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En Jordanie également la pression populaire fait bouger les lignes (ndlr)

Jordanie : le roi désigne un juge international nouveau Premier ministre

Mardi, 18 octobre 2011 - 6h58 AM

mardi 18 octobre 2011

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Le roi Abdallah II de Jordanie a nommé lundi Aoun Khassawneh, 61 ans, juge à la Cour internationale de justice à La Haye depuis 2000, au poste de Premier ministre, comptant sur sa bonne réputation pour crédibiliser le processus de réformes.

Son prédécesseur, Maarouf Bakhit, a été sommé de démissionner, huit mois après avoir pris ses fonctions avec pour mission d’entamer des réformes dans le pays.

Le départ de M. Bakhit fait suite à des pressions de la rue demandant sa démission auxquelles ont fait écho des députés dimanche qui ont présenté une pétition au roi de Jordanie, jusqu’à présent relativement épargnée par les mouvements de contestation qui ont touché plusieurs pays arabes.

La pétition signée par quelque 60 députés n’a pas été rendue publique mais est, selon des sources parlementaires, « critique » envers M. Bakhit et sa gestions des affaires de l’Etat.

Un des députés signataires a affirmé que ce document « critique envers le Premier ministre » faisait suite « aux violences » subies par des manifestants qui réclament une accélération des réformes et une intensification de la lutte contre la corruption, et à la « mauvaise gestion » du gouvernement.

« Nous avons accepté la démission du Premier ministre Maarouf Bakhit, en prenant en considération les opinions de différents secteurs de la société y compris une lettre d’une majorité parlementaire », a ajouté le roi dans sa lettre désignant M. Khassawneh.

Sa nomination vise à « redonner confiance au peuple dans le gouvernement », a affirmé à l’AFP l’analyste politique Mohammad el-Masri. Selon lui, le gouvernement sortant « créait des crises pour le régime au lieu de les résoudre ».

Il a cité pour exemple « le limogeage du chef de la Banque Centrale le mois dernier, un projet de loi anti-corruption perçu comme limitant la liberté de presse et toutes les violences contre les protestataires ».
« Bakhit était fini depuis septembre mais il s’agissait pour le roi de trouver le successeur adéquat », a ajouté ce chercheur au Centre d’Etudes Stratégiques à l’université de Jordanie.

M. Khassawneh, après avoir été reçu en audience par le roi, va entamer immédiatement ses consultations pour former le nouveau gouvernement, ont indiqué à l’AFP des membres de son entourage.
Un proche de M. Khassawneh avait auparavant affirmé à l’AFP que le juge « veut des garanties qu’il assumera totalement les prérogatives de Premier ministre telles que stipulées par la Constitution ».

Ce juriste a fait des études d’Histoire et de Droit à l’université de Cambridge, en Grande-Bretagne. Il a ensuite fait carrière au ministère des Affaires étrangères avant d’être désigné chef de cabinet royal par le défunt roi Hussein, père d’Abdallah II, de 1996 à 1998.
Entré à la Cour internationale de Justice à la Haye en 2000, il a été de 2006 à 2009 vice-président de cette cour.

Le roi Abdallah II avait affirmé en août lors de rencontres au palais avec des Jordaniens qu’il prévoyait un « tsunami » dans les hautes fonctions de l’Etat qui permettrait au pays d’avancer sur la voie des réformes, selon des sources ayant participé à ces rencontres.

Il a également désigné lundi un nouveau chef des services de Renseignements.

La Jordanie fait face depuis janvier à un mouvement de protestation réclamant des réformes politiques et économiques ainsi que la fin de la corruption mais il n’a pas atteint l’ampleur de ceux connus dans d’autres pays comme la Tunisie, l’Egypte ou la Syrie.