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Déclaration de l’Association France-Palestine Solidarité (A.F.P.S.)

dimanche 28 novembre 2004

Le soutien au peuple palestinien, l’action pour une paix juste et durable ne doivent pas faiblir !

Sans changement réel dans la vie quotidienne des Palestiniens, toute négociation, toute « relance » d’un processus de paix ne sera qu’un leurre.

Depuis le départ forcé de Palestine du Président Arafat fin octobre 2004, la plupart des grands médias pronostiquaient avec assurance une guerre inter palestinienne, l’avènement du chaos à Gaza et en Cisjordanie, tel que le souhaitent depuis des années les gouvernements israéliens.

Ceux là ne peuvent que constater l’erreur de leurs analyses, fondées essentiellement sur des informations fournies par la propagande israélienne. Ce sont le mêmes qui traitaient de « chaos ».la douloureuse ferveur populaire palestinienne lors des funérailles de Yasser Arafat.

Or, depuis le décès du Président élu Yasser Arafat le 11 novembre 2004, les institutions de l’autorité nationale palestinienne fonctionnent conformément à la loi fondamentale palestinienne, la direction intérimaire travaille dans le calme à préparer les élections.

La démonstration est faite qu’au delà des divergences politiques, philosophiques et religieuses du mouvement national palestinien, l’unité de la résistance à l’occupation est bien réelle.

Ces mêmes médias qui assenaient que l’après Arafat serait catastrophique, laissent entendre qu’aujourd’hui le processus de paix s’engagerait enfin, que les deux parties accepteraient les « bons compromis » menant à la Paix en Palestine.

Comme si l’occupation avait disparu...
Il est vrai que le gouvernement israélien n’a pu, grâce à la pression internationale, imposer que Yasser Arafat soit enterré à Gaza et a dû accepter que les funérailles se déroulent à Ramallah, que la tombe du président soit à la Muqata’a, devenue symbole de résistance à l’agression militaire israélienne.

Il est vrai que le gouvernement Sharon est soumis à des pressions internationales pour permettre le déroulement des élections présidentielles en Palestine, qu’il a été contraint d’accorder le droit de vote aux habitants de Jérusalem Est, après avoir déclaré à plusieurs reprises vouloir leur refuser ce droit démocratique,
et qu’il a dû accepter la venue d’observateurs internationaux pour le déroulement des élections présidentielles, prévues par la Constitution palestinienne dans les 60 jours suivant le décès du président.

Mais ceci ne signifie nullement que Sharon renonce à l’occupation totale de la Palestine , à sa volonté obstinée de « ..finir le travail de 1948.. » comme il l’a déclaré lors de son élection en 2001.

la terreur continue
Les forces militaires et civiles d’occupation continuent leur actions de terreur, de persécution des populations civiles.

Dans le silence de la plupart des médias français, soldats et colons assassinent, mutilent et terrorisent .

Ainsi à Hébron le 21 novembre 2004 un colon a écrasé avec sa voiture une habitante palestinienne qui circulait sur un trottoir,.

A Jérusalem le 24 novembre 2004, quatre étudiants israéliens ont attaqué une boutique « arabe » avec un cocktail molotov, ils ont été relâchés quelques heures après.

Autre exemple à Naplouse, le 24 novembre 2004 , quatre civils palestiniens sont blessés par les tirs de soldats israéliens.

A Rafah (Sud de Gaza) au petit matin du 25 novembre un char tire un obus contre des civils revenant d’une mosquée après la prière du matin, tuant une personne et en blessant gravement une autre.

Le 25 novembre 2004 la cour suprême israélienne donne son feu vert pour la construction du tronçon du mur d’annexion et de transfert de population, dans le village palestinien de Tsour Baher (Près de Jérusalem Est).

Depuis le 12 novembre 2004, si le Sheikh Hassan Youssef, dirigeant du Hamas en Cisjordanie, a été libéré, ce sont plusieurs dizaines de militants palestiniens qui ont été arrêtés.

Chaque nuit les forces spéciales d’occupation envahissent les villes palestiniennes, occupent et saccagent des maisons, kidnappent des personnes. Ces mêmes forces spéciales, déguisées en civils continuent d’assassiner des militants de la résistance palestinienne(comme à Beitunia banlieue de Ram’allah le 22 novembre 2004).

Sous les feux de la rampe médiatique, le gouvernement israélien, contraint et forcé, cède aux demandes (minimales) de la communauté internationale. Dans la pénombre des Territoires Occupés, derrière les quelque 700 check points qui morcellent le territoire de Cisjordanie et l’isolent du reste du monde, il poursuit sa politique de terreur.

L’élection présidentielle devrait se tenir le 9 janvier 2005 mais l’avancée vers la paix ne peut se résumer à l’élection d’un président de l’Autorité Palestinienne !

Même si des élections locales, prévues de longue date, et organisées par l’ANP du vivant de Yasser Arafat, et des élections pour renouveler le conseil législatif palestinien se tiennent, la volonté de dialogue et de paix des dirigeants israéliens ne peut se mesurer qu’au travers de l’amélioration de la vie quotidienne des populations palestiniennes.

La communauté internationale a su imposer un minimum de mesures après le décès du président palestinien.

De même elle doit d’une manière urgente, imposer aux autorités israéliennes :

- l’arrêt des arrestations illégales et des assassinats,
- la fin de l’occupation des villes et villages palestiniens, la levée des bouclages et des check-points,
- l’arrêt immédiat de toute nouvelle construction de colonies,
- l’arrêt immédiat de la construction du Mur en Cisjordanie, et la destruction des parties déjà édifiées,
- la présence d’une force internationale de protection de la population palestinienne.

La paix s’obtiendra par la négociation, dans le respect de l’application du droit international.
Mais sans changement réel dans la vie quotidienne des Palestiniens, toute négociation, toute « relance » d’un processus de paix ne sera qu’un leurre.