Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Yémen : regain de tension après la mort de 13 protestataires (...)

Tout se tient - USA pays refuge des dictateurs (ndlr)

Yémen : regain de tension après la mort de 13 protestataires anti-Saleh

Dimanche, 25 décembre 2011 - 11h12 AM

dimanche 25 décembre 2011

============================================

Treize manifestants ont été dans l’attaque lancée samedi à Sanaa par des forces de sécurité et des partisans armés du président yéménite Ali Abdallah Saleh, selon un nouveau bilan obtenu dimanche de sources médicales. (c) Afp

Des dizaines de milliers de Yéménites ont manifesté dimanche à Sanaa pour dénoncer la mort de treize manifestants hostiles à l’immunité prévue pour le président Ali Abdallah Saleh.

« Le peuple veut faire juger le bourreau », « Nous ne nous calmerons que lorsque le bourreau sera exécuté », a répété la foule, qui a défilé massivement dans les quartiers proches de la place du Changement, épicentre de la contestation, avant de rejoindre dans le calme leur campement sur cette place.

Les manifestants, qui contestent l’immunité prévue pour M. Saleh et ses proches par un accord de sortie de crise conclu en novembre à Ryad, ont laissé éclater leur colère contre le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, en charge de la transition dans le pays.

M. Hadi « est tenu de remettre les meurtriers (de samedi), sinon il doit se démettre », a lancé l’un des orateurs lors d’une halte des manifestants devant la résidence du vice-président à Sanaa.

Treize manifestants ont été tués samedi lorsque les forces de sécurité et des hommes armés fidèles à M. Saleh ont ouvert le feu et usé de gaz lacrymogène et de canons à eau contre les dizaines de milliers de participants une marche, à leur arrivée dans un quartier du sud de Sanaa après avoir parcouru à pied 270 km depuis Taëz (sud-ouest), selon des témoins.

« Au total, 13 manifestants ont été tués et 50 blessés par balles », a déclaré dimanche à l’AFP une source médicale à l’hôpital de campagne, établi sur la place du Changement, alors qu’un précédent bilan faisait état de 9 tués.

« Trois blessés ont succombé et un protestataire a été tué dans la nuit alors qu’il participait à une manifestation » dans le centre de Sanaa, a précisé à l’AFP une autre source médicale.

L’objectif de « La Marche de la Vie » était d’obtenir que M. Saleh et ses proches soient jugés pour la répression qui a fait des centaines de morts depuis janvier, et de contester l’immunité que lui accorde l’accord de Ryad.

Mais M. Saleh, dont le départ du pouvoir est prévu en février en vertu de l’accord de Ryad, a annoncé samedi soir aux journalistes un prochain séjour aux Etats-Unis, au terme duquel il reviendrait en « opposant ».

« Je me rends dans les prochains jours aux Etats-Unis (...) pour faciliter l’action du gouvernement d’entente nationale et la tenue de l’élection présidentielle anticipée », prévue le 21 février au Yémen, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il reviendrait comme « opposant ».

M. Saleh, blessé dans une attaque à la bombe contre son palais à Sanaa le 3 juin et hospitalisé dès le lendemain en Arabie saoudite, a besoin d’un traitement médical « important » qui l’obligera à se faire soigner à l’étranger, avait affirmé mercredi l’émissaire de l’ONU au Yémen, Jamal Benomar.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait indiqué en novembre que M. Saleh se rendrait à New York pour y subir des soins.

M. Saleh a obtenu « depuis deux semaines un visa d’entrée aux Etats-Unis », a indiqué à l’AFP un diplomate d’un pays médiateur dans l’accord de Ryad.

Mais si les jeunes protestataires réclament que le chef de l’Etat soit traduit en justice, le Parlement, qui a commencé samedi la discussion du programme du gouvernement d’entente nationale, est appelé à voter un projet de loi sur l’immunité pour M. Saleh et ses proches.

« Après le vote de confiance du gouvernement, des mesures seront entreprises pour promulguer une loi sur l’immunité », a déclaré à l’AFP le chef du bloc parlementaire du parti de M. Saleh, Sultan al-Barakani.

M. Saleh a demandé « l’immunité pour 421 personnes parmi ses proches, ses collaborateurs et ceux qui ont travaillé avec lui pendant ses 33 ans au pouvoir », a révélé le diplomate, qui a requis l’anoymat