Accueil > Rubriques > Pratiques économiques et financières > LES ÉTATS-UNIS, CE SOIR

Source : Le blog de Paul Jorion

LES ÉTATS-UNIS, CE SOIR

Mercredi, 27 juillet 2011 - 22h43

mercredi 27 juillet 2011

=====================================================

Je ne sais pas si vous savez qui est Janet Tavakoli mais depuis plusieurs années je dialogue avec elle par mails (nous écrivons et nous disons des choses très semblables, autrefois du même côté de l’Atlantique et désormais de part et d’autre).

Et nous avons une conversation en ce moment-même à propos d’un appel qu’elle a lancé aujourd’hui (*), d’une révocation des agences de notation pour tout ce qui touche aux produits financiers structurés : pour incompétence.

Son appel va dans le même sens que ce que je dis depuis le début ici-même : que les notateurs ont accepté d’attribuer des notes de crédit à des instruments financiers dont il est en réalité absolument impossible d’évaluer le risque de non-remboursement qu’ils présentent.

Et notre conversation d’aujourd’hui a une gravité inhabituelle parce qu’au moment où nous échangeons ces courriers et en direct sous nos yeux, les États-Unis creusent leur tombe, l’opinion publique américaine s’étant clivée – comme aux temps de la guerre de Sécession – en deux camps irréductiblement antagonistes.

Je n’ai pas beaucoup de respect pour la politique étrangère américaine depuis 1945 – c’est le moins qu’on puisse dire -, mais comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire ici, les États-Unis d’Amérique m’ont accueilli « quand, dans ma vie, il faisait faim », comme dit le poète, et qu’il n’y avait pas d’autre pays candidat.

Alors, ce soir, alors que bien des gens disent à propos du débat relatif au relèvement du plafond de la dette américaine : « Tout ça, c’est du théâtre ! » mais que je sais moi dans mes tripes, que cette fois ce n’en est précisément pas, du théâtre, je me dis : « Dieu, SVP, prenez en pitié l’Amérique ! », et j’ajoute, comme je viens de le faire à l’intention de Janet : « Et comme je ne ne crois malheureusement pas en Vous, soyez gentil d’accorder une attention toute particulière à ma requête : je ne m’adresse à Vous que vraiment contraint et forcé ».

============

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.