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Tunisie, pionnière du « printemps arabe », se met en ordre de marche (ndlr)

L’Assemblée constituante se réunit pour la première fois

Mardi, 22 novembre 2011 - 15h33

mardi 22 novembre 2011

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Un mois après l’élection historique du 23 octobre en Tunisie, les 217 élus de l’Assemblée constituante se réunissent mardi pour la première fois, une inauguration solennelle au cours de laquelle ils doivent jeter les bases de la nouvelle organisation des pouvoirs dans le pays.

La Constituante se réunit après un mois de tractations entre les principales forces politiques issues des urnes : les islamistes d’Ennahda, premier parti avec 89 élus, et les deux partis de gauche Congrès pour la République (29 élus) et Ettakatol (20 sièges).

La séance commencera à 10H00 (09H00 GMT) dans le palais beylical qui abritait l’ancien parlement au Bardo, dans la banlieue ouest de Tunis. Elle sera présidée par le député le plus âgé de l’assemblée.
Le président tunisien par intérim Fouad Mebazaa, qui a dirigé le pays depuis la chute de Ben Ali, chassé du pouvoir le 14 janvier par un soulèvement populaire, prononcera une allocution devant l’Assemblée. Celle-ci devrait dans la foulée procéder à l’élection —à la majorité absolue— de son président et de ses deux vice-présidents.
Le chef du parti Ettakatol Mustapha Ben Jaafar est le candidat désigné par les trois partis vainqueurs des élections, qui ont conclu un accord sur la répartition des pouvoirs et la distribution des portefeuilles dans le futur gouvernement.

La présidence de la République doit revenir au dirigeant du CPR Moncef Marzouki et la direction du gouvernement à l’islamiste Hamadi Jebali. Toutefois, cet accord « n’a pas de valeur juridique ou constitutionnelle » et les nominations devront être confirmées par l’Assemblée souveraine, selon le constitutionnaliste Ghazi Ghrairi.

De nombreux Tunisiens ont fait part ces derniers jours de leur exaspération et de leur incompréhension face à ces tractations avant même la réunion de l’Assemblée. Des appels à manifester mardi à l’extérieur du palais où siègera la Constituante ont été relayés sur internet.

L’Assemblée constituante a pour principale tâche de rédiger une nouvelle constitution.

Face à la majorité Ennahda/CPR/Ettakatol, les autres partis de gauche PDP (Parti démocrate progressiste, 16 sièges) et PDM (Pôle démocratique moderniste, 5 sièges) se rangeront dans l’opposition.
Une inconnue subsiste sur l’attitude qu’adopteront les élus de « La Pétition populaire », une formation indépendante totalement inconnue avant les élections, qui a raflé 26 sièges et se retrouve numériquement la troisième force de l’Assemblée.

Les autres forces représentées à la Constituante sont l’Initiative, de Kamel Morjane, un ex-ministre de Ben Ali (5 sièges), Afek Tounes (libéraux, 4 sièges), le PCOT (communistes, 3 sièges). Les seize derniers sièges sont répartis chacun entre petits partis et indépendants.

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