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OPINION : « Libye, Syrie : ultime trahison »

Lundi, 5 décembre 2010 - 7h32 AM

lundi 5 décembre 2011

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Les enjeux ne pouvaient pas être plus élevés. la Syrie vaut elle deux fois la Libye ? C’est plus comme la Libye en remix. Avec la même justification de « responsabilité de protéger » mettant en vedette des civils bombardés dans la « démocratie ». Mais sans résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies (la Russie et la Chine y mettront leur veto). A la place, la Turquie est en vedette, attisant les flammes de la guerre civile.La Secrétaire d’État US Hillary Clinton : « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort » a défini le scénario à la télévision indonésienne quelques semaines auparavant, quand elle a prophétisé qu’il y aurait « une guerre civile » en Syrie, avec une opposition bien financée et « bien armée » remplie de déserteurs de l’armée.

Maintenant c’est à l’OTAN- CCGP (Conseil de Coopération du Golfe persique) d’y arriver. OTAN-CCGP est bien entendu maintenant la symbiose pleinement accomplie des sélectionnés pour l’opération Les membres de l’organisation du traité Atlantique Nord tels que la Grande-Bretagne et la France et les pétromonarchies sélectionnées du Conseil de coopération du Golfe, c’est-à-dire le Club contre-révolutionnaire du golfe persique, tels que le Qatar et les Émirats arabes Unis (EAU).

Alors n’hésitez pas à vous prélasser dans la lumière d’un autre paradis mercenaire. Les Libyens anciennement connus comme rebelles, avec le consentement explicite de Mustafa Abdul (aussi appelé Jalil) président OTAN du Conseil National transitoire (CNT), ont déjà expédié en Syrie – via la Turquie – 600 troupes fraîches hautement motivées par le renversement du régime de Kadhafi, pour combattre aux côtés de l’Armée de Syrie Libre (ASL). C’est la suite d’une réunion secrète à Istanbul entre le CNT et les « rebelles » syriens, renommés Conseil National syrien (CNS).

Les Libyens à la gâchette heureuse ont accès à une foule d’armes pillées dans les dépôts militaires du régime de Kadhafi, ou « données » généreusement par l’OTAN et le Qatar. Un délicieux parallèle peut déjà être retracé avec la maison Saud dans les années 1980 – qui a donné le feu vert pour que les soudistes aillent combattre en Afghanistan, au lieu de mettre le feu à la maison.

Pour le CNT, il est préférable de tenir au loin dans le Moyen-Orient ces guerriers lourds de testostérone en chômage, plutôt que de les laisser mettre le feu en Afrique du Nord. Et pour la Turquie, membre de l’OTAN, en l’absence de guerre (la faute à ces fichus russes et chinois), la meilleure option est de s’appuyer sur des mercenaires pour faire le travail.

La pression est implacable. Des diplomates à Bruxelles ont confirmé à Asia Times Online que les opérations OTAN-CCG ont mis en place un centre de commandement à Iskenderun, dans la province de Hatay en Turquie. La ville cruciale d’Alep, en Syrie du Nord-Ouest, est très proche de la frontière turco-syrienne. le motif officiel de ce centre de commandement est de créer des « couloirs humanitaires » vers la Syrie.

Bien que ces « humanitaires » proviennent de membres de l’OTAN : États-Unis, Canada et France et des membres de la GCCP : Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes Unis, le prétexte est que ce sont seulement d’ « innocents instructeurs » et qu’ils ne font pas partie de l’OTAN. Inutile de dire que ces philanthropes se composent de troupes des armées de terre, de mer et de l’air, et de spécialistes de l’armement. Leur mission : s’infiltrer dans le nord de la Syrie, notamment à Idlib, à Rastan, et à Homs mais surtout, objectif principal, Alep, la plus grande ville de Syrie, avec au moins 2,5 millions d’habitants, où la majorité sont des sunnites et des Kurdes.

Même avant cette nouvelle de Bruxelles, l’hebdomadaire français satirique « Le Canard enchaîné » – ainsi que le quotidien turc « Milliyet » – avaient déjà révélé que les commandos des services spéciaux français et le MI6 Britannique assuraient la formation de l’ASL aux techniques de guérilla urbaine, en Hatay dans le sud de la Turquie et à Tripoli, dans le nord du Liban. Les Armes – de fusils de chasse aux mitrailleuses Israéliennes et aux lance-roquettes – ont été fournies clandestinement en masse.

Ce n’est un secret pour personne qu’en Syrie les bandes armées – des saoudistes aux petits voyous – ont attaqué les soldats réguliers, la police et même les civils depuis le début du mouvement de protestation. Environ 3 500 personnes ont été tuées depuis sept mois, un grand nombre de civils et plus de 1100 soldats ont été tués par ces gangs.

Et puis, il y a les déserteurs. Lorsque le régime Assad insiste sur le fait que la tragédie syrienne actuelle est en grande partie provoquée par des éléments bien rémunérés et bien armés – sans parler des mercenaires – au service des puissances étrangères, il est donc essentiellement dans le vrai. A Homs, une source locale raconte à Asia Times On Line qu’en ce qui concerne l’ALS, « il est clair qu’ils sont juste une gentille couverture médiatique pour les criminels. Ils avaient une vidéo d’eux-mêmes à Baba Amr dans lequel ils apparaissent comme de complets idiots. »

Tout comme en Libye, la Ligue arabe a aussi dûment rempli son rôle de barrière de protection pour l’OTAN-CCGP, en votant des sanctions sévères qui incluent un gel des actifs du gouvernement syrien, aucune relation commerciale avec la Banque centrale et plus d’investissement arabes. Pendant ce temps, le sale jeu opportunisme de chaises musicales – version syrienne – est également en cours. Le Conseil National syrien et ses cohortes soudistes rejettent totalement tout dialogue avec le régime de Bachar al-Assad. Le Secrétaire général des Frères musulmans syriens, Riad Chakfi, promu « rebelle libyen », a imploré l’armée turque d’envahir le nord de la Syrie et d’établir une zone tampon. Les exilés douteux tels que l’ancien vice-président Abdelhalim Khaddam – exilé à Paris – et un autre vice-président, Rifaat al-Assad – exilé en Espagne – ont l’illusion de croire que les Frères Musulmans (qui seront le groupe dominant dans la « nouvelle » Syrie) leur permettraient de s’asseoir sur le trône.

C’est carrément stupide – parce que le nom du jeu dans la « nouvelle » Syrie sera « Maison des Saud ». La Maison des Saud est le lien crucial entre les Frères Musulmans en Égypte (qui sont de plus en plus proches de la prise du pouvoir) ; le parti de l’AKP en Turquie (qui est essentiellement une confrérie musulmane) et les Frères Musulmans en Syrie. Les Saoudiens sont des investisseurs cruciaux en Turquie. Ils se positionnent comme principaux investisseurs en Égypte. Et ils sont en train de mourir d’envie de devenir des grands investisseurs dans la Syrie « nouvelle »…..