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Premier ministre de Turquie, Recep Tayyip Erdogan :

"Israël est une « menace » car il détient l’arme atomique "

Jeudi, 6 octobre 2011 - 7h36 AM

jeudi 6 octobre 2011

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Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite en Afrique du Sud, s’est posé mercredi en défenseur des Palestiniens et a accusé Israël d’être une « menace » pour sa région car il détient la bombe atomique.

M. Erdogan a par ailleurs réaffirmé l’intention d’Ankara d’appliquer des sanctions contre la Syrie, malgré l’échec de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Selon les médias turcs, les sanctions devraient être annoncées dimanche lors d’une visite de M. Erdogan à des camps de réfugiés syriens à Hatay (sud de la Turquie).

« J’ai demandé à plusieurs responsables israéliens combien d’Israéliens ont été tués par des roquettes lancées depuis Gaza et la Palestine », a lancé M. Erdogan à l’adresse d’un diplomate israélien en poste en Afrique du Sud. Celui-ci était intervenu pour critiquer le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle Gaza d’où sont lancées des roquettes contre le territoire israélien.

« Je n’ai jamais pu avoir de réponse. Mais des dizaines de milliers de Palestiniens ont été tués par des bombes pleuvant d’Israël », a ajouté M. Erdogan, reprochant à Israël l’usage de bombes aux phosphore contre Gaza en 2009.

Avant de poursuivre, applaudi par plusieurs responsables du ministère des Affaires étrangères sud-africain et des membres du corps diplomatique : « Vous dormez la nuit tranquille et en sécurité. Mais les Palestiniens ne voient pas la moindre trace de paix en Palestine ».

L’Afrique du Sud est l’un des rares pays où les Palestiniens ont un représentant qui a rang d’ambassadeur.

M. Erdogan, dont le Parti de la justice et du développement (AKP) est issu de la mouvance islamiste, a aussi accusé Israël de « terrorisme d’Etat » au Proche-Orient, et en particulier dans les Territoires palestiniens.

« Je considère aujourd’hui Israël comme une menace pour la région car il dispose de la bombe atomique », a-t-il dit, dénonçant une nouvelle fois l’Etat hébreu pour son raid militaire contre un navire humanitaire turc en route pour Gaza en mai 2010.

La Turquie a depuis renvoyé l’ambassadeur d’Israël et gelé tous les contrats de défense. Les efforts des Etats-Unis pour les réconcilier sont vains pour l’instant.

« Israël garde le mutisme, il n’arrive jamais à dire +je détiens l’arme atomique+ », a poursuivi M. Erdogan, qui a estimé « injuste » que l’on s’acharne sur l’Iran pour son programme nucléaire controversé sans se pencher sur le cas israélien.

Ankara se dit opposé à la course à l’armement nucléaire au Proche-Orient tout en prônant la voie diplomatique dans la crise opposant les puissances occidentales aux ambitions nucléaires de son voisin iranien.

Déjà venu en 2005 en Afrique du Sud, pays dont il a salué mardi « la place très importante » et « très stratégique », M. Erdogan n’a pas fait grief à Pretoria de son abstention mardi à l’ONU sur le dossier syrien.

Interrogé pour savoir s’il était déçu, M. Erdogan a répondu : « Vous me mettez dans l’embarras devant mon cher ami », en désignant le vice-président sud-africain, Kgalema Motlanthe.

« Mon coeur demeure avec ceux qui se battent pour la liberté. Les Sud-Africains ont toujours été sur cette ligne », a-t-il ajouté.

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Il a jugé « regrettable » que la résolution de l’ONU menaçant le régime syrien de « mesures ciblées » pour la répression sanglante des manifestations n’ait pas été votée. Le texte a buté sur un veto chinois et russe.

Membre du groupe des « Brics » créé autour de la Chine et de la Russie, l’Afrique du Sud s’est abstenue, tout comme l’Inde et le Brésil.

Le chef du gouvernement turc va quand même imposer ses propres sanctions. C’est « inévitable », a dit M. Erdogan, qui a rompu avec le régime de Damas depuis le soulèvement contre le président syrien Bachar al-Assad.

La Turquie a déjà arraisonné le mois dernier un cargo transportant des armes pour la Syrie.

Al-Oufok avec les agences de presse