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Source : Al Oufok

Les islamistes se joignent aux manifestants égyptiens

Vendredi, 29 juillet 2011 - 17h10

vendredi 29 juillet 2011

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vendredi 29 juillet 2011, par La Rédaction

Des dizaines de milliers d’islamistes égyptiens ont rejoint vendredi les manifestants laïques rassemblés depuis trois semaines sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, pour une grande manifestation « unitaire » à cinq jours du début du procès de Hosni Moubarak. Des slogans religieux comme « il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu » ou « l’Égypte est islamique » ont été scandés par les Frères musulmans et les salafistes, qui avaient participé à une grande manifestation le 8 juillet pour réclamer l’accélération des réformes, mais s’étaient désolidarisés ensuite du mouvement contestataire. Un dirigeant des Frères musulmans a parlé de « Vendredi de l’unité de toutes les forces politiques », mais cette déclaration d’intention ne masque pas de profondes divergences entre contestataires sur le type de pression à exercer sur l’armée au pouvoir.

« L’armée et le peuple, main dans la main », ont scandé certains manifestants en reprenant un slogan de la « révolution du Nil » tombé en désuétude, les jeunes révolutionnaires accusant le Conseil suprême des forces armées (CSFA) de ne pas avoir rompu assez franchement avec le régime de Hosni Moubarak. Majoritaires vendredi sur la place Tahrir, les islamistes disent vouloir laisser du temps à l’armée, alors que les libéraux, comme le mouvement du 6-Avril, entendent maintenir la pression pour obtenir une accélération des procès des symboles de l’ancien régime, la purge des institutions étatiques ou la fin des procès devant des tribunaux militaires. « Nous sommes heureux que les forces politiques montrent leur unité à ce stade critique de la révolution », a déclaré Mohamed Adel, porte-parole du 6-Avril, dans un souci d’apaisement. Certains libéraux soupçonnent les Frères musulmans d’avoir conclu un « pacte » avec l’armée en vue des élections législatives de l’automne prochain.

Après les violents affrontements qui ont émaillé le week-end dernier, une marche des manifestants en direction du ministère de la Défense, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, chef du CSFA, a accusé des « acteurs étrangers » de fomenter des troubles en manipulant les manifestants. Le 6-Avril a rejeté ces accusations. « Les récentes tentatives de nous marginaliser ont échoué, car l’opposition sait très bien que si un groupe est diabolisé, cela affectera tous les autres groupes qui veulent protéger les acquis de la révolution », a dit Mohamed Adel. Mohamed Beltagui, un dirigeant du parti Liberté et justice créé par les Frères musulmans, a apporté vendredi son soutien au mouvement du 6-Avril. « La confrérie refuse que l’on discrédite toute force révolutionnaire qui choisit de manifester pacifiquement », a-t-il assuré. L’une des principales revendications des manifestants est l’accélération du procès de Hosni Moubarak, renversé le 11 février et hospitalisé dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh depuis qu’il a été placé en détention provisoire en avril.

Les autorités judiciaires ont annoncé jeudi que son procès, ainsi que celui de ses deux fils, Alaa et Gamal, et celui de l’ancien ministre de l’Intérieur, Habib al-Adly, tous poursuivis pour meurtres de manifestants, se déroulerait au Caire, et non à Charm el-Cheikh. Mais une source proche de Moubarak a confié que son avocat dirait au tribunal que le président déchu est trop affaibli pour assister à l’audience inaugurale du procès, programmée le 3 août. Hosni Moubarak, 83 ans, refuserait de s’alimenter, selon des sources médicales, mais beaucoup d’Égyptiens soupçonnent l’armée de ne pas vouloir infliger une humiliation publique à son ancien commandant en chef.

(Vendredi, 29 juillet 2011 - Avec les agences de presse)