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Ramallah : Nième épisode ! (ndlr)

Abbas annonce des élections, aussitôt rejetées par le Hamas

Dimanche, 13 février 2011 - 12h51

dimanche 13 février 2011

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La direction palestinienne a annoncé samedi des élections générales d’ici septembre afin de rétablir sa légitimité, après les fuites sur les négociations avec Israël et la débâcle des régimes égyptien et tunisien, auxquels elle était liée.

Mais tout comme les élections municipales convoquées mardi pour le 9 juillet, une première consultation palestinienne depuis 2006, ces deux scrutins ont aussitôt été rejetés par le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza et vainqueur des législatives de 2006.

Le Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (CEOLP), réuni sous la présidence de Mahmoud Abbas, a « décidé de lancer les préparatifs en vue d’organiser des élections présidentielle et législatives dans les prochains mois, pour répondre à la volonté du peuple palestinien, au plus tard en septembre », selon un communiqué lu par le secrétaire général de cette instance, Yasser Abed Rabbo.
Il a appelé « l’ensemble des factions palestiniennes à mettre de côté leurs réserves, notamment leurs différends », en allusion au Hamas.

A Gaza, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a rejeté cet appel, comme la mouvement l’avait déjà fait pour le scrutin municipal. « Cette procédure est invalide car le président Abbas n’a aucune légitimité et n’est pas habilité à organiser de telles élections ».

Le Hamas conteste la légitimité de M. Abbas, dont le mandat, qui a expiré en janvier 2009, a été prolongé jusqu’à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle afin d’éviter un vide institutionnel.

La direction palestinienne a dans le même temps exprimé son « soutien au peuple égyptien dans sa détermination à apporter du changement et à consolider la démocratie », a indiqué M. Abed Rabbo, une première depuis le début du mouvement de contestation qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak.

L’Autorité palestinienne a paru solidaire jusqu’au bout des régimes en place en Egypte, premier pays arabe signataire d’un traité de paix avec Israël et à ce titre acteur clé dans les négociations, et en Tunisie, qui accueillit de 1982 à 1994 la direction palestinienne avant retour à Gaza.
Elle a même systématiquement empêché les rassemblements de soutien aux soulèvements, au nom de la « non-ingérence dans les affaires de pays frères ».

Pour une Autorité palestinienne ballottée par les répercussions de ces mouvements populaires et la diffusion en janvier par la chaîne Al-Jazira de centaines d’archives sur les pourparlers avec Israël de 1999 à 2010, ces scrutins annoncés représentent un test de sa légitimité dans l’opinion.

Mais ils ne devraient se tenir que dans la seule Cisjordanie, compte tenu du refus du Hamas à Gaza, et d’Israël qui interdit toute activité politique palestinienne à Jérusalem-Est, occupée et annexée en 1967.

Les documents publiés par Al-Jazira montrent des négociateurs palestiniens prêts à des concessions importantes sans contreparties apparentes d’Israël sur certains dossiers cruciaux, comme Jérusalem-Est et le sort des réfugiés.

Un membre de la direction palestinienne, Saëb Erakat, a d’ailleurs démissionné samedi de ses fonctions de négociateur en chef de l’OLP afin « d’assumer sa responsabilité pour le vol de documents dans son bureau », de surcroît « falsifiés » selon lui.

L’Autorité palestinienne avait déjà appelé à des élections générales pour le 24 janvier 2010, avant d’y renoncer face au refus du Hamas de les organiser à Gaza.

Al-Oufok