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De la Turquie à l’Iran, en passant par l’Arabie Saoudite, l’Egypte semble de plus en plus isolée (ndlr)

Le Premier ministre libanais Saad Hariri en visite « historique » en Iran

Dimanche, 28 novembre 2010 - 6h58 AM

dimanche 28 novembre 2010

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AFP - 27/11/2010 à 17:22

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a entamé samedi une première visite officielle « historique » en Iran, destinée à poursuivre une normalisation des relations bilatérales dans un contexte de forte tension politique au Liban.

Le déplacement de M. Hariri, appuyé par l’Occident, a lieu un mois après une première visite au Liban du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui avait été accueilli en héros par les partisans du puissant mouvement chiite Hezbollah soutenu par Téhéran et Damas.

Il intervient au moment où un bras de fer oppose M. Hariri au Hezbollah au sujet de l’enquête du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) sur l’assassinat en 2005 de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad.

Le Hezbollah, qui accuse le TSL d’être à la « solde d’Israël », a dit s’attendre à un acte d’accusation mettant en cause des membres du parti. Cette éventualité a suscité les craintes d’un regain de violences au Liban et d’un effondrement du gouvernement d’union Hariri, auquel participe le Hezbollah.

Durant sa visite de deux jours en Iran, M. Hariri, accompagné de plusieurs ministres, doit rencontrer les dirigeants iraniens dont M. Ahmadinejad.

Le Liban inquiet après de nouvelles révélations sur l’enquête Hariri Lors de premiers entretiens, le premier vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi a assuré que l’Iran n’avait « aucune limite pour développer dans tous les domaines ses relations avec le Liban », selon le site de la télévision d’Etat.

M. Hariri a souhaité pour sa part « le développement des relations économiques et politiques » avec l’Iran, selon la même source.

Pour l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Ghazanfar Roknabadi, cité par l’agence officielle Irna, la visite de M. Hariri est « historique et très importante ».

« Elle intervient dans un contexte sensible et compliqué au Liban », a reconnu le vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour le Moyen-Orient, Mohammad Reza Sheibani, dans une interview au quotidien Khabar. « Les questions liées au TSL ont profondément affecté la situation au Liban ».

De source ministérielle libanaise, on a estimé que la visite « était importante en raison de son timing, en pleine crise au Liban » sur le TSL créé par l’ONU.

« Les Iraniens vont tenter de rapprocher les points de vue entre le Hezbollah et Saad Hariri », a-t-elle ajouté, soulignant qu’en retour « Saad Hariri soutiendra le développement des capacités nucléaires à des fins civiles et pacifiques » en Iran.

M. Hariri a déclaré à Irna que l’Iran avait « un rôle naturel dans la région, particulièrement dans le règlement des crises et le renforcement de la stabilité au Liban ».

Mais sa visite « ne peut être réduite à la question du TSL, qui est une affaire interne », a souligné le quotidien gouvernemental Iran Daily.

« Le renforcement des relations irano-libanaises est dans l’intérêt commun et renforcera la résistance face au régime sioniste », a affirmé en écho M. Sheibani.

L’Iran est régulièrement accusé par l’Occident et ses alliés arabes de chercher à déstabiliser la région pour y renforcer son influence.

Le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit a encore affirmé vendredi que Téhéran devait « laisser l’Irak tranquille, de même que le Liban ».

Téhéran lui a répondu de s’occuper plutôt des affaires de l’Egypte, soulignant en revanche que le rapprochement irano-libanais s’était accompagné de contacts au plus haut niveau entre Téhéran et Ryad, l’un des principaux soutiens à M. Hariri.
La visite de ce dernier « peut être considérée comme un signe de l’évolution positive des relations irano-saoudiennes », selon Iran Daily.

Elle devrait également permettre de développer la coopération, dans la foulée des 17 accords ou protocoles d’accord signés lors de la visite de M. Ahmadinejad au Liban