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Yemen, banalisation d’un drame sanglant concernant une position stratégique, une des clés majeures de l’accès à l’océan Indien

L’armée yéménite a, à nouveau, tiré sur les manifestants dimanche à Sanaa,

Lundi, 17 octobre 2011 - 6h42 AM

lundi 17 octobre 2011

Les chiffres des victimes tant civiles, que militaires, que « tribales » variant d’une heure à l’autre et se contredisant suivant les sources ne permettrnt pas vraiment de prendre la mesure du drame qui se déroule dans ce pays qui occupe une situation particulièrement sensible géographiquement. La répétition quotidienne du nombre des victimes ne semble pas préoccuper outre-mesure les puissances ayant la possibilité d’imposer une avancée démocratique.

Un jour viendra cependant où le peuple se souviendra .......!

Le Comité de rédaction

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L’armée yéménite a à nouveau tiré sur les manifestants dimanche à Sanaa, faisant au moins six morts. Quatre manifestants et deux soldats dissidents ont été tués.

Les manifestants demandent le départ du président Ali Abdallah Saleh. © KEYSTONE

Les forces de sécurité yéménites ont à nouveau ouvert le feu dimanche à Sanaa sur des manifestants déterminés à obtenir coûte que coûte le départ du président Ali Abdallah Saleh. Elles ont fait au moins six morts, au lendemain d’une journée marquée par des affrontements sanglants.

Quatre manifestants et deux soldats dissidents ont été tués, selon un nouveau bilan de médecins de l’hôpital de campagne de Sanaa. Cinquante-neuf personnes ont en outre été blessées par ces tirs, suivis de combats.

Des dizaines de milliers de Yéménites ont tenté de pénétrer sur l’avenue Zoubaïri, qui sépare un secteur contrôlé par le pouvoir d’un autre contrôlé par le puissant chef tribal Sadek al Ahmar. Les forces de sécurité craignent que les manifestants ne bloquent ce grand axe routier de la capitale, pensent les habitants.

Toujours aussi mobilisés et déterminés à obtenir le départ de M. Saleh en dépit de la répression, les manifestants scandaient « Allah Akbar (Dieu est le plus grand), notre manifestation est pacifique ». Ils brandissaient les portraits de leurs camarades tués lors de la répression de marches précédentes.

« Nous n’allons pas céder, notre liberté n’a pas de prix », a encore crié la foule. Dans un autre slogan, elle a qualifié de « traître », Ahmed Ali Abdallah Saleh, le fils du président et commandant de la Garde républicaine.

Démilitariser les villes

Des soldats de la Première division blindée, ralliée à la contestation, marchaient devant le cortège. A leur arrivée dans la zone tenue par les forces du président Saleh, les manifestants ont été pris sous le feu de tireurs embusqués postés sur les immeubles environnants. Les soldats dissidents ont riposté aux sources de tirs.

Des accrochages ont par la suite opposé les forces loyalistes aux militaires de la Première division blindée, commandée par le général dissident Ali Mohsen al-Ahmar.

Celui-ci a appelé dimanche à une démilitarisation des villes pour éviter de nouvelles pertes parmi les civils. Il a proposé de « retirer les forces armées » loyales au chef de l’Etat et les militaires de la 1ère division blindée des villes et de les redéployer à au moins 200 km des centres urbains.

Ce retrait doit également concerner, selon lui, les hommes armés des tribus fidèles à M. Saleh et qu’il utilise pour « réprimer la population à Sanaa ». Le général dissident a également réclamé le renforcement de la pression internationale sur M. Saleh pour qu’il cède le pouvoir.

Première manifestante tuée

Samedi, 12 Yéménites avaient déjà péri à Sanaa dans la répression d’une manifestation par les forces du président Saleh. Une centaine avaient été blessés. En outre, 15 personnes avaient été tuées dans des combats entre tribus loyalistes et dissidentes et par d’autres tirs dans la capitale.

Selon une autre source médicale, les forces de sécurité ont aussi tué une femme de 52 ans lors de manifestations à Taëz, dans le sud du pays. Il s’agirait de la première manifestante tuée depuis le début de la contestation du régime fin janvier.

Projet de résolution à L’ONU

Malgré des mois de protestation et des pressions internationales et régionales, M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans et accusé de corruption et de népotisme, refuse de partir. Blessé dans une attaque contre son palais en juin, il avait été hospitalisé en Arabie saoudite avant de regagner son pays fin septembre.

La Grande-Bretagne et les autres pays européens du Conseil de sécurité ont rédigé un projet de résolution, qui devrait être présenté aux quinze pays membres dans les jours à venir. Ce texte exhorte M. Saleh à accepter le plan de sortie de crise élaboré par le Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Cette instance régionale propose un transfert des pouvoirs du président à son vice-président, dans l’attente d’élections législatives et présidentielle. M. Saleh s’est dit disposé à endosser cette proposition à condition que ses adversaires ne lui succèdent pas à la tête du pays.