Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Hier, pour commémorer la Nakba, le convoi égyptien pour Rafah a été (...)

Le peuple égyptien veille et persévère ; la solidarité vaincra(ndlr)

Hier, pour commémorer la Nakba, le convoi égyptien pour Rafah a été interdit

Lundi, 16 mai 2011 - 8h11 AM

lundi 16 mai 2011

============================================

Par Salma Shukrallah

Le Caire, samedi 14 mai 2011

- Comme prévu, des centaines de personnes se sont rassemblées aujourd’hui Place Tahrir, dans le but de se diriger vers la frontière Egypte-Gaza, à Rafah. Cependant, le conseil militaire qui dirige le pays a donné ordre aux offices de tourisme de ne pas envoyer les autobus loués pour le transport du convoi, et a interdit tous les voyages vers la frontière.

A 9h, plusieurs centaines de personnes étaient Place Tahrir, brandissant des drapeaux palestinien et égyptien, espérant marcher vers Gaza pour un sit-in prévu dimanche 15 mai à Rafah, pour marquer le Jour de la Nakba, en référence à la création d’Israël en mai 1948. Mais le convoi n’a pas pu quitter le Caire.

May Shahin, un des organisateurs, a déclaré : « Cela fait un mois et demi que nous préparons ce convoi, pour faire une marche de masse vers la Palestine, le jour de la Nakba. Lorsque nous avons réalisé qu’entrer à Gaza pouvait faire courir des risques aux Palestiniens, nous avons décidé de nous arrêter à la frontière de Rafah. Nous avons donc été surpris d’apprendre que tous les offices du tourisme refusaient de louer les autobus pour se rendre à Rafah et avaient annulé nos contrats. Ils nous ont dit que c’était sur ordre du conseil militaire. Sous le régime Moubarak, nous avons pu organiser un convoi du Caire à Rafah. Et maintenant, après la révolution, c’est interdit. »

Le convoi de solidarité qui devait quitter le Caire n’a pas été le seul à être arrêté. Un groupe de 15 activistes du « Free Egyptian Group » et de « We are the Bus People », un groupe qui fait des tournées en Egypte pour présenter un spectacle, a quitté le Caire vendredi et a lui aussi été stoppé.

Ragia Omran, du « Free Egyptian Group », raconte : « Nous nous dirigions vers le village de Sheikh Zwaied, près d’al-Arish, pour donner un spectacle de sensibilisation, et nous avions tout notre équipement musical avec nous. Nous avons été arrêtés juste après avoir traversé le Pont Salam. On leur a dit que nous allions juste produire notre show là-bas, et nous leur avons montré nos instruments de musique, mais ils ne nous ont pas laissés passer. »

Tentant malgré tout d’atteindre Rafah, certains de ceux dont les convois avaient été bloqués ont essayé d’aller jusqu’à la frontière à pied ou par les transports publics. Selon les habitants d’Al-Arish, des centaines de jeunes ont réussi à atteindre la zone frontalière, en solidarité avec les Palestiniens, malgré les mesures de restriction de l’armée.

Des manifestations de masse sont prévues en Egypte le 15 mai, malgré les alertes sécuritaires émises par le Conseil suprême des forces armées. Shahin dit : « Vendredi, plus de 5.000 personnes ont manifesté devant l’ambassade israélienne. C’est la plus grosse manifestation jamais organisée devant l’ambassade, ce qui montre l’enthousiasme des Egyptiens pour participer cette année, en solidarité avec la Palestine. »

L’armée égyptienne a tiré vendredi pour essayer de disperser les milliers de manifestants massés devant l’ambassade israélienne. Bien que les manifestant aient quitté les lieux lorsqu’ils ont entendu les tirs, ils sont rapidement revenus, chantant « Nous allons entrer ! »

Le centre ville est noyée sous les affiches disant « Palestine, nous reviendrons, » tandis que des drapeaux palestiniens sont vendus à tous les coins de rue dans le secteur qui entoure la Place Tahrir, qui était elle-même pleine de dizaines de milliers de gens, vendredi, qui ont chanté en solidarité avec la Palestine.

Source : Al Ahram