendre, avec la diffusion des messages standards et dépourvus d’analyses, tels que « 22 insurgés tués hier en Syrie », etc. Le message est clair : l’occident veut renverser le pouvoir syrien, mais la Syrie ne tombera pas si l’Iran tiens encore debout, et vice versa.

- En mars, notre cher président va-t-en-guerre Nicolas Sarkozy sera encore au pouvoir. Si les américains veulent le soutien de la France pour leur guerre, il sera beaucoup plus difficile de l’obtenir avec un président nouvellement arrivé au pouvoir avec pour message politique : « le changement, c’est maintenant »… Une petite guerre contre l’axe du mal serait parfaite pour notre président qui ne s’est pas encore officiellement présenté aux élections : il suffit de constater l’engouement des veaux lors de la déclaration de guerre à la Libye pour savoir que cela serait très profitable pour Nicolas Sarkozy.

La suprématie du Dollar remise en cause :

L’Iran est le 4ème exportateur mondial de pétrole. Le pétrole s’échange en Dollars. La demande en Dollars soutient la valeur du Dollar. La force du dollar fait la force de l’oligarchie américaine. L’oligarchie américaine veut maintenir ses privilèges. Les derniers évènements pourraient remettre en cause les privilèges de l’oligarchie américaine :

- L’Europe vient de mettre en place un embargo pétrolier sur l’Iran, en se fixant un délai d’un mois pour se trouver d’autres sources d’approvisionnement, donc d’ici fin Février. C’est une vraie balle tirée dans les pieds des pays européens, qui ont dû fermer des raffineries pour l’occasion, et qui voient les coûts du carburant augmenter. Sauf si la véritable raison est de se prémunir de la dépendance envers le pétrole iranien en prévision d’un conflit qui doit se déclarer…

- L’Iran n’est pas impacté par cet embargo, puisqu’il se réoriente vers ses principaux partenaires pétroliers : l’Inde, la Chine et la Russie. De plus l’Iran échange désormais son pétrole contre de l’or avec l’Inde et la Chine, et contre des Roubles avec la Russie, c’est-à-dire sans passer par le Dollar. Les derniers à avoir tenté la chose sont Mouammar Kadhafi et Saddam Hussein. C’est une menace directe sur le Dollar et sur la stabilité de l’économie américaine, largement surendettée.

- Si le détroit d’Ormuz est bloqué, le prix du pétrole s’envolera. Depuis 2011, les Etats-Unis sont devenus exportateurs nets de pétrole, et il est maintenant dans l’intérêt des oligarques américains d’avoir un prix du baril élevé.

Une opportunité économique ?

Déclarer la guerre ne résout pas les crises économiques, mais c’est un masque parfait pour détourner l’attention des foules « démocratiques », et accaparer le message médiatique vers autre chose que des scandales financier. Le monde occidental est en pleine crise, et va chercher à se battre pour sa survie :

- Les obligations grecques arrivent à échéance en mars : si aucun accord n’est trouvé sur leur dette d’ici là et que la Grèce fait défaut, c’est l’Union Européenne et l’Euro qui risquent de s’écrouler, suite à une réaction en chaine de faillites.

- Les obligations portugaises sont en train de suivre le même chemin que les obligations grecques : début Février, le Portugal emprunte à 10 ans à plus de 15%.

- Le Dollar et l’Euro sont en train de baisser face à l’or et l’argent ; c’était déjà le cas en 2011, mais le marché était très largement manipulé, et l’augmentation de la valeur de ces métaux précieux a été contenue. La manipulation se faisait essentiellement par la spéculation sur l’or et l’argent papier, et en faisant chuter le prix des métaux sur les marchés à termes par des appels de marges, qui poussent les investisseurs fragiles à vendre d’un coup. Cependant, les appels de marges « tuent » la spéculation sur le marché à terme, et cette option ne sera quasiment plus utilisables à l’avenir : si l’or et l’argent augmentent trop, ils risquent de redevenir une référence monétaire, et de tuer le Dollar. Une situation de guerre permettrait de contrôler arbitrairement le prix de ces métaux, comme cela s’est déjà fait par le passé.

Les guerres ne sont pas le fait des peuples, à moins qu’ils aient été endoctrinés. Elles servent toujours ceux qui les provoquent, et les oligarchies occidentales se moquent éperdument de déclencher un conflit dans cette région ; l’éthique ne rentre pas en compte quand l’enjeu est de gouverner le monde : seul l’intérêt compte. Dans l’immédiat, nous, les occidentaux, allons continuer de vivre en paix sur nos territoires, avec les myriades de divertissements qui nous sont offerts pour nous détourner de notre humanité. Pendant ce temps-là nos impôts et nos « efforts pour la paix dans le monde » serviront à acheter des armes aux grands complexes militaro-industriels occidentaux.

Peu importe ce qui se passe à l’avenir, restez vigilants quant aux messages qui vous seront diffusés par nos grands médias : l’Iran n’a aucun intérêt à bloquer le détroit d’Ormuz, ni à attaquer un navire quelconque ; l’Iran n’a aucun intérêt à se faire massacrer par les bombes occidentales. Les oligarques occidentaux ont intérêt à ce que ce conflit soit engagé. Le peuple, lui devra bientôt prouver s’il forme un ensemble d’Etres Humains, ou une simple fourmilière au travail."