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Assassinat de Rafic Hariri

Saad Hariri, fils du premier ministre assassiné, a balayé du revers de la main le reportage de la CBC

Jeudi, 2 décembre 2010 - 8h02 AM

jeudi 2 décembre 2010

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mercredi 1er décembre 2010, par La Rédaction d’Al-Oufok

La tension qui entoure l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, ancien premier ministre libanais, tué dans un attentat le 14 février 2005 à Beyrouth avec vingt-deux autres personnes, ne faiblit pas à quelques jours de la remise du rapport du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Selon le quotidien Libération dans son édition de mercredi 1er décembre, le rapport de la commission d’enquête de l’ONU implique le parti chiite Hezbollah.

Un reportage de la chaîne nationale de télévision canadienne CBC, intitulé « Qui a tué Rafic Hariri ? », diffusé fin novembre, « dévoile l’ampleur du complot et ses rouages sophistiqués » et « montre que toutes les pistes de l’enquête aboutissent au Hezbollah, même si elle n’est étayée par aucune preuve matérielle autre que les écoutes téléphoniques », rapporte le quotidien. La piste pointe aussi du doigt le colonel Wissam Al-Hassan, actuel chef du renseignement de la police libanaise, très proche de Saad Hariri. En 2005, il était le chef de la sécurité de Rafic Hariri, et le jour de l’attentat, il s’était absenté.

Saad Hariri, le fils du premier ministre assassiné, a balayé du revers de la main le reportage de la CBC, et réitéré sa confiance en son chef du renseignement de la police. « Le colonel Wissam Al-Hassan avait et a toujours notre totale confiance », a assuré le premier ministre libanais. Par ailleurs, Saad Hariri a fait preuve de prudence vis-à-vis du TSL, estimant que « personne ne connaît les actes d’accusation » de ce tribunal, mardi 30 novembre, à Paris, à l’issue d’une rencontre avec Nicolas Sarkozy. « Le tribunal international, la France l’a toujours soutenu, continue de le soutenir et il y a peut-être un dialogue qui doit se faire au Liban, qui se fait, et on va continuer dans ce chemin », a assuré M. Hariri.

Le procureur du TSL a de son côté vivement critiqué CBC après la diffusion de son reportage. « L’effet le plus dramatique du reportage de la CBC est que sa diffusion peut mettre la vie de certaines personnes en danger, a réagi Daniel Bellemare, à un moment où le bureau du procureur fait tout son possible pour soumettre un acte d’accusation au juge de la mise en état. » Le procureur du tribunal, créé en 2007 par les Nations unies, refuse en outre de s’exprimer sur le contenu des affirmations de la CBC. « Le maintien de la confidentialité est une condition essentielle pour le succès de l’enquête », insiste-t-il.

Mouvement chiite représenté au sein du gouvernement d’union libanais dirigé par Saad Hariri, le Hezbollah a constamment démenti toute implication dans la mort de Rafic Hariri. Son chef, Sayyed Hassan Nasrallah, a prévenu ce mois-ci qu’il ne laisserait pas des membres de son organisation se faire arrêter. Au sein du Hezbollah comme dans certaines chancelleries occidentales, on s’attend cependant à une inculpation de membres du mouvement chiite d’ici à la fin de l’année ou au début 2011.

Les dirigeants libanais craignent une reprise des violences dans un tel cas.

(Mercredi, 1er décembre 2010 - Avec les agences de presse)