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Poly - élucubrations et chaos psychologique sur fond d’assassinats (ndlr)

Les morts de Gaza annoncent des violences supplémentaires

Dimanche, 3 avril 2011 - 11h50 AM

dimanche 3 avril 2011

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Miftah

Raid aériens sur Gaza, attaques de colons, destructions de maisons palestiniennes, construction de colonies..." la direction [réfléchit] à la dissolution de l’Autorité palestinienne et à la fin des engagements palestiniens en direction d’Israël, remettant la pleine responsabilité de l’occupation entre les mains d’Israël. "

La “trêve ” à court terme entre Israël et les groupes armés à Gaza, obtenue grâce à la médiation de la Turquie le 27 mars, s’est terminée brutalement le 2 avril avec l’assassinat de trois Palestiniens lors d’un raid aérien mené par Israël.

L’attaque, qui a tué des membres de la branche armée du Hamas, a été menée vers minuit entre Khan Younis et Deir Al Balah. Un missile a frappé une voiture dans laquelle se trouvaient trois hommes – Ismail Labad, 31 ans, son frère Abdullah, 24 ans, et Muhammad Ad-Dayah, 31 ans. Un porte-parole de l’armée israélienne a annoncé que la frappe visait des combattants du Hamas. Depuis, le Hamas a juré qu’Israël “subira les conséquences” de cette frappe.

Pendant ce temps, Israël continue à pondre des idées absurdes sur la façon de gérer la bande de Gaza.

Le 30 mars, Yisrael Katz, ministre des Transports israélien, annonçait que son gouvernement envisageait de construire une île artificielle, avec port et aéroport, comme solution à long terme pour faire entrer des marchandises à Gaza.

Il prévoyait, dit-il, qu’une force internationale contrôlerait l’île pendant “au moins 100 ans”. Apparemment, cela fait des mois que le ministre a présenté ce plan au premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui lui a dit d’y aller à fond.

Pour des porte-parole de l’Autorité palestinienne, cette idée est “pure élucubration”, une tentative pour “détourner l’attention des problèmes réels de Gaza, qui dus au siège israélien”. Pour le Hamas, c’est un “effort des sionistes pour internaliser le siège”.

Netanyahou se démène sur un autre front encore. Le 1er avril, il a demandé au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de faire arrêter la flottille internationale qui entend briser le siège de Gaza le mois prochain. Cette flottille d’environ 15 navires transporterait 25 personnes que Netanyahou appelle des “éléments extrémistes islamistes dont le but est de faire de la provocation et d’entraîner une conflagration.” Mais Ban ne lui prête pas une oreille compréhensive, affirmant qu’“Israël doit prendre des mesures significatives pour mettre fin au blocus de Gaza.”

Le chef des Nations unies s’est beaucoup fait entendre récemment, à propos d’Israël. Dans un discours en Uruguay le 30 mars, Ban a déclaré que l’occupation israélienne était “intenable moralement et politiquement et qu’elle devait cesser.” Il a dit aussi qu’“il faut mettre fin aux actions qui préemptent les résultats du processus,” faisant référence à la poursuite de la construction des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, aux démolitions de maisons et à d’autres formes de violence.

La construction des colonies s’est poursuivie sans relâche cette semaine, notamment à Jérusalem-Est. Le premier avril, la Paix maintenant a annoncé la mise en chantier de 30 maisons dans le quartier palestinien de Ras Al Amoud, mises en vente au profit des colons. Selon Hagit Ofran, la porte-parole de la Paix maintenant, le propriétaire israélien vendait des parcelles pour y construire des maisons au coeur de ce quartier où vivent déjà 117 familles de colons. “Nous connaissons le propriétaire,” dit-elle. “C’est un colon lui aussi.”

De plus, le 29 mars, le gouvernement israélien a déclaré que dans deux semaines il allait ratifier la construction d’un peu plus de 1600 unités de logement dans deux colonies de Jérusalem-Est : Har Homa et Pisgat Zeev. L’annonce de cette construction date de l’an dernier pendant la visite du vice-président des Etats-Unis, Joe Biden.

Toujours le 29 mars, sept Palestiniens ont été blessés à Susiya près de Yatta dans la région d’Hébron, lorsque les forces d’occupation ont détruit les tentes de la famille Hawur. Ces familles vivaient dans des tentes depuis plusieurs mois, depuis que les autorités israéliennes avaient détruit leurs maisons. A la place des tentes, de nouvelles maisons ont été construites dans la colonie de Susiya.

Le 30 mars les Palestiniens commémoraient partout le 35ième anniversaire de la Journée de la Terre lors de laquelle six Palestiniens de Galilée, en Israël, furent tués pendant une manifestation pacifique pour protester contre la confiscation de leur terre. Les Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza, de Jérusalem-Est, profitèrent de cette occasion pour continuer à appeler à la fin de la division politique. Les forces de sécurité du Hamas réprimèrent les manifestations qui commémoraient la Journée de la Terre à Gaza, blessant 20 personnes. Le gouvernement de facto a déclaré que les organisateurs n’avaient pas eu les permis nécessaires pour faire la manifestation, prétexte qu’il utilise fréquemment pour museler les manifestations dans la bande de Gaza.

Enfin, alors qu’approche septembre, date limite de la déclaration d’un Etat palestinien, Nabil Shaath, vétéran du Fatah, a déclaré le 31 mars que la direction palestinienne réfléchissait à l’option d’un Etat binational. C’est, a-t-il dit, l’une des nombreuses idées émises par la direction, au vu de l’échec des discussions de paix avec Israël.

Shaath a dit aussi que la direction réfléchissait à la dissolution de l’Autorité palestinienne et à la fin des engagements palestiniens en direction d’Israël, remettant la pleine responsabilité de l’occupation entre les mains d’Israël. Remettre la Palestine sous le mandat de l’Assemblée générale des Nations unies était une autre option encore, selon Shaath.

Israël, au contraire, menace de représailles unilatérales si les Palestiniens cherchent à obtenir la reconnaissance de leur Etat aux Nations unies en septembre [1].

Il ne tolère pas davantage la réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Le 29 mars Netanyahou a assuré qu’il n’accepterait pas le Hamas, maintenant que l’Autorité palestinienne ne pouvait avoir la paix avec Israêl et avec le Hamas en même temps. « C’est l’un ou l’autre, mais pas les deux à la fois » a-t-il affirmé.

http://www.miftah.org

traduction, intro et ajout de note : C. Léostic