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Source : Al-Oufok

Yémen : l’opposition va intensifier la contestation en évitant la violence

Lundi, 23 mai 2011 - 16h24

lundi 23 mai 2011

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L’opposition yéménite a décidé lundi d’intensifier la protestation populaire, au lendemain du refus du président Ali Abdallah Saleh de signer un accord sur la transition, mais a proclamé sa détermination à éviter la violence.

La situation était calme à Sanaa où les centaines de partisans du régime qui s’étaient déployés la veille dans les rues de la capitale ont levé les obstacles qui bloquaient les principales artères, selon le correspondant de l’AFP.

Le président yéménite avait mis en garde dimanche soir l’opposition contre une « guerre civile » et refusé de signer un accord de sortie de crise élaboré par le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) prévoyant son départ dans un mois.

« Notre seule option est d’intensifier la révolte pacifique et de continuer à resserrer l’étau autour du régime jusqu’à l’étouffer », a déclaré à l’AFP Mohammad Qahtan, porte-parole du Forum Commun, coalition de l’opposition parlementaire.

« Le régime tente de pousser les choses vers la violence, mais il ne pourra pas entraîner le pays dans une guerre », a-t-il ajouté.

L’inquiétude était palpable dans les rues de la capitale. « Nous ne savons pas où Saleh nous emmène. Les pays du Golfe auraient dû poursuivre leurs efforts afin que le pays ne bascule pas dans la violence », affirme Ahmad Saleh, un fonctionnaire.

Réunis en soirée à Ryad, les ministres des Affaires étrangères du CCG ont annoncé avoir « décidé de suspendre leur initiative » en raison de l’attitude du président yéménite et exprimé « leur profonde inquiétude » face à l’évolution de la situation au Yémen. Ils ont appelé les Yéménites à faire preuve de « patience et de sagesse » pour épargner à leur pays « une catastrophe ».

Le médiateur dépêché par le CCG à Sanaa, Abdellatif Zayani, avait quitté Sanaa dimanche soir sans avoir obtenu la signature par le chef de l’Etat de l’accord.

Il avait été évacué par hélicoptère de l’ambassade des Emirats arabes unis où il avait été encerclé avec d’autres diplomates américain, européens et des pays du Golfe par des centaines de partisans armés du régime yéménite.

Le président Saleh a appelé au téléphone lundi son homologue émirati, cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane, pour « lui présenter ses excuses » au sujet de cet incident, a annoncé l’agence officielle des Emirats WAM.

Les Etats-Unis ont affirmé pour leur part avoir été « profondément déçus » par l’attitude de refus du président yéménite.

« Le président est revenu sur ses engagements et ne tient pas compte des aspirations légitimes du peuple yéménite », a déclaré la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.

Pour leur part, les jeunes qui campent depuis trois semaines sur la Place du « Changement » dans la capitale ont décidé « d’intensifier le mouvement de protestation et d’appeler à la grève générale quatre jours par semaine », a déclaré à l’AFP un des meneurs du mouvement, Wassim al-Qirshi.

« Le régime est sur le point de tomber, et il tente de nous entraîner vers la violence, mais nous ne lui donnerons aucune chance d’avoir recours à la force », a-t-il dit.

Il a expliqué que les jeunes allaient pour le moment « reporter la date d’une marche prévue sur le palais présidentiel » afin d’éviter les affrontements entre unités rivales de l’armée.

Les forces du général Ali Mohsen al-Ahmar, rallié à la contestation, contrôlent le nord et l’ouest de la capitale, dont la Place du « Changement », alors que les forces fidèles à M. Saleh tiennent le reste de la ville.

Le Yémen est secoué par une contestation populaire contre M. Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, accusé de népotisme et de corruption. La révolte a coûté la vie à 181 personnes, selon un décompte de l’AFP.

(Lundi, 23 mai 2011 - Avec les agences de presse)