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Source : AL OUFOK

Adhésion à l’ONU : Marwan Barghouti met en garde les États-Unis contre un veto à l’ONU

Vendredi 19 août 2011 - 19 H 16

vendredi 19 août 2011

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jeudi 18 août 2011, par La Rédaction

Marwan Barghouti, un des plus populaires leaders palestiniens, emprisonné en Israël, met en garde les États-Unis contre un veto américain à la demande d’adhésion d’un État palestinien à l’ONU. « Le veto américain relèverait du terrorisme et constituerait une agression contre la volonté de la communauté internationale dans la mesure où les quatre cinquièmes de l’humanité soutiennent un État palestinien », estime Marwan Barghouti dans un entretien exclusif à l’AFP via ses avocats.

Cette figure de proue de l’Intifada des années 2000 apporte son appui à la démarche du président Mahmud Abbas qui doit présenter le 20 septembre aux Nations unies la demande d’adhésion d’un État de Palestine sur les lignes du 4 juin 1967, soit la totalité de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est. Les Palestiniens se heurtent toutefois à l’opposition des États-Unis qui menacent de faire échouer la requête palestinienne en utilisant leur veto au Conseil de sécurité. Une demande d’adhésion à l’ONU doit être validée par le Conseil.

Un tel veto « marquerait un tournant dans les relations américano-palestiniennes. Les Palestiniens ne pourront plus se fier au parrainage des États-Unis dans le cadre d’un processus de paix qui a fait faillite à cause des Américains et d’Israël », avertit Marwan Barghouti. En agissant ainsi, les États-Unis « auront tout à perdre s’ils s’opposent à la communauté internationale pour défendre l’occupation (israélienne), la colonisation et le système discriminatoire et raciste en Israël », explique-t-il.

Secrétaire général du Fatah en Cisjordanie, il a été arrêté par l’armée israélienne en 2002 et condamné en juin 2004 à la prison à vie par un tribunal de Tel-Aviv pour implication dans des attentats anti-israéliens.
Populaire parmi les Palestiniens, il est souvent présenté comme un possible successeur du président Mahmud Abbas. Dans cet entretien, Marwan Barghouti, 52 ans, qui prône désormais une « résistance pacifique », renouvelle son appel à organiser des manifestations populaires en septembre pour soutenir la requête palestinienne à l’ONU.

« Les Arabes, le monde musulman et tous ceux qui aiment la liberté, la paix, la justice, devraient participer à des marches avec des millions de manifestants au moment du vote à l’ONU », plaide-t-il. « La bataille pour l’intégration à l’ONU de la Palestine ne doit pas être menée uniquement par le président (Mahmud Abbas), c’est l’affaire de tous les citoyens, de tous les Arabes qui doivent lutter sur le terrain », analyse-t-il.
Marwan Barghouti considère que cette initiative constitue une occasion pour les Palestiniens de « se libérer eux-mêmes ». Il admet que l’intégration d’un État palestinien à l’ONU « ne suffira pas à elle seule pour accorder aux Palestiniens leurs droits nationaux ».

« Nous sommes absolument persuadés que les efforts politiques et diplomatiques n’aboutiront à rien sans une résistance sur le terrain », répète-t-il. Mais à ses yeux, elle offre la chance de défier « le monopole américain sur la question palestinienne et le chantage exercé par Israël en s’adressant directement à la communauté internationale ». « Elle est une étape importante, un bond en avant vers une nouvelle stratégie d’action des Palestiniens [...] et marquera un changement radical dans la façon de traiter avec Israël », espère-t-il.

Sur le plan intérieur palestinien, Marwan Barghouti juge « scandaleux » la division interpalestinienne et l’échec jusqu’à présent de la tentative de rapprochement entre le Fatah et les islamistes du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza, malgré un accord de réconciliation conclu en mai dernier au Caire. « Malheureusement, certains dirigeants ne comprennent pas que nous en sommes encore au stade de la libération nationale et que, pour avancer, nous avons besoin de l’unité du peuple palestinien, de ses mouvements et de ses forces sociales et politiques contre l’occupation. »

(Jeudi, 18 août 2011 - Avec les agences de presse)