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L’imbroglio sur fond de résurgence d’un certain personnage douteux (ndlr)

La persistance des divisions politiques place les journalistes dans une situation difficile

Mercredi, 24 novembre 2010 - 12h36

mercredi 24 novembre 2010

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(RSF/IFEX) -

Qu’ils soient indépendants ou affiliés politiquement, les journalistes continuent d’être les victimes collatérales du conflit que se livrent depuis des années le Hamas et l’Autorité palestinienne, sans que les condamnations locales et internationales ne parviennent à changer cette donne. Le match de ping-pong déprimant et désespérant engagé par ces deux forces politiques ne semble pas connaître de limites.

Pris en étau entre les services de sécurité du Hamas et ceux de l’Autorité palestinienne, les journalistes et blogueurs ne peuvent exercer leur travail sans risquer d’être pris pour cibles. L’organisation appelle les responsables politiques des deux gouvernements en place à libérer tous les professionnels de l’information détenus illégalement, et de cesser de faire des journalistes les victimes du bras de fer qu’ils se livrent depuis plus de trois années.

Le 20 novembre 2010, les services de renseignements de l’Autorité palestinienne ont libéré, à Naplouse, le directeur de la radio Bethlehem 2000, Georges Qanawati, arrêté le 15 novembre au siège de la radio à Bethlehem. La radio avait diffusé l’information selon laquelle il y aurait des différends entre Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité palestinienne, et Mahmoud Dahlan, membre du comité central du Fatah.

La journaliste, blogueuse et militante des droits des droits de la femme palestinienne à Gaza, Asmaa Al-Ghoul, a reçu des menaces de mort. Un commentaire a été posté sur son blog par un internaute utilisant le pseudonyme de « Masirek » (Ton destin), lui annonçant que « son heure était venue » et la menaçant de la faire brûler vive devant son fils. Elle a porté plainte auprès des services de police à Gaza. Reporters sans frontières a fait part de son inquiétude dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur à Gaza, Monsieur Fathi Hamad.

Le 11 novembre dernier, les forces de sécurité du Hamas ont arrêté quatre journalistes dans le bureau du représentant du Fatah à Rafah (Gaza), Ashraf Joumaa. Les cameramen Bassem Massoud (Reuters) et Mohammed Al-Jahjouh (Al-Arabiya), ainsi que leurs confrères journalistes Ahmed Zaqut et Ibrahim Abu Moustapha, étaient venus pour couvrir la projection d’un film documentaire sur le défunt ministre Abou Jihad, à l’occasion du sixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat, le 11 novembre 2004. Ils ont été arrêtés avec une trentaine d’autres personnes présentes sur place, avant d’être conduits au poste de police. Les journalistes n’ont été relâchés qu’une heure plus tard.

De leur côté, les services secrets de l’Autorité palestinienne ont procédé à l’arrestation du journaliste Amer Abdel Halim Abou Arfa, le 10 novembre à Hébron (Cisjordanie). Correspondant pour l’agence de dépêches Al-Chihab, affiliée au Hamas et basée à Gaza, le journaliste venait d’être libéré après avoir été condamné, le 27 juillet dernier, à une peine de trois mois de prison et 500 dinars jordaniens (environ 520 euros) par un tribunal israélien.

Accusé de « promouvoir l’athéisme » et de « blasphémer contre le prophète et le Coran », suite à des publications en anglais et en arabe sur son blog et sa page Facebook, le blogueur Waleed Al-Husseini a été arrêté à Qalqiliya (Cisjordanie) par les services de sécurité de l’Autorité palestinienne à la fin du mois d’octobre 2010. Les autorités se refusent à tout commentaire à son sujet. Ses proches et sa famille sont sans nouvelles de lui à ce jour.

Le correspondant de la télévision Al-Aqsa, Tareq Abu Zeid a été libéré le 14 novembre. Arrêté six jours plus tôt à Naplouse par les services de sécurité de l’Autorité palestinienne, il avait été condamné à un an et demi de prison ferme, le 16 février 2010, par un tribunal militaire, et ce malgré la décision de la Cour suprême du 12 janvier précédent, demandant sa libération. Aucune raison officielle n’a été invoquée pour motiver son arrestation et la procédure engagée contre lui.

Mamdouh Hamamreh, correspondant de la chaîne satellitaire Al-Quds à Bethléhem, a été libéré le 7 novembre, sur décision du tribunal, suite au paiement d’une caution de 400 dinars jordaniens (environ 415 euros). Membre du Hamas, le journaliste avait été arrêté par les services de sécurité de l’Autorité palestinienne à son domicile, le 18 septembre 2010, et incarcéré à la prison de Bethléhem en l’absence de tout jugement. Accusé de « porter atteinte à la sécurité », sa détention avait été prolongée à trois reprises, officiellement pour les besoins de l’enquête, le 28 septembre, puis les 5 et 20 octobre. Il devrait être auditionné une nouvelle fois par le tribunal le 23 novembre prochain.