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Après la déception, la colère justifiée et ses inconnues immédiates (ndlr)

Dictateur jusqu’au bout, à n’importe quel prix ce dernier fut-il un bain de sang ! (ndlr)

Vendredi, 11 février 2011 - 7h22 AM

vendredi 11 février 2011

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Sans revenir sur la pitoyable prestation de Moubarak, hagard, narcissique et totalement incohérent, il faut se demander comment ses proches ont pu admettre qu’il se livre à une aussi misérable prestation alors que la capitale bruissait de festivités suite à ce qui est appellé maintenant des rumeurs alors que celles-ci ont notamment été propagées par des officiers en uniforme qui, porte-voix en main, faisaient savoir à la foule que tous ses souhaits allaient être comblés.

Plusieurs possibilités :

- ou le premier cercle autour de Moubarak est dans le même état que lui et, se rendant compte que c’est toute l’Egypte qui donne l’assaut, il compte encore sur l’armée pour obeir à un ordre ultime d’écraser la protestation à tout prix

- ou, plus vicieusement, on a voulu laisser le viel homme apparaître une dernière fois et laisser son peuple juger par lui même de son état de délabrement. Ce constat pouvant atténuer l’annonce d’une disparition de Moubarak par un coup d’Etat ou une action criminelle qu’une partie de l’opinion egyptienne ne soutient pas dans sa forme.

Ce qui est tout aussi étonnant, c’est la déclaration du vice-premier ministre Omar Souleiman, tout de suite après la prestation de Moubarak.
Déclaration demandant aux protestataires de rentrer chez eux et de ne pas écouter les radios et télévisions qui provoque les désordres.

Qu’Omar Souleiman, le pressenti vieux dauphin, tienne ce genre de propos, semble démontrer soit qu’il est inconscient de la réelle situation et du fait que la foule en colère se rapproche de plus en plus des endroits clés du pouvoir : TV, Parlement, Palais présidentiel etc..soit, au contraire que, très conscient de cette situation, et se sachant impopulaire et incapable de succéder dans le calme à Moubarak, il tente, lui aussi de « faire donner » l’armée pour établir un ordre nouveau de même type que le précédent en dépit de son qualificatif.

Pour sa part, l’armée, tous les témoignages concordent, apparait partagée entre, en certains lieux, une pactisation avec la foule et il y a des kms de pellicules pour prouver que des militaires, gradés et non gradés, sont au milieu de la foule et reprennent avec elle les slogans les plus répandus et une réserve, surtout dans les unités blindées statiques ou les servants, confinés dans leurs chars, entourés de manifestants bienveillants, n’ont d’autre alternative que d’attendre patiemment qu’un ordre soit donné qui, suivant sa teneur, sera ou non executé.

Les heures qui viennent devraient fournir la réponse à ces questions posées sous forme d’hypothèses qui dailleurs ne sont pas les seules.

Ah oui ! n’oublions pas qu’Israël, par la voix de son innefable premier ministre, a fait savoir à ses amis Moubarak et Souleiman qu’il était prêt à toute éventualité au cas où... et si besoin était

Michel Flament

Coordinateur