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Un jour ou l’autre la justice passera car le Droit, bafoué, piétiné, existe et survivra.

Un responsable israélien annule un voyage à Londres de peur d’être arrêté

Imemc

lundi 6 mars 2006

publié le jeudi 2 mars 2006

La Grande Bretagne est l’un des pays européens qui autorisent des enquêtes sur les crimes de guerre mettant en cause des citoyens étrangers si le pays du suspect ne veut ou ne peut pas agir.

Le Brigadier General Aviv Kochavi, commandant de l’unité de l’armée israélienne basée le long de la frontière de la bande de Gaza, a annulé un voyage en Grande-Bretagne pour aller au Collège Royal d’Etudes de la Défense, car il craignait d’être arrêté et poursuivi pour crimes de guerre contre les Palestiniens.

Kochavi a servi en tant qu’officier supérieur commandant une opération dans le camp de réfugiés de Jénine et dans d’autres villes de Cisjordanie au cours desquelles des centaines de civils ont été tués (selon des chiffres hospitaliers). Un tiers du camp de Jénine a été complètement rasé en Mars et Avril 2002.

Le journal israélien Yediot Ahronot indique que le rôle « clé » de Kochavi dans l’attaque appelée « Opération Rempart » (Operation Defensive Shield)par l’armée israélienne, pourrait être utilisé contre lui s’il se rendait à Londres.

« Dans les circonstances actuelles, l’envoyer, lui ou d’autres officiers qui ont combattu dans les territoires, présente un danger » a précisé une source sécuritaire à Yediot Ahronot .

Selon les médias israéliens, la décision de Kochavi d’annuler son voyage à Londres est liée au fait qu’un mandat d’arrêt a été délivré il y a 6 mois contre l’ancien commandant israélien dans la Bande de Gaza, Doron Almog.

L’an dernier, Almog a échappé de justesse à l’arrestation après qu’un magistrat londonien avait délivré un mandat d’arrêt contre lui pour son rôle dans le bombardement qui avait fait 15 morts palestiniens, dont beaucoup d’enfants, en 2002 [1].

L’ambassadeur d’Israël à Londres, Tzvi Hefetz, avait parlé à Almog pendant le vol et l’avait incité à ne pas descendre de l’appareil.

La Grande Bretagne est l’un des pays européens qui autorisent des enquêtes sur les crimes de guerre mettant en cause des citoyens étrangers si le pays du suspect ne veut ou ne peut pas agir. Le suspect peut être arrêté à son arrivée au Royaume Uni. Après l’annulation du voyage de Kochavi, les responsables israéliens ont demandé un changement de la loi britannique.

En 2003, le Premier Ministre israélien Ariel Sharon a évité de se rendre en Belgique où il aurait pu être arrêté au terme de ce qui était alors « la loi de compétence universelle » pour son rôle dans le massacre de Sabra et Chatila. La loi de 1993 qui a ensuite été abrogée suite à d’intenses pressions israéliennes, autorisait les tribunaux belges à examiner les cas de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide quel que soit l’endroit où les crimes étaient perpétrés.

Le groupe israélien de défense des droits humains, "Yesh Gvul," qui était partie prenante de la plainte portée contre Almog en Grande Bretagne a averti que les soldats et officiers israéliens seraient « recherchés » dans le monde entier pour des violations des droits humains commis dans les Territoires occupés.

« le temps est venu pour la Cour suprême en Israël et pour le système judiciaire, à la fois civil et militaire, de commencer à prendre au sérieux les suspicions de crime de guerre » a déclaré l’ organisation.

Il y a un désaccord grandissant entre les officiers israéliens à propos de la politique de l’armée dans les Territoires Palestiniens Occupés.

Un certain nombre d’officiers supérieurs d’unités d’élite de l’armée ont dénoncé publiquement la politique « immorale » des militaires dans les Territoires occupés, dans des lettres publiées par des journaux israéliens.

Quelques centaines de ’refuzniks’, parmi lesquels des officiers de réserve supérieurs, ont refusé de poursuivre leur service militaire obligatoire dans les Territoires occupés.