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USA : une information sur un évènement peut-être majeur (ndlr)

Elizabeth Warren, l’enthousiasme retrouvé de la gauche étatsunienne

Dimanche, 11 décembre 2011 - 7h16 AM

dimanche 11 décembre 2011

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Les démocrates les plus progressistes l’encensent. Dans le New York Times, la journaliste et écrivain Rebecca Traister lui dédie une longue analyse intitulée : « Heaven is a place called Elizabeth Warren », le paradis se nomme Elizabeth Warren. La droite américaine ne rate, elle, aucune occasion de l’épingler. Cette courte vidéo produite et diffusée par Crossroads GPS, le groupe de soutien aux candidats républicains fondé par Karl Rove, la dépeint comme une sorte de Satan de gauche dont les idées nourrissent le mouvement Occupy :

Elizabeth Warren est officiellement en campagne depuis le 14 septembre et elle est devenue celle qui redonne espoir à une gauche américaine déçue par Barack Obama. Celle que le milieu des affaires hait car elle dénonce les abus de Wall Street et défend avec ardeur le rôle de l’Etat. Celle dont les discours font écho à la colère et à la frustration exprimées par le mouvement Occupy. Mais Elizabeth Warren n’est pas candidate à la présidence, en tout cas pas en 2012... On parle « seulement » d’une professeur de droit à l’université de Harvard de 62 ans, qui n’a encore jamais été élue et qui est aujourd’hui candidate démocrate au siège de sénateur du Massachusetts, Etat de la côte Est américaine. L’élection se déroulera le 6 novembre 2012, en même temps que la présidentielle. Elle affrontera le républicain Scott Brown qui avait été élu en 2010 après le décès de Ted Kennedy, petit frère de JFK et sénateur de l’Etat durant quarante-sept ans.

S’il est encore tôt pour lancer les pronostics, Elizabeth Warren peut tout à fait remporter cette élection. Le Massachusetts est un Etat traditionnellement démocrate, Scott Brown y était presque une anomalie, surtout élu grâce à la campagne désastreuse de son adversaire. Warren y séduit les classes moyennes mais aussi les Américains à bas revenus, ce qui n’était pas gagné. Son image d’intellectuelle de Harvard appartenant à l’élite aurait pu la desservir, il n’en est rien. « Elle mène une campagne populiste et ça fonctionne », explique Maryann Barakso, politologue à l’université du Massachusetts qui étudie et effectue des sondages sur la campagne. « Elle insiste énormément sur les inégalités de revenus, elle a un message progressif vivifiant en cette période de timidité politique. Sa campagne est bien suivie, c’est un très bon début », note Jeffrey M. Berry, spécialiste de politique américaine rattaché à l’Université Tufts dans le Massachusetts.

En effet, cette campagne suscite l’intérêt du reste du pays. En témoigne la provenance des contributions : dès les premières semaines, Warren a amassé 3,15 millions de dollars dont 70% ne viennent pas du Massachusetts et dont 96 % sont des donations de 100 dollars et moins, note le New York Times. Ce qui signifie qu’elle séduit et réveille la base progressiste à travers le pays. « L’électorat le plus à gauche ne se sent pas du tout représenté en ce moment et la voit comme un possible relais. Parmi eux, il y a des Américains se reconnaissant dans le mouvement Occupy, c’est-à-dire des jeunes plus touchés par le chômage et plus progressistes que la moyenne », explique Maryann Barakso.