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Alerte rouge

Éradication suspecte de poulets

Beit Furik ( Palestine occupée )

dimanche 15 janvier 2006

Sur le territoire de la ville antique de Bas Tana, et particulièrement dans la colonie voisine de (Makhoara), le mercredi 4 janvier 2006, 80.000 poulets ont été éradiqués.

Lors d’une interview, un des travailleurs employés pour cette mission a mentionné qu’il était employé par un colon pour travailler dans une palmeraie de la vallée du Jourdain. Il ajouta que le colon lui demanda de venir avec d’autres travailleurs à son élevage de poulets de la colonie de (Makhoara) qui est près de Bas Tana et qui a été implantée sur les terres de Beit Furik à environ 7 km de la ville.
« Le colon nous demanda de tuer et d’éliminer tous les poulets de la ferme, estimés à 80.000 oiseaux, chacun d’eux d’environ 2 kgs. Nous avons remarqué que les oiseaux déjà morts avaient le corps bleu (cyanosés) et le cou manifestement gonflé.

Le colon nous demanda de tuer tous les poulets de la ferme. Après qu’on en ait tué un certain nombre avec des couteaux utilisés normalement pour récolter les dattes, il nous a demandé de les tuer à coups de bâtons. Peu après, un vétérinaire est arrivé et il nous a demandé de revenir à la décapitation plutôt que le bâton. Une fois le vétérinaire parti, le colon nous demanda de réutiliser les bâtons pour aller plus vite. Quand il vit que ça pourrait prendre trop de temps, il amena un bulldozer et l’utilisa pour tuer les oiseaux. Les oiseaux tués furent chargés dans des camions et emmenés on ne sait où.

Un des travailleurs qui participait au massacre a emmené des poulets vivants chez lui dans un village de la vallée. Quelques jours plus tard, tous ces oiseaux et ceux qu’il avait déjà chez lui et même tous les oiseaux (poulets) de la région sont morts.

Il faut noter que les travailleurs ont tué les premiers oiseaux d’élevage sans porter de vêtements adéquats pour une telle tâche ni avoir reçu la moindre info sur la raison de ce massacre jusqu’à ce que le vétérinaire vienne et leur demande de le faire sans jamais employer les bâtons. »

Il faut noter que des travailleurs qui ont participé à ce massacre ont pu être en danger d’être infectés ou exposés à des risques de toutes sortes. Les travailleurs n’ont toujours reçu aucun examen médical.

Pour plus de certitude, j’ai (Yasser Mlilat) rencontré un autre témoin qui a déclaré :

« Vers 7 heures jeudi matin alors que je faisais paître mes moutons dans la zone, j’ai vu deux bulldozers creuser. Ca leur a pris presque toute la journée. Ensuite, trois camions bâchés, indiquant qu’ils étaient chargés de quelque chose que je ne pouvais pas identifier [sont venus]. Ils sont partis vers 16 heures. Le lendemain je suis allé sur place pour trouver que le trou était rempli et recouvert de terre. Il est toujours visible. Il fait environ 80 - 100 m2 et est profond de 2-3 mètres. J’ai vu le bulldozer entrer dans le trou et y disparaître complètement quand le trou était presque terminé. »

Il est remarquable de voir à quel point cette question a affecté les habitants quand ils en ont été informés. Ils ne savent plus quoi faire avec leurs poulets. En plus, beaucoup d’oiseaux sont morts, particulièrement ceux élevés à la maison.

Si bien que nous appelons les organisations, institutions et associations concernées à nous aider à enquêter sur cette question, et à travailler à empêcher que de telles actions se répètent, pour la sécurité des gens et la préservation de la santé dans les zones où existe un risque de maladie et de contagion.

Yasser Mlilat
13 janvier 2006
Beit Furik - Naplouse
Information transmise par : bfscenter@yahoo.com
Traduction de l’anglais par :

Jean-Pierre Bouche’
bouche@cict.fr

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2773