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PAR OLIVIER BERGER - La Voix du Nord

L’été arabe reste brûlant

Mardi, 2 août 2011 - 9h32 AM

mardi 2 août 2011

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Sans parler de ce qui se concocte entre USA, Arabie Saoudite, Quatar, Emirats arabes-unis, Koweit et Israël, pour ne parler que des principaux nababs et vassaux.

Le Comité de rédaction

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LE TEMPS FORT

Histoire de décourager les ex-vacanciers en douloureuse phase de reconnexion, le mois de juillet n’a servi à rien dans les sombres affaires du monde. Il ne faudra guère de temps pour se remettre à cheval sur le fil de l’info internationale : l’enlisement en Libye, la tragédie en Syrie.

Et encore vous épargne-t-on la tension ravivée en Égypte (affrontements entre la police militaire et les manifestants hier place Tahrir au Caire, à deux jours du début du procès d’Hosni Moubarak) et l’incertitude qui perdure en Tunisie (élections libres repoussées au 23 octobre). Après la fraîcheur du printemps arabe, l’été reste chaud.
Quand on parle d’enlisement en Libye, on ne peut invoquer l’entière surprise du juillettiste indolent. Devant l’empressement franco-britannique, on écrivait le 22 mars, en cet endroit et à la même heure : « Une offensive uniquement aérienne ne garantit pas le succès. C’est comme courir sur une jambe. Les alliés peuvent souhaiter le départ de Kadhafi mais n’ont pas mandat pour le chasser. » Nous en sommes à peu près au même point avec des inquiétudes supplémentaires. Le trouble assassinat du général Younes, chef militaire de la rébellion, entame la crédibilité du CNT. A-t-il été tué par des islamistes, des mafieux alléchés (la France a mis 182 millions d’euros d’avoirs libyens à disposition hier), des pro-Kadhafi, des rivaux de son camp irrités par l’ex-ministre de l’Intérieur ? Il semble que dans la salutaire précipitation pour sauver Benghazi, on ait quelque peu oublié les enjeux tribaux qui ont cours en Libye. En attendant, cette guerre bancale en deux temps - l’OTAN dans le ciel, le CNT sur terre - coûte un million d’euros par jour à l’armée française.
La tragédie, qui se noue tous les jours mauvais en Syrie, ne nous coûte rien, elle. Et pour cause. Allié de la Russie et de l’Iran, soutien du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien, ennemi d’Israël dans le Golan, le régime de Bachar El-Assad a des bases et des épines géopolitiques solides. Le 22 juin, nous estimions ici : « Tout ce qui touche à la Syrie peut entraîner des déflagrations régionales redoutables. » Un gros mois et 139 morts pour la seule journée de dimanche plus tard, la communauté internationale s’alarme. Des consultations à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU se tenaient hier soir. Barack Obama se dit « horrifié ». Le chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, monte au créneau : « Il est temps pour le Conseil de sécurité de prendre une position claire sur la nécessité de mettre fin à la violence. » Le président syrien a félicité hier ses troupes : « Vous tous représentez l’orgueil et la fierté. » On en reparlera en ce mois d’août brûlant. Les négociateurs belges pour un nouveau gouvernement sont, eux, en vacances. Au-delà d’un certain stade, rien ne presse, convenons-en.