Bahrein : Les autorités détruisent la place de la Perle... « pour faciliter la circulation »

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Les autorités bahreïnies ont annoncé hier avoir détruit le monument qui se trouve sur la place de la Perle dans le centre de Manama, un monument qui était devenu le symbole de la contestation violemment réprimée par les forces gouvernementales.

« Dans le cadre de l’amélioration des infrastructures, des travaux de développement ont été entamés aujourd’hui sur le carrefour du Conseil de coopération du Golfe afin de faciliter la circulation », a annoncé l’agence officielle bahreïnie BNA. Le monument était une structure de béton comprenant six colonnes, représentant les six pays membres du CCG, soutenant une sphère symbolisant une perle, dont la récolte sous-marine fut longtemps la principale ressource du royaume.

De son côté, l’opposition ne désarme pas. Une large foule exigeant des réformes s’est rassemblée hier près de Manama, en dépit d’une interdiction de manifester, et les funérailles d’une victime de la répression ont rassemblé des centaines de personnes. « En paix ! En paix ! » criaient les manifestants, « Nous sommes prêts à sacrifier notre sang et notre âme pour Bahreïn ». Un important religieux chiite, cheikh Issa Qassem, a appelé dans son sermon à respecter les principes de la non-violence. « L’approche pacifique a été notre choix depuis le début », a-t-il affirmé.

Ces manifestations sont intervenues au lendemain d’un appel de l’opposition dominée par les chiites à poursuivre la contestation de la dynastie sunnite des al-Khalifa, au pouvoir depuis plus de 200 ans dans ce petit pays allié des États-Unis.

Jeudi dans la nuit, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a mis en garde contre l’usage excessif de la force dans un appel téléphonique au roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, ajoutant que « de telles actions peuvent constituer une infraction au droit humanitaire international et sur les droits de l’homme ». Auparavant, la haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, avait également dénoncé comme « choquante et illégale » la répression des manifestants.

Parallèlement, en Irak, des milliers de partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr ont manifesté hier pour soutenir l’opposition chiite bahreïnie et mettre en garde les gouvernements arabes aidant la répression menée par la monarchie sunnite.

À Sadr City, leur bastion à Bagdad, comme dans une dizaine d’autres villes, des foules de manifestants se sont dit prêtes à voler sur-le-champ au secours des Bahreïnis.

Hier également, des milliers d’Iraniens ont manifesté à Téhéran, à l’appel du pouvoir, pour soutenir le mouvement de révolte à Bahreïn, a rapporté la télévision d’État. « Mort à l’Amérique », « Mort à Israël » ou encore « Les Saoudiens commettent des crimes, les États-Unis les soutiennent », criaient les manifestants.

(Source : AFP)