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OPINION

« Les guerres secrètes de l’alliance saoudo-israélienne. »

Lundi, 4 juillet 2011 - 6h31 AM

lundi 4 juillet 2011

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Mehdi Dares - Nazem Roya :
Comme le dit le vieux dicton chinois, les crises des uns peuvent être l’opportunité des autres.

Tel-Aviv, Washington et l’OTAN profitent des révoltes soudaines qui ont lieu dans le monde arabe. Ainsi, ils ne se contentent pas seulement de lutter contre les aspirations légitimes des peuples arabes, voire ils gèrent intelligemment la scène géopolitique arabe dans le cadre de leur stratégie pour dominer l’Eurasie.

Les conflits sectaires en Égypte :

un moyen d’affaiblir l’État égyptien.

De nos jours, l’Egypte est dirigée par un gouvernement militaire qui est un mouvement opposé aux objectifs et développements révolutionnaires. Malgré l’insistance croissante du peuple égyptien, l’ancien système existe toujours. Toutefois, les fondements de ce système commencent à devenir de plus en plus instables au moment où le peuple égyptien devient plus radical dans ses revendications.
Comme ce fut le cas à l’époque de Moubarak, le régime militaire permet aussi la propagation du sectarisme dans un effort pour créer des divisions dans la société égyptienne. Au début de l’an 2011, quand les Egyptiens ont vivement attaqué les bâtiments du gouvernement ils ont découvert des documents secrets montrant que le régime égyptien était derrière les attaques contre la communauté chrétienne en Egypte.
Récemment, des extrémistes salafistes ont attaqué des minorités en Egypte, non seulement des Chrétiens, mais aussi des Musulmans chiites. Des militants égyptiens ainsi que des dirigeants dans les communautés coptes et chiites en accusent le gouvernement militaire au Caire, Israël et l’Arabie Saoudite.

De fait, le gouvernement militaire de l’Egypte, Tel Aviv et les Saoudiens, font tous partie d’une alliance sinistre. Ce rassemblement constitue l’épine dorsale de la structure impérialiste américaine dans le monde arabe. Ils dépendent de Washington. Ils demeurent victorieux dans la mesure où les États-Unis dominent le Sud-ouest de l’Asie et l’Afrique du Nord.

Les Saoudiens coopèrent actuellement avec Washington pour établir un gouvernement islamique supposé en Egypte. Ce travail est réalisé par des partis politiques financés et organisés par les Saoudiens. Ainsi les soi-disants mouvements salafistes, constituent une partie essentielle et primordiale de ce gouvernement. Il semble également que le mouvement des Frères musulmans, ou du moins certaines de ses filiales, ont été élus pour faire partie de ce gouvernement (pour gagner leur confiance en les intégrant dans le groupe existant).

L’alliance saoudo-israélienne

et la politique de la division

L’alliance entre les Saoudiens et Tel Aviv est devenue plus claire et flagrante ces dernières années. Cette alliance secrète saoudo-israélienne se trouve dans le cadre d’une plus vaste alliance entre le Golfe et Israël. Cette dernière est établie par le biais d’une alliance stratégique entre les familles royales en Arabie Saoudite et les Cheikhs arabes dans le golfe Persique.

Israël et les familles royales du Golfe constituent ensemble, la ligne de front pour Washington et l’OTAN contre l’Iran et ses alliés dans la région. De plus, cette alliance travaille aussi en faveur de Washington, pour déstabiliser la région, puisque les racines du chaos dans la région du Sud-ouest de l’Asie et l’Afrique du Nord sont le produit de cette alliance entre le Golfe et Israël.

En harmonie avec la politique des Etats-Unis et de l’Union européenne, cette alliance entre Israël et les dirigeants arabes du Golfe a aidé à créer les divisions ethniques entre les Arabes et les Iraniens, les divisions religieuses entre les Musulmans et les Chrétiens, et les divisions sectaires entre les Sunnites et les Chiites. C’est la politique de division ou de sédition, qui a aidé à préserver les familles régnantes du Golfe au pouvoir et de tenir Israël à sa place. Israël et les familles régnantes du Golfe ne peuvent pas rester sans la zizanie régionale.
Tel-Aviv et les Saoudiens sont les auteurs de la division du Hamas et Fatah, ainsi que l’exclusion de la bande de Gaza de la Cisjordanie. Ils ont travaillé ensemble dans la guerre de 2006 contre le Liban afin d’écraser le Hezbollah et ses alliés politiques. L’Arabie saoudite a également collaboré à propager le sectarisme et la violence sectaire et confessionnelle au Liban, en Irak, au Golfe Persique, en Iran, et maintenant en Egypte.

Israël et les émirats du Golfe ont aidé Washington à neutraliser l’Iran et ses alliés, ainsi que toute forme de résistance contre les Etats-Unis au Sud-ouest de l’Asie et en Afrique du Nord. C’est pourquoi le Pentagone arme fortement Tel-Aviv et les Cheikhs du Golfe. De même, Washington fabrique des boucliers anti-missiles en Israël et dans les émirats arabes contre l’Iran et la Syrie.

L’iranophobie

L’alliance entre Israël et les émirats du Golfe a été utile pour créer une vague d’iranophobie (phobie de l’Iran) dans le monde arabe. Le but ultime de l’iranophobie est de transformer l’Iran aux yeux de l’opinion publique arabe en un ennemi des peuples arabes, et donc détourner l’attention des véritables ennemis du monde arabe, en particulier les puissances néo-coloniales, qui occupent des terres arabes et les contrôlent.

L’ranophobie est un état d’esprit et un moyen de propagande. L’objectif stratégique est d’isoler l’Iran et de ré-imaginer la scène géopolitique du Sud-Ouest de l’Asie et de l’Afrique du Nord.
En outre, elle a été utilisée par les familles gouvernantes du Golfe, allant des Émirats arabes unis vers l’Arabie saoudite et le Bahreïn, comme une fausse excuse pour la répression de leur peuple, la revendication des libertés fondamentales et les droits démocratiques dans ces émirats.
La coalition du 14 Mars au Liban, qui constitue un groupe d’agents relevant du Golfe et des Américains ainsi que des alliés d’Israël, a également utilisé l’iranophobie et « la politique de division » dans une tentative d’attaque du Hezbollah et ses alliés au Liban. L’objectif est d’affaiblir et de saper les relations libano-Iraniennes et syro-libanaises. De plus, la coalition du 14 Mars, notamment le parti du Futur, contrôlé par Hariri, a importé des combattants salafistes appartenant à Fatah al-Islam dans le but d’attaquer le Hezbollah. Ce parti a également joué un rôle dans le projet israélo-saoudien visant à déstabiliser la Syrie et la supprimer de la "masse politique résistante."

Mehdi Dares - Nazem Roya

Traduit par : Sara Hussein

Bn

Global Research-Mehdi Dares Nazem