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Source Al-Oufok

Abbas refuse une reprise des négociations sans un gel à Jérusalem

Dimanche, 21 novembre 2010 - 17h26

dimanche 21 novembre 2010

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Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé dimanche au Caire qu’il n’accepterait pas une reprise des négociations de paix avec Israël sans un gel de la colonisation à Jérusalem-Est. « S’il n’englobe pas Jérusalem, c’est-à-dire s’il n’y a pas de gel total de la colonisation dans tous les territoires palestiniens, y compris Jérusalem, nous ne l’accepterons pas », a affirmé Mahmoud Abbas à la presse, interrogé sur les conditions d’une reprise des pourparlers de paix avec Israël, interrompus depuis fin septembre.

« Si Israël veut revenir aux activités de colonisation, nous ne pouvons pas continuer. Il faut que le gel de la colonisation englobe tous les territoires palestiniens et en premier lieu la ville de Jérusalem », a-t-il ajouté à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État égyptien Hosni Moubarak. Les négociations directes israélo-palestiniennes, relancées le 2 septembre, ont été interrompues quelque trois semaines plus tard, à l’expiration d’un moratoire de dix mois sur la colonisation juive en Cisjordanie. Les Palestiniens exigent, avant de reprendre les discussions, un nouveau gel de la colonisation, y compris dans le secteur oriental à majorité arabe de la Ville sainte, annexé en 1967 par l’État hébreu.

Lors d’un entretien le 11 novembre avec la secrétaire d’État Hillary Clinton, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait accepté d’envisager un nouveau moratoire de 90 jours sur les constructions dans les colonies juives de Cisjordanie contre une généreuse enveloppe de mesures de soutien sécuritaires et diplomatiques. Mais dans un communiqué mercredi soir, le bureau de M. Netanyahou avait indiqué que l’éventuel nouveau moratoire ne devait pas concerner Jérusalem-Est. Mahmoud Abbas a indiqué qu’il attendait toujours une réponse des États-Unis sur les résultats de leurs efforts pour obtenir ce moratoire. « Jusqu’ici, rien d’officiel n’est parvenu de l’administration américaine, ni à nous ni aux Israéliens, que nous puissions commenter », a-t-il dit.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a indiqué samedi soir après une rencontre avec Mahmoud Abbas que le comité de suivi de l’organisme panarabe se réunirait d’urgence dès qu’une réponse américaine parviendrait aux Palestiniens. La proposition américaine, prévoyant la livraison par Washington de 20 avions de combat supplémentaires à Israël, est destinée à préserver les négociations directes. Mercredi, l’émissaire américain David Hale a fait part au président Abbas, pour la première fois officiellement, d’une série d’idées et de propositions américaines pour relancer le processus de paix. Mahmoud Abbas a répété dimanche que les Palestiniens n’avaient « rien à faire » avec l’offre américaine aux Israéliens. « Nous avons dit aux Américains que nous n’avions rien à faire avec leur marché. Nous refusons le fait de lier ces marchés à la reprise des négociations », a-t-il dit. « Si la question est (de donner) des armes à cette partie ou telle autre, cela nous ne l’acceptons pas. »

M. Abbas a également rencontré samedi au Caire le chef des renseignements égyptiens Omar Souleimane, chargé du dossier de la réconciliation interpalestinienne. Le Fatah de Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas sont à couteaux tirés depuis que ce dernier a pris le contrôle de Gaza en juin 2007, après en avoir chassé les forces loyales à Mahmoud Abbas. L’Égypte joue les médiateurs entre les deux rivaux. « Jusqu’ici, nous ne sommes pas parvenus à un accord avec le Hamas », a déclaré Mahmoud Abbas, affirmant que le mouvement islamiste était revenu sur certaines des positions qu’il avait au départ acceptées. « Malgré cela (...) nous continuerons à dialoguer avec le Hamas à tous les niveaux jusqu’à revenir à l’unité nationale palestinienne », a-t-il dit.

(Dimanche, 21 novembre 2010 - Avec les agences de presse)