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ELECTIONS EN PALESTINE : UNE VICTOIRE POUR LA DEMOCRATIE

La communaute internationale FACE A SES RESPONSABILITES

Par le GUPS - Union Générale des Etudiants de Palestine

samedi 4 février 2006

www.gupsfrance.org / gupsparis@gmail.com

Elections législatives en Palestine occupée : une victoire pour la démocratie palestinienne
La GUPS se félicite du bon déroulement des élections législatives en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Malgré les entraves de l’occupation israélienne, notamment à Al-Qods (Jérusalem), les électeurs palestiniens ont voté en masse, signifiant au monde l’attachement de notre peuple à la démocratie. La Palestine confirme ainsi son statut, acquis il y a 10 ans, de démocratie sans Etat. Elle s’offre même la première alternance démocratique et pacifique de la région. Le Fatah, Mouvement National de Libération de la Palestine, cède la main dans la dignité. L’unilatéralisme israélien, soutenu par les Etats-Unis et l’Europe ont discrédité la ligne du compromis prônée par le président Mahmoud Abbas. Le Hamas, Mouvement de la Résistance Islamique, conclut ainsi par une victoire son entrée dans le jeu démocratique, élu sur le programme de « la réforme et du changement », après avoir observé près d’un an une trêve qu’Israël n’a jamais respectée. Il propose maintenant une coexistence pacifique de deux Etats si Israël met fin à l’occupation de la Cisjordanie, de la Bande de Gaza et d’Al Qods.

L’Europe, les Etats-Unis et Israël face à leurs contradictions

Malgré cela, les Etats-Unis, l’Europe et Israël, qui se posent comme promoteurs de la démocratie à travers le monde, ont immédiatement déploré en des termes tantôt paternalistes, tantôt agressifs, la victoire du Hamas. Ainsi, ces puissances coloniales présentes et passées montrent qu’elles préfèrent leurs traditionnels alliés stratégiques de la région, régimes autoritaires et monarchies, au détriment d’une Autorité Nationale Palestinienne intégrant le Hamas démocratiquement élu. Ce faisant, elles renforcent la théorie guerrière du choc des civilisations, validant l’idée que tout mouvement politique contestataire se revendiquant de l’Islam est une menace, alors que le Hamas a immédiatement invité la communauté internationale au dialogue et à la coopération.

Renoncer à la violence et reconnaître l’Etat d’Israël...

En chœur derrière le gouvernement israélien, les chancelleries occidentales exigent du Hamas qu’il renonce à la violence et reconnaisse Israël, conditions préliminaires à toute coopération avec ce mouvement et à toute aide au peuple palestinien en général. Le Hamas, et les Palestiniens dans leur ensemble, ne sauraient accepter ces diktats hypocrites qui montrent encore une fois la duplicité des poids et des mesures en Europe et aux Etats-Unis. La même rigueur n’a jamais été appliquée à Israël. Sharon enterre le processus d’Oslo ? On lui propose la Feuille de Route. Celle-ci demande des contreparties israéliennes aux réformes et à la trêve des Palestiniens ? On chante les louanges de l’unilatéralisme israélien après le retrait de Gaza. Quand le Parlement européen vote la suspension de l’accord d’association UE / Israël à cause des violations répétées des droits de l’Homme par cet Etat, il ne se trouve aucun Etat européen pour faire appliquer cette prescription issue d’une instance européenne démocratiquement élue.

... Alors qu’Israël poursuit la violence et ne reconnaît pas les droits des Palestiniens ?

Aujourd’hui, c’est Israël qui est à l’origine de la première des violences, l’occupation militaire de la Palestine et l’exil forcé de millions de Palestiniens. Aujourd’hui c’est Israël qui, malgré les compromis consentis par les dirigeants palestiniens successifs, refuse de reconnaître le droit inconditionnel des Palestiniens à un Etat viable et souverain. Aujourd’hui, c’est Israël qui, avec l’extension des colonies et la construction du Mur de l’apartheid, raye la Palestine de la carte.

De leurs souffrances quotidiennes, les Palestiniens ont retenu qu’Israël n’avait pas attendu l’élection du Hamas pour mettre fin au « processus de paix ». Suspendre l’aide à l’Autorité Nationale Palestinienne ne permettra certainement pas de faire renaître ce processus. Ce qui manque, c’est le courage politique d’une Europe consciente que la paix entre Palestiniens et Israéliens passe par l’application du droit international, et par des sanctions contre Israël tant qu’Israël ne respecte pas le droit. Ce qui manque, c’est un gouvernement français qui reconnaisse et fasse reconnaître que ses valeurs affichées de liberté, d’égalité et de fraternité s’appliquent aussi à la nation arabe palestinienne. Mais surtout, ce qu’il y a aujourd’hui, c’est la détermination d’un peuple palestinien soutenu par ceux pour qui le mot justice a un sens, un peuple palestinien qui continue, avec vous, sa résistance.

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