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Emirats Arabes Unis

Appel du monde universitaire français : Il faut libérer Nasser bin Ghaith !

Mercredi, 12 octobre 2011 - 6h51 AM

mercredi 12 octobre 2011

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Appel du monde universitaire français : Il faut libérer Nasser bin Ghaith !
(Enseignant à l’Université Paris-Sorbonne Abou Dhabi)

La liberté d’expression attaquée aux Émirats arabes unis

Depuis le 9 avril 2011, Nasser Bin Ghaith, éminent universitaire émirien (enseignant d’économie à l’Université Paris-Sorbonne d’Abou Dabi, à la School of Government de Dubaï et à l’École supérieure des armées des EAU), a été placé en détention pour avoir publiquement exprimé son désir de réformes démocratiques aux Émirats arabes unis (EAU).

Cette arrestation s’inscrit dans un climat de répression aux EAU qui a conduit à l’arrestation et au procès de quatre autres militants. Au début du mois de juin, ces cinq personnes ont été officiellement inculpées pour avoir publiquement insulté les plus hauts représentants de l’Etat (article 176 du code pénal). Il s’agit d’une violation évidente de leur liberté d’expression.

Les quatre premières audiences de ce procès ont eu lieu à huis clos. Les quatre organisations de défense des droits humains (Amnesty International, the Arabic Network For Human Rights Information, Front Line Defenders, Human Rights Watch) ont déclaré que le procès des militants avait été marqué par des vices de procédure et qu’il avait violé les droits à la défense les plus élémentaires des accusés.

La dernière audience du 2 octobre a été ouverte aux médias et à des organisations de défense des droits de l’Homme. Ces dernières ont rapporté que cette audience s’apparentait davantage à un théâtre politique qu’à un réel procès. Le jour précédent l’audience du 2 octobre, Bin Ghaith a fait une déclaration depuis la prison d’al Wathba expliquant pourquoi lui et ses co-accusés ont décidé de boycotter le procès :

« Je suis parvenu à la conviction inébranlable que ce tribunal, à l’aune des normes
internationales de justice, est simplement une farce et façade destinée à légitimer et rendre crédibles un verdict et des sanctions qui ont peut-être déjà été déterminés. Il s’agit purement d’une tentative pour nous punir, moi et ceux qui me soutiennent, pour nos opinions politiques et nos positions concernant certaines questions nationales.

Ainsi, je refuse de jouer le rôle écrit pour moi ou de participer à ce procès qui ne répond pas aux normes du procès équitable. »

Aujourd’hui, le procès à l’encontre de ces militants se poursuit et ils encourent chacun cinq années de prison.

Nasser bin Ghaith enseigne à l’Université Paris-Sorbonne d’Abou Dhabi (UPSAD) qui est une université partenaire de l’Université Paris-Sorbonne - Paris IV. Pour autant, l’Université Paris-Sorbonne, dont le président, Georges Molinié, préside aussi le Conseil d’Administration de l’UPSAD, estime n’avoir aucune responsabilité concernant le sort de cet enseignant.

Ainsi, le 10 juin dernier, le Conseil d’Administration de l’université Paris-Sorbonne (Paris IV) a rejeté à une large majorité une motion de soutien à cet enseignant emprisonné.
Dans un communiqué diffusé le 26 septembre à tous les enseignants de Paris IV, M. Molinié a indiqué « Les instances de l’Université, quant à elles, tout en déplorant les atteintes aux Droits de l’homme partout où elles se produisent, ne disposent d’aucun élément les autorisant à se prononcer sur ce cas particulier à titre institutionnel ».

En signant cette pétition, vous demandez :

- Aux autorités des Émirats arabes unis de libérer immédiatement M. Nasser bin Ghaith ainsi que les quatre autres militants pro-démocratie emprisonnés.

- Au président de l’Université Paris-Sorbonne d’appeler publiquement à la libération de M. Nasser bin Ghaith, enseignant à l’Université Paris Sorbonne d’Abu Dhabi.

Merci de soutenir ces militants pro-démocratie injustement emprisonnés. Les signatures seront remises à l’ambassade des EAU à Paris et au président de l’université Paris-Sorbonne, M. Georges Molinié