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« Complot » contre la révolution démocratique en Égypte

Mardi, 12 avril 2011 - 16h08

mardi 12 avril 2011

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Source : Al-Oufok

mardi 12 avril 2011, par La Rédaction

« Il est indispensable de garder l’unité de l’armée et du peuple. » Au lendemain du « vendredi noir », ce souhait est exprimé par tous les journaux. Les partis politiques, de leur côté, sont persuadés qu’un complot est tramé contre la révolution par les partisans de l’ancien régime. Leur but est de semer la discorde entre le peuple et l’armée.

Issam el-Eriane, membre du conseil de guidance des Frères musulmans, partage cette optique et déclare : « L’armée est la protectrice de la révolution. Nous devons lui manifester notre solidarité. »

Le 8 avril 2011, c’était le vendredi consacré au « jugement » et à « la purification ». Les responsables de la coalition du 25 janvier attendaient un million de personnes. C’était bien le cas. L’objectif principal consistait à réclamer le jugement d’Hosni Moubarak et de ses deux fils. À demander aussi le limogeage du maréchal Tantaoui, chef du Conseil militaire, considéré très proche de Moubarak. Sa nomination aurait incité l’ancien raïs à ne pas quitter le pays.

Une telle fin de règne était inadmissible pour les partisans de l’ancien chef de l’État. Selon une personnalité qui a requis l’anonymat, « jeudi soir, Ibrahim Kamel, un homme d’affaires opulent, a réuni quelques amis à l’Institut des leaders, à Zamalek. Il a développé son plan. Il s’agissait d’envoyer des hommes de main pour créer des troubles, et dresser les manifestants contre l’armée ».

Après la prière, les orateurs se succèdent à la tribune montée pour la circonstance sur la place Tahrir et l’un d’entre eux déclare : « Il faut juger et condamner à mort Hosni Moubarak et son fils Gamal. » Des dizaines de milliers de manifestants reprennent en choeur cette revendication.

Des témoins oculaires ont dit, devant plusieurs chaînes de télévision, avoir vu un groupe de civils et de soldats mené par Waël Aboul Leil, secrétaire de Kamel, insulter des militaires pour provoquer un affrontement. Plus tard, lors du couvre-feu, un témoin affirme avoir vu ces mêmes personnes jeter des pierres sur les militaires et les policiers chargés de faire évacuer la place. L’inévitable se produit. On comptera 1 mort et 71 blessés.

Le lendemain, un communiqué militaire met en garde des personnes portant un uniforme et qui ne seraient pas des soldats. La sanction irait de 3 à 5 ans de prison. Les événements se succèdent ensuite.

Le même jour, lors d’une conférence de presse, le général Ismail Etman, membre du Conseil suprême des forces armées, affirme : « Le Conseil estime que les événements du vendredi relèvent d’un plan monté par les partisans de la contre-révolution. » Il a précisé que 42 personnes ayant incité à la violence pendant la manifestation avaient été arrêtées. Le communiqué n° 34 du Conseil annonce qu’un mandat d’arrêt a été émis contre l’homme d’affaires Ibrahim Kamel et trois de ses collaborateurs, dont Waël Aboul Leil.

Dimanche, Hosni Moubarak a quitté son mutisme pour déclarer à la chaîne de télévision Al-Arabiya que sa famille et lui-même étaient victimes d’une campagne de diffamation. Cela n’a pas empêché le procureur général de convoquer l’ancien raïs et ses deux fils dans le cadre d’une enquête sur les violences policières et la corruption. Un épilogue peut-être tragique pour l’homme qui a dirigé l’Égypte pendant trente ans.

(Mardi, 12 avril 2011 - Avec les agences de presse)