Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Yémen : trois manifestants tués, dont un écolier de 12 ans

Nouveau point incandescent (ndlr)

Yémen : trois manifestants tués, dont un écolier de 12 ans

Samedi, 12 mars 2011 - 17h45

samedi 12 mars 2011

=============================================

Trois manifestants, dont un écolier de 12 ans, ont été tués et des centaines blessés samedi au Yémen où les protestataires ont accusé la police d’avoir utilisé, pour les disperser, des gaz toxiques.

Les autorités ont vite démenti l’usage de « gaz autres que lacrymogènes » et affirmé que la police n’est intervenue à Sanaa que pour séparer des manifestants et des commerçants gênés par le sit-in de l’Universite.

L’ambassadeur américain à Sanaa a dans le même temps plaidé pour le dialogue entre le pouvoir et l’opposition, qui a épousé les demandes de la rue exigeant le départ immédiat du président Ali Abdallah Saleh, en estimant que l’instabilité ferait le lit d’Al-Qaïda déjà bien implanté dans le pays.

A Sanaa, la police a lancé un assaut à l’aube contre les manifestants qui campent depuis le 21 février sur la place de l’Université.

Un manifestant a été tué et près de 300 blessés, dont 30 par balles, les autres ayant été intoxiqués par les gaz, selon le comité médical formé par les manifestants, qui a accusé les forces de sécurité d’employer des gaz toxiques.

Dans l’après-midi, un autre manifestant a été tué par les tirs d’un sniper non identifié alors qu’il tentait, avec d’autres, de se joindre au sit-in de l’Université de Sanaa, selon des sources de l’opposition.

Des étudiants et écoliers sont descendus samedi dans les rues du Yémen pour protester contre l’attaque de Sanaa. Plusieurs centaines d’entre eux ont été dispersés par la police à Aden, grande ville du sud, où là aussi la police a été accusée d’avoir utilisé des gaz toxiques.

A Moukalla, dans le sud-est, un écolier de 12 ans qui participait à une manifestation similaire a été tué par des tirs de la police, a-t-on appris de sources médicales et auprès de témoins.

Cinq écolier ont également été blessés lors de la dispersion par la police de la marche, selon des sources médicales.

L’ONU a indiqué vendredi que 37 militants et au moins six agents de sécurité ont été tués depuis le début des troubles fin janvier et a demandé à Sanaa d’enquêter sur la mort de manifestants.

Le président Saleh s’était engagé dans un discours jeudi à « continuer de protéger » les manifestants, qu’ils soient pour ou contre son régime. Mais un médecin du comité médical mis en place par les organisateurs du sit-in, le docteur Hassan al-Joshaai, a affirmé que les forces de sécurité employaient une forme de gaz innervant contre les manifestants.

« Ce ne sont pas des gaz lacrymogènes, mais des gaz toxiques qui paralysent le système nerveux et l’appareil respiratoire et provoquent des évanouissements », a expliqué ce spécialiste du système nerveux à l’AFP.

Selon lui, les médecins ne savaient comment traiter neuf manifestants ayant inhalé ces gaz mardi soir. « Nous avons demandé aux autorités de nous fournir le traitement adéquat et nous attendons toujours », a-t-il ajouté.

L’ambassadeur américain à Sanaa a plaidé en faveur d’un dialogue entre le président Saleh et l’opposition, en mettant en garde contre le risque d’une guerre civile qui profiterait, selon lui, au réseau Al-Qaïda.

« L’inquiétude que nous avons (...) est que le risque de violences entre les deux parties ne fait qu’augmenter chaque jour en l’absence d’un dialogue et de négociations », a déclaré le diplomate, Gerald Feierstein, à des journalistes.

« Nous voulons voir une transition pacifique au Yémen », a déclaré l’ambassadeur américain, dont le pays soutient fermement le président Saleh dans la lutte contre Al-Qaïda.

« Nous pensons que l’incertitude et l’instabilité aideraient Al-Qaïda et d’autres groupes extrémistes », a averti le diplomate.